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Parmi les milliers de voyageurs, Laurent erre seul dans le hall de la gare de Lyon, l'air paumé. Il vient de rater son CAP boulangerie et sa mère l'a mis dehors. Samy, escroc à la grande gueule, le repère rapidement. Il a bien l'intention de profiter de la naïveté de ce gamin aux chaussures vertes et l'entraîne dans un cambriolage. L'appartement dans lequel ils pénètrent est une sorte d'antichambre du musée des Arts premiers et regorge de trésors africains. Mais ils tombent nez à nez avec la propriétaire et collectionneuse. Comme elle s'est blessée en tombant dans les escaliers, ils lui viennent en aide avant de s'enfuir. Pourtant, quelques heures plus tard, elle est retrouvée morte, abattue de cinq balles tirées à bout portant. Le commandant Chanel, chargé de l'enquête, s'enfonce alors dans l'étrange passé de cette victime, épouse d'un ex-préfet assassiné quai de Conti peu de temps auparavant. Un polar haletant sur fond de sorcellerie qui nous dévoile les coulisses de la gare de Lyon et nous ouvre les portes du célèbre 36 quai des Orfèvres.
Tiré à quatre épingles m’a été envoyé – et dédicacé – par Pascal Marmet que je remercie. Dans ce roman, l’auteur ne présente pas un jeune loup aux dents longues, ambitieux et prêt à tout pour réussir et monter en grade ; il choisit un policier qui a 32 ans de maison et approche de la retraite. « Ce qui frappait au premier contact, c’était ses mains en forme de pelle, la largeur de ses épaules et ses yeux myosotis. L’approche de la soixantaine lui avait dégagé les tempes, poivré les cheveux, alourdi les paupières et affaissé le menton d’un étage, mais on sentait un homme à la puissance tranquille du buffle. » (p. 10). Un bon flic sympa et efficace mais alors quel misogyne ! Voir l’extrait ci-dessus avec les deux stagiaires, Laurie et Lucie, qui vont pourtant bien faire avancer l’enquête. Car elle est compliquée cette enquête ! Laurent le naïf et Samy le petit malfrat sont-ils impliqués dans le meurtre de la veuve ou ont-ils appelé les secours alors qu’elle était encore en vie ? Et qui est vraiment Albane Saint-Germain de Ray, née Truchot en Bourgogne ? « Quel lien pouvait réunir un ex-préfet collectionneur, une épouse aussi belle que vénale, un expert homosexuel affairiste en art primitif, un sculpteur copiste et des fétiches auxquels on prêtait un pouvoir démoniaque ? » (p. 160). Comme vous le voyez, toute une galerie de personnages uniques en leur genre, galerie à laquelle je rajoute Salomé, une paumée recueillie par Chanel et qui a son importance. En plus de ces personnages hauts en couleurs, le sujet principal de ce roman est sans doute l’art africain avec la sorcellerie se rapportant à certains objets. De ce fait, l’auteur développe des thèmes intéressants : personnages différents, relations entre eux, enquête proprement dite, art africain… auxquels se rajoutent la Gare de Lyon et les trains (l’auteur aime sûrement les trains !). Quelques petits défauts comme des listes ou des détails inutiles (bien que des détails soient importants, il faut être attentif) mais rien d’insupportable dans la lecture d’autant plus que le style est fluide, la lecture agréable et l’enquête bien documentée.
Je dirais pour conclure que ce n’est pas un chef-d’œuvre de la littérature policière mais un bon roman policier français « tiré à quatre épingles » (ajusté, soigné, élégant) qui se lit tranquillement, en dégustant un café pourquoi pas puisque l’auteur a écrit un Roman du café paru en 2014.
https://pativore.wordpress.com/2015/08/12/tire-a-quatre-epingles-de-pascal-marmet/
Et mon interview de l'auteur : https://pativore.wordpress.com/2015/08/18/interview-de-pascal-marmet-auteur/
C’est avec un avis assez mitigé que j’ai fini cette lecture.
Certaines idées sont intéressantes, comme par exemple le fait que tout au long du roman le lecteur peut, lui aussi, chercher le coupable. En effet, ce dernier n’est dévoilé qu’à la fin et on ne se doute pas une seule seconde de son identité.
Ce qui m’a bien plu aussi, c’est le fait que Pascal Marmet intègre des objets africains. J’aime beaucoup cette culture mais je m’attendais à ce qu’elle soit plus exploitée.
Au final j’ai eu l’impression que l’auteur n’était pas très à l’aise avec cette partie et ne s’y aventurait pas assez, c’est frustrant.
