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Mary a habité là pendant des années. Entre ses murs, elle a vécu les pires moments de sa vie. Ella, elle, ne peut s'empêcher d'observer cet étrange endroit depuis sa chambre. La nuit, elle se demande ce qu'il cache. Certains ne voient en lui qu'un vieil orphelinat. D'autres sont au courant de son secret... Mais tout le monde connaît son nom. «Thornhill». Dans la lignée des romans de Brian Selznick, encensé par Philip Pullman, le premier roman graphique de Pam Smy est un petit bijou gothique.
Roman graphique alternant la voix de Mary, jeune orpheline via son journal intime et Ella, jeune fille solitaire via toute une série de dessins sans paroles.
Ella vient d'emménager dans une nouvelle maison avec son père. Elle regarde souvent par la fenêtre une étrange demeure voisine de sa maison.
Cette vieille demeure à l'abandon est un orphelinat : Thornhill.
Un soir, elle voit une silhouette à l'intérieur de cette vieille bâtisse. De jour en jour, elle est de plus en plus curieuse et va rentrer dans la propriété pour y découvrir ses secrets.
Quant à Mary, on découvre dans les années 80 son quotidien misérable fait de harcèlement perpétuel entretenu par une autre jeune orpheline diabolique, véritable tortionnaire.
C'est un livre qui nous ôte le souffle, on n'en peut plus des agressions quotidiennes sur Mary, innocente, sans défense, qui se replie dans son ,mutisme. Une seule adulte alliée dans cet univers glauque. Cela fiche les frissons, les larmes aux yeux. On est en apnée.
Plus tard, au tournant des pages graphiques évoquant la vie d'Ella, on ressent également sa solitude, on comprend qu'elle a perdu sa mère, que son père est souvent absent pour son travail. Elle est aussi une jeune fille abandonnée.
Ce roman graphique est une vraie claque, c'est dur, c'est fort. L'objet livre est superbe, mais attention accrochez-vous, aucune tendresse dans ce livre noir.
Je trouvais cet ouvrage très intriguant, sans chercher pour autant à me le procurer. Mais dès que je l'ai vu à le bibliothèque, je n'ai pas hésité une seconde !
Cette histoire porte sur un ancien manoir, que la jeune Ella peut voir depuis sa chambre, qui est en réalité un orphelinat à l'abandon.
On est sur un livre un peu particulier puisqu'il allie moments écrits correspondant à des passages du journal intime de Mary dans le passé, et moments illustrés qui s'inscrivent dans le présent, sans aucune bulle ou texte, chaque illustration prenant place sur une double page.
J'ai beaucoup aimé ce format singulier qui permet de s'imprégner de l'histoire et de son ambiance. Chaque fois, le dessin portait tout son sens, sans avoir besoin d'aucun dialogue avec une certaine dynamique qui s'installe dans les illustrations, ce qui est très agréable à découvrir. C'est vraiment des passages qui sont inscrits dans l'histoire, qui ont leur importance, et j'ai vraiment aimé voir comment de simples (en apparence) images peuvent véhiculer l'intrigue et son sens.
L'histoire elle-même est dans une ambiance un peu sombre, un peu dans le genre des films d'horreur à l'ambiance pesante mais loin d'être gore pour autant. On est sur du gothique, cela est mené avec le genre d'ambiance que j'aime, et ça a clairement fonctionné sur moi. On retrouve l'influence qu'un lieu peut avoir, la folie qui peut surgir, un peu comme dans la série "The Haunting of Hill House". On est pris par l'histoire et par la tension qui règne, par les passages écrits qui nous permettent de nous immerger dans le quotidien de l'orpheline, de comprendre ce qu'elle vit et les sentiments qui s'en dégage, tout en ayant le côté pesant et insidieux qui s'installe.
Pour ce qui est des personnages, je ne peux pas réellement parler d'attachement pour eux. Je trouve qu'il y avait une certaine distance entre les protagonistes et moi, tout en ayant envie de savoir ce qui se cachait derrière ces mystères autour d'eux. J'ai eu de l'empathie pour l'orpheline Mary, qui est au départ une jeune fille un peu à l'écart et douce, mais il y avait une certaine barrière entre elle et moi. Pour Ella, le fait de ne pas avoir de dialogue, je pense, a fait qu'on ne sait rien ou presque d'elle, ce qui est insuffisant pour que je m'attache à un personnage. C'est comme si nous étions une personne omnisciente qui fait partie de cet univers mais avec un voile qui nous sépare des événements et des protagonistes.
Pour ce qui est de la fin, j'ai franchement bien aimé, je trouve qu'elle correspond totalement au genre mais aussi à l'histoire que l'on voit se développer dans les pages précédentes.
Pour conclure, un ouvrage différent de ce que j'ai pu lire jusqu'ici et que j'ai franchement bien aimé pour sa singularité. Je vous le conseille carrément si vous aimez les ambiances à la "The Haunting of Hill House", d'orphelinats étranges, et à l'allure plutôt sombre !
2017, Ella emménage avec son père dans une maison se situant juste à côté d’un orphelinat désaffecté. Thornhill. Malgré l’interdiction d’y pénétrer, Ella ne peut s’empêcher d’y aller. Elle y fait de macabres découvertes et aperçoit au loin la silhouette d’une jeune fille. Il s’agit de Mary que nous suivons avec des extraits de son journal intime datant de 1982. Cette orpheline est victime de harcèlement et exprime son malaise sans jamais être entendue. Elle décède tragiquement et Thornhill ferme. Que s’est-il réellement passé dans cette bâtisse ? Ella veut des réponses sur ce drame. Le jeu du chat et de la souris se met en place.
Un objet livre de très grande qualité aussi bien dans les illustrations que le texte, la mise en page et le contenu. Tout est parfait.
L’atmosphère de ce roman graphique est à couper le souffle. Les pages défilent, je n’ai pas pu le poser, dévoré direct. Et même une fois fini, l’envie de m’y replonger, aimantée par cette histoire, ce double récit.
Thornhill ne fait pas que jouer à cache-cache avec les fantômes. Pam Smy écrit sur l’enfance et son approche. Un plaidoyer en quelque sorte sur le manque d’attention et d’écoute dont souffrent certains enfants et peu importe l’époque abordée.
Je ne vous cache pas que ce roman est très sombre, dramatique parfois glauque. Mais c’est une réussite en littérature jeunesse. Bousculant un peu les idées reçues d’une littérature dite ‘facile’ ou ‘légère’. Et puis, il fera réfléchir sur certains comportements trop souvent négligés ou non pris en charge par les établissements scolaires et les familles. À méditer !
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2020/02/06/38002413.html
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