Encore plus de livres à rattraper ou à offrir en cette fin d'année !
Un premier roman bouleversant sur le passage à l'âge adulte d'une jeune femme dans le Japon de l'après Seconde Guerre mondiale.
Kyoto, 1948. Nori Kamiza n'a que huit ans lorsque sa mère la laisse devant l'immense demeure de sa grand-mère. La famille Kamiza est parmi les plus nobles du Japon, or Nori, aux cheveux crépus et à la peau foncée, est le fruit d'une relation scandaleuse avec un gaijin, un étranger, noir de surcroît. Alors sa grand-mère l'accueille, mais va tout faire pour la cacher. Elle l'installe au grenier et l'oblige à subir des traitements pour la rendre plus « japonaise » : elle lui lisse les cheveux et la soumet à des bains d'eau de Javel pour blanchir sa peau. Nori accepte son sort, malgré sa curiosité lancinante pour ce qui se trouve à l'extérieur des murs du grenier. Mais lorsque le hasard amène son demi-frère aîné légitime, Akira, sur le domaine qui est son héritage et son destin, Nori accède à un monde nouveau. Un monde dans lequel elle n'est pas une intruse, mais un être libre, digne d'être aimé. Cependant tout a un prix. Et la liberté de Nori exigera plus d'un sacrifice...
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Sarah Tardy À propos de l'autrice Après avoir obtenu un diplôme en littérature anglaise et écriture créative au Boston College, Asha Lemmie a déménagé à New York où elle a travaillé dans l'édition. Tant de nuances de pluie est son premier roman, et il a rencontré un immense succès à sa sortie aux États-Unis et en Italie.
Encore plus de livres à rattraper ou à offrir en cette fin d'année !
Noriko est une petite fille métisse que sa mère abandonne avant de disparaître à tout jamais...
Durant l’été 1948, à Kyoto, Noriko (« Nori ») Kamiza a été déposée (ou plutôt abandonnée) chez sa grand-mère (Yuko, une cousine de l’empereur) par sa propre mère. Née en 1940, Nori est métisse (son père est un homme à la peau noire et aux cheveux crépus …)
Considérée comme une grande honte, l’adultère de sa mère a provoqué le divorce de cette dernière. La fillette de huit ans est alors cachée au grenier par Yuko et son époux. Elle doit prendre quotidiennement un bain à l’eau de javel, un bain barbare, qui est censé blanchir son épiderme … Seule, Akiko (la domestique) semble prendre l’enfant en affection et va lui accorder quelques gestes de tendresse (toujours en cachette de sa maîtresse) l’inflexible Yuko Kamiza.
Ce n’est qu’après deux ans d’enfermement que Nori découvre l’existence de son demi-frère Akira (son ainé de quatre ou cinq ans) fils légitime de sa mère et héritier de la famille. Son père vient de mourir et il a été décidé qu’il allait vivre chez sa grand-mère. Et ce sera grâce à l’adolescent courageux que Nori verra son existence s’adoucir quelque peu … Futur grand violoniste, qui va lui donner le goût de la musique. Malheureusement, la vie leur réservera autant de drames que de moments de bonheur …
Étalée sur une vingtaine d’années, et après la découverte d’une longue correspondance, cette intrigue révèle aux lecteurs quelle fut la (triste) destinée de leur mère. Ainsi, Noriko apprendra – bien tardivement – qui était son père … James, ce soldat américain, qui fut le grand amour de celle-ci …
Un roman agréable, dont la lecture n’a toutefois pas déclenché – chez moi – de coup de coeur.
Nous voici à Kyoto, à l'été 1948; Noriko, 8 ans, petite bâtarde métis, est déposée chez sa grand-mère, de lignée impériale, par sa mère qui l'abandonne. Elle est cachée dans un grenier dont elle ne sort pratiquement jamais, subit des bains à l'eau de javel pour que sa peau blanchisse, est battue par sa grand-mère jusqu'à ce que son demi-frère Akira, s'installe avec ses grands-parents, en 1951; il s'attache profondément à Noriko et la prend sous son aile, en faisant desserrer le carcan qui lui est imposé. Mais la vie qui attend Noriko ne sera pas un long fleuve tranquille.