Les personnages sont vivants, attachants mais pas assez décrits. L’auteur ne nous indique pas beaucoup d’éléments pour nous les imaginer. Il n’y a qu’un ou deux traits de leur caractère moral ou une particularité physique qui nous permettent de ne pas se tromper dans les noms, c’est un peu dommage.
J’aurais personnellement aimé avoir plus de descriptions que ce soit pour les personnages et leurs sentiments mais aussi et surtout pour les lieux et certains éléments de l’enquête.
Ce qui est dommage aussi c’est qu’il y a des meurtres mais on n’y assiste pas. L’inspecteur arrive après sur les lieux et l’auteur ne nous décrit que très sommairement la scène de crime.
J’aurais par exemple apprécié avoir vraiment plus de points de vue des meurtriers. Cela aurait pu être intéressant et donner une autre dimension à l’histoire.
J’ai aussi trouvé que le roman était écrit sur le même ton, même quand l’auteur changeait de personnages, écrivait une scène plus légère ou au contraire plus dramatique…
Le style de l’auteur est assez facile à lire, même si personnellement j’ai tout de même eu du mal à arriver à la fin…
Il n’y a pas d’important retournement de situation si ce n’est une surprise quand on découvre le coupable.
J’ai trouvé la fin assez moyenne dans le sens où l’auteur nous explique personnage après personnage ce qui leur est arrivé après l’enquête. Je n’aime pas ce genre de fin, je trouve qu’écrire une fin comme celle-là est trop simple…
http://fais-moi-peur.blogspot.fr/2015/09/affaire-n082-tire-quatre-epingles-de.html
Ce roman m'a touchée par sa singularité. Le héros, commandant Chanel, n'est pas un policier comme les autres. Discret, il se dégage de lui une espèce de force tranquille qui marque et inspire le respect. On part sur une piste de cambriolage qui aurait mal tourné sur fond de collection d'Art africain. On se rapproche de familles de notables aux richesses convoitées. Qui dit Art africain dit aussi croyances vaudou, sortilèges et malédictions.
Des meurtres font écho à d'autres, Chanel cherche, analyse, fait confiance à sa chance et à son intuition. Ressortir de vieux dossiers, se pencher sur le profil et les personnalités, s'entourer d'alliés est ce qu'il fait de mieux. L'intrigue est intelligente, s'emboîte sur elle-même. Le point fort du roman ne repose pas sur une action débordante mais plutôt sur une enquête calculée, mesurée. on apprécie les personnages atypiques, leurs histoires et le processus qui peut faire basculer une vie du bon ou du mauvais côté.
L'écriture est pondérée, brillante. L'auteur réussit à allier le côté obscur de la crim' avec art, culture et parfois poésie.
J'ai été agréablement surprise, intriguée, fascinée. Les personnages sont troublants, saisissants. L'atmosphère est ténue, perverse, décadente.
On côtoie le mal à travers le vice et les fils de la séduction. Un criminel pas finalement au-delà de tous soupçons mais plutôt insaisissable... L'issue est implacable pourtant.
Une très belle découverte !
En lisant la quatrième de couverture, tu te dis que tu vas passer un agréable moment. Et il est vrai qu'il n'est pas désagréable. L'histoire sur fond d'art primitif est bien imaginée.
Nous avons deux parties dans ce roman. La première, qui correspond à quatre petits chapitres, met en scène 2 personnages Laurent et Samy. Mon premier est un gamin un peu simplet. Mon deuxième est un serrurier-cambrioleur. Le tout est un cambriolage de bijoux, oeuvre d'art et d'argent. Il me reste une propriétaire sur le carreau , mais ça c'est pas de leurs fautes !
Samy lui caressa la tête et dit d'une voix peinée: " t'es un brave môme même si j'aime pas tes pompes vertes trop voyantes"
-Pas grave! t'es mon copain. Alors on fait quoi comme jeu maintenant? Et si on jouait au loup?
-J'ai bien mieux à t'offrir Lolo! On se choisit un immeuble bien rupin, on attend qu'un proprio en sorte,on coince avec élégance la lourde avec un panard et on se la joue à pic-et-pic-et-colégram pour choisir entre l'escalier A, B, C....
La seconde partie de ce roman nous raconte l'enquête, non pas du cambriolage mais du meurtre de la propriétaire. Veuve depuis peu d'un ex-préfet, assassiné lui aussi, et collectionneur de masques et statues Africaines. Le commandant chargé de l'affaire va devoir parfaire ses connaissances en Arts Premiers et pourquoi pas étendre un peu ses croyances.
