Vous cherchez des idées de lecture ? Vous êtes au bon endroit !
Au chevet de son père mourant, Atara recueille les propos confus de cet homme qui l'a élevée avec sévérité. Il l'appelle Rachel, du nom de sa mystérieuse première épouse, s'adresse à elle par une vibrante déclaration d'amour. Troublée, Atara retrouve sa trace et réveille chez cette femme âgée un douloureux passé dans la lutte armée clandestine. Rachel n'a rien oublié de ces années de résistance contre les Anglais, avant la fondation de l'État d'Israël, et surtout pas le prénom de celle qui aujourd'hui se présente à elle. Mais de qui Atara porte-t-elle le nom ? La rencontre de ces deux femmes bouleversera de façon inattendue leur existence et liera à jamais leur destin. En sondant magistralement l'âme humaine, Zeruya Shalev montre comment l'histoire collective d'une société fracturée bouscule les liens privés. De sa plume délicate et précise, elle interroge la parentalité, le couple, mais aussi la culpabilité et les silences qui régissent nos vies.
Vous cherchez des idées de lecture ? Vous êtes au bon endroit !
Un très beau roman dont le texte est puissant, ce dernier interroge sur l'intime, la culpabilité et les liens qui unissent. Ce roman est dense, les paysages sont très bien décrit avec beaucoup de réalismes.
Les mots sont tendres, le portrait est bouleversant, c'est aussi un hommage à la vieillesse.
Filiation, Amour, Deuil, Famille, Religion, Israël, Politique et Guerre.
"Elle s’est efforcée, pour une fois, de ne pas lui redire que c’étaient deux choses fondamentalement différentes, étant donné qu’eux n’avaient jamais volontairement attaqué des innocents. Mais, même en dehors de la politique, le moindre de ses mots le révolte, quoi qu’elle fasse il se sent lésé et réagit avec agressivité. Elle l’entend encore qui continue, comme d’habitude, " vous avez vraiment cru qu’après le départ des Britanniques, le calme reviendrait ? Comment avez-vous pu être aussi aveugles ? ""
"Dans leur réseau, on trouvait aussi bien des socialistes et des communistes que des révisionnistes ou des mystiques et des révolutionnaires. Ce qui les unissait n'était pas une vision du monde identique, mais une ferveur identique."
stupeur : État d'inertie et d'insensibilité profondes. Sidération
Un titre court, un mot, un seul, celui qui vient à l'esprit à maintes reprises à la lecture de ce roman.
Il me semble impossible de rédiger quoique ce soit de sensé et d'intelligible sur cet ouvrage qui m'a laissée sans voix plusieurs fois , alors allons y avec un ressenti personnel mâtiné de connaissances sur l'histoire de ce pays en guerre perpétuelle : Israël .
Sans voix, c'est aussi le cas de Rachel, femme âgée de 90 ans environ qui est incapable de raconter à sa famille ce que fut sa vie en 1948 au moment de la création de l'état d’Israël, sans voix quand une adulte du nom d'Atara vient la rencontrer pour faire sa connaissance, elle, la femme dont le nom a été prononcé par Mano, son père, sur son lit de mort et avec qui il l'a confondue ! Qui est Rachel ? Qui est ce Menahem Rubin, qu'ont ils en commun ?
Des aller retours Haïfa où vit Atara et Jérusalem ou plutôt le kibboutz en dehors de Jérusalem où Rachel passe ses journées, les vies de ces deux femmes entremêlées, des moments de stupeur sur 70 ans, révélés au lecteur éberlué et un final en forme d'acceptation, dernière étape du deuil avant une sorte de renaissance pour chacune d'entre elles.
Si leurs histoires s’enchevêtrent, elles vivent toutes deux en Israël dont l'Histoire est toujours en mouvement, où les révoltes se succèdent, celles des juifs contre les britanniques avant 1948, celle des palestiniens depuis, les juifs orthodoxes et les athées, Tsahal et les pacifistes. Ce livre recoupe et intègre toute cette vie, passée et présente, pose des questions sans réponses, cite des passages de l'ancien testament, et nous interpelle personnellement quand il aborde les problèmes de couples.