Ce roman nous transporte dans le Japon vaincu des années 50, dans l'immédiat après-guerre et nous suivons Noriko de 1948 à 1965. Nous découvrons en arrière-plan ce qu'est la société japonaise en plein bouleversement; les familles de lignée impériale essayent de sauver les meubles et vivent repliées sur elles-mêmes, en respectant des traditions immuables et archaïques. Le roman évoque également le statut inexistant de la femme, dont le destin est déterminé par sa classe sociale et les hommes qui l'entourent (père, frère, mari).
"Tant de nuances de pluie" nous offre le très beau portrait de deux femmes, Noriko et sa mère, qui luttent, chacune à sa façon, avec courage, dans la douleur, pour leur liberté, face à une autre femme, la grand-mère, dure, intransigeante, qui veut perpétuer la puissance, l'unité de sa famille quitte à se sacrifier par devoir.
Ce roman est traversé par un souffle romanesque puissant, qui nous transporte loin de nos horizons, dans une culture totalement différente de la nôtre, aux côtés de personnages complexes et profondément humains.
Un bien belle découverte.
Il s'agit du destin tragique d'une jeune femme qui n'a pas eu la chance d'être née au bon endroit et à la bonne époque. Car le Japon d'après-guerre, même s'il s'ouvre un peu reste très traditionaliste. Ainsi, Noriko "la bâtarde" et son frère "l'héritier" subissent tous deux -même si c'est de manière très différente- le poids d'une famille pour qui les apparences et les traditions valent plus qu'une vie.
C'est un roman très dur à lâcher une fois que l'on est pris dedans, il m'a fait passer par tout un tas d'émotions et je mets au défi quiconque de rester indifférent au destin de ces 2 jeunes gens.
Si vous êtes, comme moi, amateur/trice du genre il serait vraiment dommage de passer à côté.
Merci à Lecteurs.com de m'avoir fait découvrir cette auteure et son magnifique roman qui nous transporte à Kyoto au Japon dans les années 1950. Une époque où Vivre selon les codes d'autrefois est encore de rigueur. Nori notre héroïne en fera les frais de par sa couleur de peau, son statut de bâtarde. Autant dire être née au mauvais endroit, au mauvais moment.
A 8 ans, larguée par sa mère chez sa grand-mère. Métisse, bâtarde quelle Honte !!
Nori reléguée dans un grenier telle une pestiférée, à subir les pires sévices, par exemple un traitement pour lui faire blanchir la peau.
Se taire, obéir... Jusqu'à l'arrivée du demi-frère Akira. Nait alors une lueur d'espoir aussi infime soit-elle ! Elle sait que c'est LUI son sauveur. Son instinct le lui dicte, LUI détient la clé pour améliorer son quotidien. Alors Nori élabore un plan pour aller à sa rencontre. Les mille et une précautions pour mener à bien son escapade nocturne :"Elle inspecta une dernière fois les environs avant de se retourner vers l'escalier. Mais plutôt que de marcher, elle préféra se servir de ses chaussettes pour glisser. Une latte du plancher grinça sous son poids. Elle se figea aussitôt. Ne voyant de meilleure solution, elle se baissa à quatre pattes et continua son chemin ainsi... Elle prit soin de raser le mur autant que possible, toujours à quatre pattes, comme un bébé. " Astucieuse Nori !!!
Cette étape est cruciale pour la suite car s'ouvre alors une porte vers le Tout est possible : pratiquer le violon par exemple. Comme quoi l'Audace ça paye.
Mais, mais... La route sera pavée d'épines. Courageuse Nori qui surmontera tous les obstacles. De Kyoto à Tokyo, errance de quelques années à Vienne, Rome, puis de Paris à Londres pour, au final, se retrouver à Kyoto où tout a commencé pour accomplir sa destinée.
Elle, Nori, l'unique héritière de la lignée des Kamiza.
Je vous invite à plonger dans ce récit plein de mystères et de charme.
