Les images des camps nazis, filmées à la fin de la guerre par les troupes alliées qui ont découvert les structures concentrationnaires, ont joué un rôle écrasant dans l'imaginaire cinématographique des années qui ont suivi. Pour certains, elles ont même fondé la modernité du cinéma. On en trouve des traces dans le film documentaire et le film romanesque, dans les films d'avant-garde et dans le cinéma populaire, dans toutes sortes de productions visuelles venues de tous horizons. On pourrait même considérer que le cinéma des quarante dernières années a impulsé plus qu'il ne l'a accompagnée l'institutionnalisation de la Shoah.
Comment analyser cette insistante pénétration ? Cette idée d'une présence de la Shoah dans le regard occidental qui s'exprime à travers le cinéma doit être questionnée, sans absolutisme idéologique, sans a priori et si possible, avec distance. Au-delà, nous voudrions actualiser notre réflexion sur les représentations des crimes nazis au cinéma. En rassemblant des chercheurs d'horizons différents avec des critiques de cinéma et des cinéastes, nous souhaitons stimuler de nouveaux échanges entre études cinématographiques et histoire.
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