Mis au défi par un de ses amis, via SMS, d'écrire un " traité du mail " à la manière d'Aristote, Maurizio Ferraris s'est vite aperçu que le téléphone portable avait fait plus qu'envahir notre vie quotidienne : il est devenu un appendice indispensable de notre être. D'où la notion d'ontologie qui préside à cette analyse à la fois profonde et enjouée du portable et de sa signification dans le destin historial de l'Occident tel que l'ont tracé Aristote et Heidegger.
En effet, en bouleversant les notions d'espace et de temps, cet objet nous oblige à formuler de nouvelles interprétations philosophiques. Il éclaire la nature du social et de nos comportements.
M. Ferraris est cependant bien trop malin pour dire qu'un progrès technique est capable de dire la vérité du lien social, mais il démontre que la miniaturisation du mobile est un formidable révélateur : puisant ses exemples dans tous les domaines de la vie, de l'université au petit commerce, de la téléréalité à la prose de Kant, de la presse populaire à la grande littérature, il ne ménage aucune ressource ni ne néglige aucun auteur (de Kafka à Derrida) pour étayer son propos.
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