Le résumé et l'illustration de la couverture m'ont donné très envie de le lire. Malheureusement le style de l'autrice m'empêche de rentrer dans l'histoire. Cela commence comme un livre de romance, pas assez documenté, et l'héroïne qui subit de nombreuses et improbable torture au sein même de sa famille, nous emmène vers une histoire improbable. Cela en devient irréel, et le grand frère érigé en prince charmant me fait l'effet d'un roman à l'eau de rose. L'histoire du Japon n'est que survolé, dommage, le sujet n'est pas suffisamment maitrisé, à mon avis.
Très beau récit, une écriture fluide et un vrai personnage avec ses failles, ses forces, une épopée de vie qui nous fait passer par toute les émotions...
Même si quelques passage tirent sur la longueur, je ne suis pas restée indifférente à cette destinée si particulière qui nous dépeint un Japon de l'après guerre assez castrateur.
J'ai eu la chance d'avoir été sélectionnée par Lecteurs.com pour lire et chroniquer l'un des premiers titres de la toute nouvelle collection de Harper Collins France : elle s'intitule Au gré du monde et s'attache à faire découvrir des auteurs-trices de tout horizon. Asha Lemmie est américaine et Tant de nuances de pluie est son tout premier roman : il se passe pour la majore partie du texte à Kyoto au Japon, sous encore une fois, majoritairement la focalisation d'une jeune japonaise, issue par sa mère d'une famille de la haute société nipponne, par son père d'une famille afro-américaine, dont nous ne saurons pas grand-chose. Lors de l'annonce sur Instagram du lancement de cette nouvelle collection, j'ai tout de suite été intéressée et curieuse de découvrir les titres prévus au programme. Ce premier titre est très prometteur, il me semble qu'il a reçu d'autres échos très positifs.
Un matin, la mère de Nori Kazima, onze ans, laisse sa fille devant le perron d'une grande demeure, qui se trouve être celle de ses grands-parents maternels. Noriko est une fille que sa mère a eu d'une liaison avec un soldat afro-américain, qui considérée comme bâtarde par ses grands-parents, va passer ses premières années là-bas dans le grenier qui lui est dévolu, à l'abri des regards inquisiteurs. Car l'existence même de Noriko dérange cette grande famille issue des plus nobles Japonais, une fille née d'une liaison adultérine, avec un homme tout sauf parfait pour devenir le gendre idéal de cette grande lignée. Ignorée par le grand-père, qui passe sa vie à Tokyo, maltraitée par sa grand-mère, qui n'a rien trouvé de mieux que de lui blanchir la peau à coup de bains d'eau de javel, elle va vivre enfermée jusqu'à l'arrivée de son demi-frère, Akira, censé reprendre la tête de la famille. Grâce à lui, sa vie va s'améliorer peu à peu, mais la haine des grands-parents à son égard est prégnante et ne s'essouffle pas. La jeune fille va vivre péripétie en péripétie, et connaître toutes les nuances de pluie, sans jamais revoir cette mère qui l'a abandonnée chez des parents malveillants et vindicatifs, elle grandira malgré tout auprès de ce frère vénéré, la seule figure aimante de sa vie, son fil rouge, mais toujours l'ombre de sa mère à ses côtés.
C'est un roman tout en sensibilité, d'une jeune fille ni souhaitée, ni désirée par personne, rien d'autre qu'un poids pour les uns et les autres, d'une famille ou on ne tolère pas le moindre écart. Il y a la figure protectrice et salvatrice du frère aîné, vénéré puisque c'est l'unique source d'amour et de tendresse pour Noriko, la figure qui apporte un peu d'oxygène et de couleurs dans la vie de Noriko comme dans le roman : l'héritier, demi-frère de la jeune fille par la lignée maternelle, subit d'une autre façon la pression familiale, il est porteur de tous les espoirs des aïeux, puisque la fille a fui et échappé à la vie qui l'attendait. L'intrigue est très loin d'être plate, de nombreux rebondissements attendent Noriko, qui comptent parmi les pires qui puissent être, jusqu'à finir en Europe, exilée, loin d'un pays et d'une famille dans lesquels elle était inexistante.