Chanel était un célibataire, un fils unique, un chercheur de vérité, un inclassable, un sans enfant, sans ami, sans parent, un sans attache, un "sans".
J'ai, pour tout vous avouer, eu un peu de mal à rentrer dans le livre. Le fait d'avoir tout un laïus sur Le 36 Quai des Orfèvres, son déménagement, ses éternels tueurs en série qui en font des stars de romans policiers etc... Me lasse .. Je comprends le lieu historique et l'auréole que cela apporte mais ses escaliers et bureaux sont décrits dans trop de bouquin.
Après je n'ai pas senti la pression sur les épaules du commandant. Il prend le temps d'expliquer à deux stagiaires la hiérarchie du 36, il papote tranquillement avec sa nouvelle colocataire, il se ballade à Colmar..Pour une affaire super urgente car "ex-préfet" et en plus avec des collaborateurs en moins ..Je trouve que cela se passe plutôt bien pour lui. (là j'ai peut-être le contre coup du livre Burn-Out avec le stress du quotidien du boulot de flics).
Ceci étant l'intrigue est bonne, on sent un véritable travail de recherche et un grand engagement de l'auteur dans son roman. L'écriture est fluide. Le tout passe bien.
Donc si vous êtes tentés, eh bien n’hésitez pas ..
http://lesciblesdunelectriceavisee.blogspot.com/2015/09/tire-quatre-epingles-pascal-marmet.html
Le Commandant François Chanel est un inspecteur reconnu du 36 Quai des Orfèvres. À la veille du déménagement de cette grande maison dans un autre bâtiment, l’ambiance n’est pas au beau fixe. C’est à ce moment qu’il se voit confier une enquête qui va s’avérer assez difficile. Albane de Saint Germain de Ray a été retrouvée morte à son domicile, tuée par balles. Son mari, ancien préfet sous Jaques Chirac, avait été tué de la même façon six mois auparavant, sous un pont non loin de leur domicile. Quelques heures avant son meurtre, Albane avait reçu la visite de deux cambrioleurs, Samy et Laurent, qui l’avait retrouvée allongée au bas de l’escalier menant à la mezzanine, suite à une mauvaise chute. Ils avaient poursuivi leur cambriolage mais le plus jeune des deux avait eu pitié d’elle, lui avait donné un peu d’eau et du Doliprane et avait promis d’appeler le SAMU. Mais c’est une Albane morte que les secours ont découvert.
Est-ce que l’un des deux, Samy ou Laurent, est revenu sur ses pas pour la tuer de peur qu’elle ne parle ? Est-ce que le meurtre est relié à toutes les œuvres d’art, sculpture et masques africains dont regorge l’appartement ? Où est-ce le passé d’Albane qui l’a rattrapé et notamment le fait qu’elle ai déjà été deux fois veuve ?
Le Commandant Chanel et son équipe vont avoir besoin de toutes leurs ressources et de l’intuition légendaire de leur chef pour résoudre cette affaire d’autant plus que les cadavres vont s’accumuler.
J’ai passé un bon moment avec ce roman. On rentre facilement dans l’histoire et on s’attache aux personnages, surtout « Laurent » le Peter Pan un peu limite et paumé dont on ne saura vraiment jamais qui il était et c’est un peu dommage je trouve ; Salomé, la jeune fille de 18 ans que Chanel sauve d’un compagnon de voyage assez violent et qui décide de s’installer chez lui en attendant mieux…, et Chanel, même s’il est un peu bourru, s’il a des principes un peu archaïques « jamais de femmes dans mon équipe » par exemple et qu’il se fie beaucoup à ses intuitions dont on se sait pas toujours comment elles lui viennent.
L’enquête est bien menée, avec des rebondissements surprenants et assez disparates pour que l’on ne sache pas jusqu’au dernier moment qui est l’auteur du meurtre d’Albane. Pour les autres crimes, ils sont rapidement résolus. J’ai trouvé quand même que la fin arrive comme un cheveu sur la soupe, on nous la donne comme cela sur un plateau et il faut que l’on adhère.
Ajouter à ce roman une petite touche de Vaudou/Sorcellerie en rapport avec les croyances africaines et leur Art particulier m’a bien plu. On ne peut pas dire que cela fasse avancer l’histoire mais j’ai trouvé cela intéressant car je n’y connaissais rien.
J’ai juste un bémol. Il y a beaucoup trop d’abréviations du style ENSOP ENSP FAED STIC. Je lis pourtant énormément de romans policiers mais je n’avais jamais vu celles-là et j’ai peiné en début de lecture avec elles. Un petit glossaire en fin de roman ou une explication en note de bas de page pourraient être bien.
