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Orwell montre ce qu'est une dictature et comment elle fonctionne. Voici ses dix commandements.
Le premier : détruire la liberté - donc activer la police de la pensée, assurer une surveillance perpétuelle, dénoncer le crime-par-la-pensée, supprimer la solitude, se réjouir aux fêtes obligatoires, ruiner la vie personnelle.
Le deuxième : appauvrir la langue - donc pratiquer une nouvelle langue, utiliser le double langage, parler une langue unique.
Le troisième : abolir la vérité - donc propager de fausses nouvelles, effacer le passé, produire le réel.
Le quatrième : supprimer l'histoire - donc organiser des cérémonies de la haine, réécrire l'histoire, détruire les livres.
Le cinquième : nier la nature - donc nier les lois de la nature, imposer un corps hygiéniste, procréer médicalement.
Le sixième : artificialiser les corps - détruire la pulsion de vie, procréer médicalement, organiser la frustration sexuelle.
Le septième : ruiner la culture - donc réaffecter les églises, industrialiser les productions artistiques, baisser l'instruction du peuple, formater les enfants, supprimer la beauté.
Le huitième : fomenter des guerres - donc : se créer un ennemi, entretenir des guerres.
Le neuvième : aspirer à l'Empire - donc : gouverner avec les élites, pratiquer un urbanisme de classe ; administrer l'opposition, psychiatriser toute pensée critique, dissimuler le pouvoir.
Le dixième : effacer l'homme - donc : dominer grâce au progrès, achever le dernier homme.
La Ferme des animaux, quant à elle, démontre qu'une révolution, au sens étymologique, mais aussi au sens politique, est un mouvement qui ramène toujours à son point de départ. Avec le temps, les animaux de la ferme qui exproprient leur maître se font plus tyranniques que ledit maître. Seul l'âne, qui est l'animal auquel on ne saurait imposer le joug, sauve le monde en gardant l'esprit critique.
Toute ressemblance avec une situation connue n'est évidemment pas fortuite pour Michel Onfray qui rappelle que 2050 est la date ultime fixée par Orwell pour l'aboutissement de sa funeste prophétie. « À la vitesse où vont les choses, Orwell, s'inquiète-t-il, aura peut-être raison : 2050 n'est pas un espoir vain pour les nihilistes qui se disent progressistes. »
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