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En novembre 1910, la petite ville d'Astapovo est en effervescence. Tolstoï, qui a fui sa demeure familiale et a voyagé sous un nom d'emprunt, est tombé malade en cours de route et a dû s'arrêter dans la maison du chef de garde d'Astapovo. Très vite, la nouvelle s'est répandue. Les journaux de Moscou, puis de la province, envoient des correspondants qui s'informent, interrogent les médecins, télégraphient leurs articles. La situation évolue d'heure en heure. Les télégrammes de la fille de Tolstoï, Alexandra, mettent sa mère au courant de l'état de santé de l'écrivain.
À partir de télégrammes, de dépêches, de témoignages, de lettres et d'autres écrits qu'il a rassemblés et traduits Vladimir Pozner a reconstitué l'atmosphère et les moindres détails qui ont entouré les derniers jours de Tolstoï. De la même façon, on suit les progrès de la maladie grce aux bulletins de santé que les journalistes envoient à leur rédaction. Certains journaux enterrent déjà Tolstoï, d'autre tentent de soudoyer le chef de gare pour qu'il leur réserve la primeur de ses confidences. Astapovo est devenu la capitale de la Russie. Des wagons spéciaux sont réservés aux parents du malade. Sa femme arrive sur les lieux mais les médecins la tiennent à l'écart. Les autorités sont en émoi, craignant l'arrivée d'une foule massive qui voudrait rendre hommage au grand homme. L'Église, qui a excommunié Tolstoï, s'en mêle, le conjurant de faire en sorte de mourir en bon chrétien. Les journalistes envoient des nouvelles sans cesse plus alarmantes.
Comme pour expliquer en partie la fuite du comte, Pozner a intercalé au milieu de ce flot de dépêches, des pages qu'il a intitulées " histoire d'un mariage ". Il s'agit d'extraits choisis parmi les écrits de Tolstoï (principalement extraits de son journal, de ses lettres et de sa confession), ceux de sa femme (son journal et ses lettres également) et ceux des témoins de leur vie conjugale.
Malgré la nature factuelle des documents rassemblés, qui aurait pu rendre la lecture aride, Valdimir Pozner a réussi à relier et ordonner les différents témoignages de manière à entretenir un certain suspense. La lecture de Tolstoï est mort est riche et passionnante. Ce document unique multiplie les renseignements de première main, de l'agitation environnante à sa température ou la bouillie d'avoine qu'il a avalée. Le 7 novembre, jour de la mort de Tolstoï, les dépêches sont laconiques, donnant l'impression que tout le monde est abasourdi par la nouvelle. Pozner inclut dans ce volume la fiche médicale ajoutée aux archives ainsi que le rapport de police. Des paysans se pressent vers la maisonnette en espérant entrer dans la chambre du mort. Le bruit court que la famille veut acheter la maison pour en faire un lieu de pèlerinage. Puis un train emporte la dépouille de Tolstoï vers Iasnaïa Poliana.
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