Chanel est expérimenté, discret, passionné de musique et très à cheval sur les principes. C'est un personnage loin des clichés habituels qu'on trouve dans les polars. Les chapitres sont courts et l'ensemble s'enchaîne plutôt bien. On sent que l'auteur a fait un réel travail de recherche sur l'art africain et toutes les croyances qui en découlent. Et pourtant, malgré tous ces points positifs,
Avis complet : http://sariahlit.blogspot.fr/2015/10/tire-quatre-epingles.html
Ce polar se déroule au 36, à Paris, avant leur déménagement vers des lieux plus sains et plus sécurisés. L’équipe du commissaire Chanel enquête sur une série de meurtres qui dans un premier temps ne paraissaient pas être liés, mais finalement, il semble qu’un seul et même tueur soit à l’oeuvre.
Le roman présente un récit bien construit avec des personnages principaux bien travaillés. Les efforts ont été portés sur la psychologique du personnage principal qui se dévoile peu à peu. Un personnage attachant et plein de ressources qui pose les jalons de son enquête avec une formidable intuition, et pas mal de chance. L’histoire est intéressante mais elle manque de détails. Il aurait été apprécié quelques renseignements supplémentaires sur la culture africaine ou les masques tribales, car l’auteur survole des éléments qui auraient ajouté plus de profondeur au récit.
L’écriture, quant à elle, est propre, fluide et sans accroc. Le style est parfait pour entraîner le lecteur dans l’histoire et aller jusqu’au dénouement sans ennui.
Dans l’ensemble, ce roman est bien réussi et les lecteurs de polar trouveront leur plaisir. Il n’y a pas de scènes glauques comme certains autres auteurs s’amusent à parsemer dans leurs romans pour appâter le chaland, ce qui est, dans le cas présent, très appréciable. Voilà un auteur peu connu qui mérite peut-être d’être un peu mieux reconnu.
Laurent erre dans la gare de Lyon, tout de vert vêtu. Il vient de rater son CAP et comme il vient d'avoir dix-huit ans, sa mère l'a mis dehors. Quand Samy l'accoste, le jeune homme, un peu simple, croit avoir trouvé un ami, mais très vite il déchante quand il comprend que Samy est un cambrioleur qui ne l'a abordé que parce qu'il avait besoin de lui. Ils pénètrent dans un appartement digne d'une annexe du Musée des Arts Premiers. Des statuettes africaines, des masques, des artefacts, encombrent tout l'espace. Dans l'appartement, au sol, ils trouvent aussi la propriétaire des lieux, évanouie après une chute dans l'escalier qui lui a causé de multiples fractures.
L'équipe du commandant Chanel est chargée d'enquêter sur le meurtre de la propriétaire. Très vite Samy est arrêté. Il leur parle de Laurent son complice qui intéresse beaucoup Chanel. Le commandant ne croit pas en l'implication des deux hommes dans le meurtre mais veut interroger le jeune homme comme témoin. L'affaire s'annonce plus compliquée que prévu pour l'équipe Chanel, elle tombe à un bien mauvais moment. Le groupe est en sous-effectif et les services du 36 Quai des Orfèvres se préparent à déménager au grand dam du Commandant.
Après Le roman du parfum et Le roman du café, je ne m'attendais pas à retrouver Pascal Marmet dans le monde du polar. Ce changement de genre est une réussite. Tiré à quatre épingles est un roman efficace, haletant, qui nous plonge dans le monde des arts africains, des arts premiers, de leurs légendes, de leurs statuettes envoûtantes et envoûtées.
La plongée dans le monde mystérieux des arts premiers est fascinante et très bien documentée. J'ai aussi beaucoup aimé le personnage du commandant Chanel. Vieux flic bourru et macho à qui on impose deux jeunes femmes stagiaires. Un personnage qui s'attendrit et devient de plus en plus sympathique au fil des pages. Pascal Marmet, pour sa première incursion dans le monde du polar, signe un roman efficace et passionnant. J'aimerais beaucoup retrouver le commandant Chanel dans une nouvelle enquête.
"Qu'ils soient soporifiques ou percutants, le commandant Chanel abhorrait les discours. Il préférait le murmure des aveux et le bruit intense de la respiration du présumé coupable.
Ses hommes le confirmeraient : c'était un discret, un mesuré, et l'idée de mettre en avant sa petite personne lui était insupportable. Il aimait être apprécié mais, surtout, ignoré de sa hiérarchie."
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