J'ai souri, ri, réfléchi au milieu de la nuit en lisant des passages entiers où je me reconnaissais, où je reconnaissais notre couple jusqu'au moment où tout vire au cauchemar.
Voilà un livre que vous pouvez lire à trois niveaux :
Vie privée et personnelle,
Histoire d'un pays,
interaction et construction littéraire
a vous de le découvrir avec votre sensibilité
Vraiment passionnant, bouleversant, ahurissant, stupéfiant.
Née dans un kibboutz en 1959 et grièvement blessée en 2004 dans l’attentat qui pulvérisa l’autobus où elle se trouvait, Zeruya Shalev raconte, au travers des trajectoires brisées de deux femmes ordinaires, l’histoire d’Israël de sa fondation à nos jours : une longue descente aux enfers, de l’enthousiasme des idéaux à la stupeur des désillusions, quand le pays n’est plus aujourd’hui que fractures et déchirements dans une actualité toujours plus sanglante et explosive.
Rachel et Atara n’ont a priori rien en commun et pourtant leurs destins sont inextricablement liés. Rachel la nonagénaire vit depuis cinquante ans dans le désert de Judée, dans une colonie israélienne en territoire occupé. Elle qui rejoignit le Lehi, un groupe sioniste extrémiste qui, entre 1940 et 1948, employa le terrorisme pour libérer la Palestine des Britanniques, considère avec autant d’amertume que d’incompréhension l’état de division de son pays. Cette laïque qui crut tant au projet sioniste de 1948 n’est en l’occurrence que perplexité face au judaïsme ultra-orthodoxe choisi par l’un de ses fils. D’abord très réticente, elle se découvre en fait empressée de se raconter à une inconnue prétendant mener une étude sociologique sur les femmes du Lehi. Cette interlocutrice, Atara, est en réalité architecte du patrimoine. Bien trop assaillie par les regrets et les remords jalonnant un parcours marital et familial marqué par les ratages, entre divorces et foyers recomposés, pour se préoccuper de la vie politique de son pays, cette presque cinquantenaire s’intéresse en vérité à Rachel pour une raison toute personnelle : sur son lit de mort, son père l’a confondue avec une certaine Rachel, visiblement un ancien et très grand amour perdu…
A travers ces deux femmes dont l’existence, en une cascade infinies d’échecs et d’incompréhensions, contrarie sans cesse les aspirations et les projets, c’est le désarroi de la société israélienne dans son entier que peint ce roman aussi politique que finement psychologique. Car, à mesure que la narration investigue, à presque en épuiser son lecteur, les mécanismes au sein du couple, de la famille et de l’âme de ses personnages, se fait jour la perception d’une société fondamentalement étouffante, entre permanence de la guerre et traumatismes associés, différends idéologiques, politiques et religieux, et enfin pression territoriale, des colonies en zones occupées au mur de séparation, en passant par le chaos de l’urbanisme. Vivre en Israël, déclare un des protagonistes, c’est vivre sur un volcan qui peut entrer en éruption à tout instant et vous chasser d’ici. « A quoi bon préserver le patrimoine d’un pays qui n’a aucune chance d’exister dans deux ou trois générations. » « Il faut construire vite, simple et fonctionnel, sans s’occuper du passé », en l’occurrence des appartements avec pièces sécurisées…
Méticuleusement soigné dans sa construction et ses analyses psychologiques, ce roman sombre et tragique qui donne à comprendre l’histoire collective au travers d’un récit intimiste porte un regard vibrant, très éclairant, sur une société israélienne fracturée, parvenue au bord du schisme.
Zeruya Shalev raconte l'histoire de deux femmes. La première s'appelle Rachel (quand l'histoire commence, elle a plus de quatre-vingt-dix ans. Dans sa jeunesse, elle a combattu dans les rangs du Lehi, un groupe sioniste qui s'est battu de 1940 à 1948 pour libérer la Palestine du mandat britannique. Au sein de ce groupe, elle a fait la connaissance de Mano avec qui elle s'est mariée. Puis Mano a refait sa vie et il a eu quatre enfants, dont une fille, Atara qui est l'autre héroïne de "Stupeur". Atara cherche désespérément Rachel pour comprendre son père.