Le parcours de Noriko est inattendu, le dénouement encore plus, avec une Noriko qui emprunte le chemin de sa mère, fuyant le carcan familial, mais contrairement à elle, la jeune femme qu'elle deviendra est résiliente, sa vie n'est après tout faite que d'accumulation de traumatismes divers et variés : ne nous attendons pas à un roman qui développe un côté romance, ça ne m'aurait de toute façon pas plu, mais la trajectoire de vie d'une femme mal née. Pas de roman manichéen, non plus, et sûrement plus sombre que la douceur et l'harmonie de la couverture le laissent penser : la grande famille dont est issue Noriko cache bien des noirceurs derrière cette grandeur dont ils se réclament, et cette façade d'honorabilité et de respectabilité dont ils se prévalent.
Tant de nuances de pluie - on ne peut que féliciter la traductrice d'avoir pris de la distance par rapport au titre anglais qui donne une saveur un peu trop sucrée et naïve, la référence n'est pas forcément des plus flatteuses. J'ai également tiqué sur des facilités dans le style de l'autrice, qui use abondamment d'expressions démontrant une Noriko qui s'évanouit. Il n'en reste pas moins que cette lecture a été très rafraîchissante, et agréable, tout comme le format qui garantit même aux plus myopes un confort de lecture certain. Belle réussite pour ce titre liminaire d'une collection, dont j'ai hâte de voir dans quels coins du monde elle va nous amener, j'ai ouï dire qu'on allait y retrouver Katarina Widholm pour la Suède, Zelda Lockhart pour les Etats-Unis, Vanessa Chan pour la Malaisie : bien joué, Harper Collins France !
Une belle couverture qui suggère immédiatement le Japon, les femmes japonaises et l’intimité de la maison. Elle suscite aussi la curiosité et l’envie de se plonger dans le récit.
Kyoto – les années 50 –
L’histoire de Nori ( Noriko) jusqu’à l’âge adulte. Une petite fille métisse que sa mère abandonne devant la maison de sa grand-mère avant de disparaître à tout jamais.
Dans cette grande famille noble, cette petite fille est une tâche infâme, qu’il faut dissimuler aux yeux de tous. Une enfant illégitime que la grand-mère confine dans un grenier, bat à l’occasion et qui subit régulièrement des bains de javel pour effacer les traces de métissage.
L’enfant résignée, persuadée d’être coupable est aussi très obéissante.
La situation va changer avec l’arrivée de son demi-frère, Akira, un peu plus âgé qu’elle.
C’est quasiment un huit-clos dans ce milieu aisé et noble où le sens de la Famille est exacerbé, où la dureté, voire la cruauté sont permanentes. Et paradoxalement même si Noriko et Akira se révoltent, ils l’acceptent comme une évidence implacable.
En arrière-plan, le Japon des années 50 où les femmes n’ont que le droit d’être obéissantes et soumises.
« Il est judicieux pour une femme d’apprendre le silence. (…) Une femme aura beau ne posséder aucune connaissance, elle saura au moins se taire. »
Un très beau portrait de femme dessiné avec sensibilité et justesse. Nori, toute sa vie, se sentira coupable car illégitime et noire. J’ai aimé également la psychologie d’Akira, très complexe, car déchirée entre l’amour qu’il porte à sa sœur et le devoir de la Famille.
Deux personnages très attachants.
C’est également un regard très lucide sur la dureté de l’éducation japonaise. Parfaitement illustrée et émouvante dans les lettres de la mère de Nori :
« Je dois faire très attention à lui (Akira) ou bien son père l’abimera. Il dit que je veux en faire un faible, qu’il faut, dès le berceau, lui inculquer le rôle auquel il est destiné.
Mais je veux qu’il soit un soit un enfant heureux. Dieu sait comme les joies de la vie sont rares : je veux qu’il vive une enfance ensoleillée. »
Un thème également intemporel : le poids de l’enfance sur la construction de l’adulte. Trouver la sérénité, l’équilibre ou au contraire rester lesté d’une charge implacable.
La fin peut paraître surprenante, dérangeante pour nous, femmes occidentales, mais finalement très logique dans la psychologie des personnages.
Une belle fresque dramatique, parfaitement équilibré entre suspens et sensibilité.
Merci à lecteurs.com et aux éditions Harper Collins pour cette découverte.
https://commelaplume.blogspot.com/
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