En tressant en alternance les vies des deux femmes, en passant du passé au présent, Zeruya Shalev raconte l'histoire d'Israël depuis sa fondation jusqu'à nos jours et les divisions du pays et les déchirements de deux familles.
"Stupeur" est un livre magnifique à lire encore plus aujourd'hui !
A la mort de son père, Atara, femme cinquantenaire, apprend qu’il a eu une première épouse, Rachel. Elle va partir à la recherche de cette femme qui va lui révéler l’origine de son prénom et elle va chercher à en savoir plus sur le passé de son père.
Deux femmes, deux générations différentes, deux mères qui s’apprivoisent et mêlent leurs souvenirs pour n’en faire qu’une même et seule histoire, dans un même pays, l’Etat d’Israel.
Ce texte nous fait découvrir un chapitre peu connu de l’occupation de l’Isarael par les Anglais et les luttes armées clandestines qui en ont découlé. Il nous parle aussi de secrets de famille, de parentalité, de familles recomposées et du deuil.
C’est un roman au rythme lent et posé, qui vous fait pénétrer dans l’univers d’Atara et de Rachel, vous fait découvrir leur vie sans voyeurisme, sans jugement.
Un roman qui donne la parole aux femmes israeliennes, qui leur permet de s’exprimer librement, du passé et de l’avenir.
Ce roman mêle avec une grande sensibilité les histoires personnelles et collectives de deux femmes qui ne se connaissent pas, mais qui sont liées à un même homme, Mano. Premier mari de Rachel et père d’Atara qu’il eut d’un second mariage, il abandonna la première sans une explication mais aura pour elle, sur son lit de mort, les yeux emplis d’amour des paroles d’une tendresse inouïe. Ces mots, qu’Atara recueillit, la mettront sur la piste de Rachel.
Rachel a aujourd’hui quatre-vingt dix ans. Elle fut dans sa jeunesse, aux côtés de Mano, membre active du Lehi, un groupe de résistance sioniste extrémiste, qui s’est battu entre 1940 et 1948 pour libérer la Palestine du mandat britannique, persuadé que les juifs et les arabes pourraient vivre ensemble et en paix.
Atara approche de la cinquantaine. Elle a grandi à côté d’un père distant et dur qui semblait vivre dans un autre monde. Divorcée, remariée, elle se débat dans une relation tendue avec son mari tout en essayant de préserver cette famille recomposée.
C’est le portrait de ces deux femmes israéliennes qui m’a profondément émue. Elles expriment sans fard mais avec une certaine retenue leurs interrogations face à leur famille, leur éducation, leurs difficultés à communiquer, à transmettre des valeurs à leurs enfants. Elles ont quarante ans d’écart mais ces questions autour de la parentalité sont identiques, a fortiori dans ce pays pas tout à fait comme les autres où le religieux marque de son empreinte le quotidien de ses habitants.
J’ai aimé la façon dont Zeruya Shalev tisse des liens entre la complexité de ses personnages et celle de son pays, où le paradoxe entre les laïques libéraux et les ultra-orthodoxes radicaux, la modernité et l’archaïsme.
Passée une certaine complexité narrative au départ, tout se met en place au fil des pages pour retracer l’histoire d’Israël, dire la beauté des paysages confrontées aux vues accidentées et défigurées par des colonies et des murs de séparation.
Un roman profond, sensible et captivant que je ne peux que vous conseiller.
mmense coup de foudre littéraire pour ce roman à la beauté saisissante, dont l’envergure a de quoi donner le tournis. Au cœur de ce roman, deux femmes qui ont pour point commun d’avoir aimé le même homme et d’avoir été profondément blessées par ce dernier. Atara, la cinquantaine, qui tente de faire le deuil de ce père qui a toujours semblé la haïr. Et Rachel, qui fut la première épouse du père d’Atara et qui, soixante ans plus tard, ne comprend toujours pas les raisons de son départ et de son silence assourdissant. Lorsqu’elles se rencontrent, elles ne se doutent pas à quel point leur vie en sera bouleversée.
A travers ces deux personnages féminins et leur famille respective, Zeruya Shalev interroge l’intime, les liens qui unissent et les culpabilités. Elle a le sens du détail et arrive parfaitement à rendre compte des contradictions de l’âme humaine. Grâce au prisme de la famille, l’écrivaine israélienne brosse le portrait d’un pays profondément marqué par son histoire, dont les cicatrices, qui sont encore béantes, influencent tant le présent : et si les réactions intégristes d’aujourd’hui étaient une des conséquences des actions de la génération d’hier ?
En filigrane de l’histoire de vie de ces deux femmes, c’est toute la nation israélienne que Zeruya Shalev analyse et passe au crible, de façon brillante et teintée de beaucoup de nuances.
Un roman magistral qui laisse entrevoir toute l’étendue du talent de l’écrivaine.
Que de combats menés par les hommes et les femmes pour défendre leurs convictions, leur terre, parfois même au détriment de leurs amours.
L’actualité s’en mêlant, j’ai lu ce livre à un moment où les images de guerre me hantent. J’ai failli arrêter la lecture, confondant l’angoisse actuelle et ce passé révolu pendant lequel les personnages principaux passent eux aussi par des affres et subissent parfois les choix de leurs familles jusque dans leur vie amoureuse.
L’autrice m’a un peu déstabilisée par ce que j’ai ressenti comme un imbroglio de départ ; elle a faillit me perdre. Je vais essayer de situer les moments importants pour Rachel et Mano en démarrant par 1948, l’année de leur séparation amoureuse, puis 2018 à la mort de Mano et l’enquête menée par sa fille Atara.
La première scène ouvre sur la possibilité que le véhicule transportant une jeune femme du nom de Rachel, entre Tel Aviv et Jérusalem puisse être attaqué par des « bandes Arabes » comme les appelle l’autrice. Dès les premières pages on est plongé dans la tourmente d’une période où la libération d’Israël n’allait pas de soi. S’ajoute une scène plus confuse, celle d’une Rachel empêchée par sa belle-mère de voir/revoir son époux Mano, scène dont on ne comprendra la signification que bien plus tard.
On comprendra par la suite qu’on est à une époque où les britanniques avaient mis la Palestine sous mandat, Israël n’étant pas encore libre. Et comme bien souvent, ce type de circonstances créé des opinions discordantes entre les habitants eux-mêmes. Le couple Mano Rachel, va en faire les frais : certainement le cas d’un couple parmi tant d’autres.
Puis on saute en 2018, au moment où Atara cherche à joindre l’énigmatique Rachel. Elle en ressent le besoin puisque Mano - de son vrai nom Professeur Menahem Rubin - meurt à 91 ans après avoir eu des propos incompréhensibles pour elle. Il la confond avec Rachel, jeune femme dont elle n’a jamais entendu parler dans sa famille. Elle va la retrouver, celle-ci a alors 90 ans et a un fils du nom d’Amihaï.
Il faut aussi préciser qu’Atara est l’enfant d’un second mariage de Mano.
Puis on retourne en 1947-1948, année de mariage (célébré clandestinement) de nos tourtereaux et année pendant laquelle ils vont activement participer à une lutte de libération du pays et surtout de coulage des anglais. De fait l’autrice nous immerge dans les sombres exactions commises par les britanniques à un moment où la planète sortait à peine de la Seconde Guerre Mondiale et de la Shoah. Les scènes et les faits prennent le lecteur à la gorge.
Zeruya Shalev atteint son objectif, réveiller nos consciences et nous parler d’un des pans de construction d’Israël, de la responsabilité des occidentaux dans la Shoah, ou encore de la place de la religion et ses coutumes dans la vie de tous les jours et au fil de plusieurs générations.
Le thème le plus émouvant et dans lequel Zeruya Shalev s’est démarquée, c’est celui de son regard sur la vieillesse. Son regard est tout en douceur, en compréhension, en acceptation. C’est là qu’elle m’a réhameçonné, ou du moins convaincu. La description des vastes paysages reflète pareillement une grande sensibilité de l’autrice ; ce que l’on devine en écoutant des interviews qu’elle a donné lors de la présentation de ce roman.
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