La Revue de Presse littéraire de mars 2016
Dans une France assez proche de la nôtre, un homme s'engage dans la carrière universitaire. Peu motivé par l'enseignement, il s'attend à une vie ennuyeuse mais calme, protégée des grands drames historiques. Cependant les forces en jeu dans le pays ont fissuré le système politique jusqu'à provoquer son effondrement. Cette implosion sans soubresauts, sans vraie révolution, se développe comme un mauvais rêve.
Le talent de l'auteur, sa force visionnaire nous entraînent sur un terrain ambigu et glissant ; son regard sur notre civilisation vieillissante fait coexister dans ce roman les intuitions poétiques, les effets comiques, une mélancolie fataliste.
Ce livre est une saisissante fable politique et morale.
La Revue de Presse littéraire de mars 2016
La Revue de Presse littéraire de février
François est un universitaire de 44 ans, spécialiste de Huysmans, qui exerce à La Sorbonne.
Sa vie privée oscille entre ébats sexuels débridés (tarifés ou non) et longs moments de déprime.
Après 2 quinquennats de Gauche calamiteux (pléonasme), la France bascule véritablement à Droite.
La présidentielle de 2022 voient s’affronter l’extreme Droite a un parti islamique à la notoriété croissante.
A la surprise générale, le parti islamique l’emporte et une monarchie constitutionnelle islamique s’installe sur le modèle de l’Arabie Saoudite.
Pour occuper les postes de décision, la conversion à l’Islam est rendue obligatoire et la polygamie encouragée.
Les femmes sont reléguées au rang de femmes au foyer à qui on déconseille des tenues vestimentaires trop sexy.
Ce roman a suscité une large polémique à sa sortie, qualifié de brûlot anti islam par des journalistes qui ne l’avaient probablement pas lu…
Il s’agit principalement d’une critique véhémente contre le déclin croissant de nos sociétés occidentales et de ses valeurs. Des politiques et intellectuels qui retournent leurs vestes au gré des vents tournants.
Un roman de politique fiction mélancolique, désabusé, un zeste comique mais parfaitement lucide.
Mon premier Houellebecq dont je sors très déstabilisé.
Pourquoi j’aime lire Houellebecq ? Parce qu’il a de l’humour, le sens de la dérision et parce qu’il décrit de façon impitoyable, presque entomologiste, la fin de civilisation qui s’est emparée de l’Occident pour en dilapider l’héritage, tout particulièrement dans notre pays.
« Cette Europe qui était le sommet de la civilisation humaine s’est bel et bien suicidée, en l’espace de quelques décennies (..) Il y a eu dans toute l’Europe les mouvements anarchistes et nihilistes, l’appel à la violence, la négation de toute loi morale. Et puis, quelques années plus tard, tout s’est terminé par cette folie injustifiable de la première guerre mondiale. Freud ne s’y est pas trompé, Thomas Mann pas davantage : si la France et l’Allemagne, les deux nations les plus avancées, les plus civilisées du monde, pouvaient s’abandonner à cette boucherie insensée, alors c’est que l’Europe était morte. »
Les personnages de Soumission se soumettent à un ordre nouveau, chacun s’adapte et, comme toujours, certains mieux et plus vite que d’autres. Ils se soumettent comme, me semble t’il, se soumettent les Français qui, à grand renfort de bougies et marches blanches, finissent par tout accepter, des premiers attentats dans le métro aux meurtres de masse comme un soir de 14 juillet en passant par la décapitation d’un professeur d’histoire qui tentait de faire son métier.
« C’est la soumission, dit doucement Rediger. L’idée renversante et simple, jamais exprimée auparavant avec cette force, que le sommet du bonheur réside dans la soumission la plus absolue. (..) Voyez-vous, poursuivit-il, l’islam accepte le monde, et il l’accepte dans son intégralité, il accepte le monde tel quel, pour parler comme Nietzsche. »
Comment ne pas se reconnaître un peu dans les personnages de Houellebecq, désabusés, sans conviction ni perspective, prêts à tout accepter pour ne pas avoir à faire la guerre qu’on leur a déclarée.
Alors reste à lire Houellebecq pour rester lucide. C’est déjà quelque chose de ne pas se mettre la tête dans le sable.
roman d'anticipation ...
j'ai plutôt envie de dire que ce livre est une uchronie !
Il y a 2 sortes de lecteurs pour cet auteur : ceux qui l'adore et qui voit en lui un grand maître de la littérature et ceux qui le déteste pour son image et ses positions sociales et politiques. Moi je fais partie des lecteurs qui admirent sa plume ! L'homme est peut être un macho misogyne mais je ne le pense pas ^^ Certes, il ne mâche pas ses mots et appelle un chat, un chat ! mais je décèle derrière cela une énooooorme fragilité … ce qui m'attendrit ^^
Dans ce livre, il imagine une France dans laquelle un parti musulman remporte la présidentielle contre le Front national. c'est très osé ! mais c'est très réussi !
J'ai lu ce livre car il a fait couler beaucoup d'encre, ce qui a piqué ma curiosité.
Style un peu lent et lourd à mon goût. Un personnage peu attachant et qui se laisse emporter par ce qui lui arrive sans émettre énormément de critiques ni réflexions. Je m'attendais à mieux de la part de Houellebecq, mais il n'empêche que je l'ai lu jusqu'au bout et que j'ai trouvé l'anticipation historique très intéressante même si absurde.
Ce roman a reçu tant de commentaires qu’il ne me semble pas opportun de revenir sur l’histoire en elle-même sauf peut-être au moment où le destin de la France bascule, au soir des élections présidentielles de 2022. La « Fraternité musulmane » conduite par Ben Abbes a réussi à rassembler les partis traditionnels pour faire échec au Front National.
Les changements annoncés vont changer radicalement le visage du pays, les mesures les plus emblématiques étant la privatisation et l’islamisation de l’éducation, des universités, le mode vestimentaire et la restriction des libertés des femmes, l’usage de la polygamie, le remplacement de l’Europe par l’union des pays arabes …
Pour faire court, c’est « la soumission de la femme à l’homme et la soumission de l’homme à Dieu ».
Si je n’avais pas encore lu ce roman d’anticipation, la date de sa sortie et les commentaires acerbes qui l’ont entourée en sont la cause principale. Si sa parution avait eu lieu bien avant les attentats, son succès aurait été moins mitigé.
Personnellement, je me suis laissée porter par l’écriture lente, l’atmosphère lourde diffusée par les mots et le style de l’auteur, teinté d’une ironie fine, sans ennui mais plutôt avec hâte de suivre les événements et de connaître la fin.
Je n’ai pas trouvé de propagande comme cela a été souvent reproché à l’auteur, mais j’ai trouvé que les personnages, dont François, le principal, étaient niais, sans conviction, acceptant l’impensable dans la soumission, dans le droit chemin de ce qui leur était dicté.
En conclusion, j’ai aimé ce roman, et je crois que la dystopie doit avoir une place importante dans la littérature. Le roman dystopique sert notre société, comme une alerte en ouvrant la réflexion, en refusant l’abrutissement.
Assez décevant en fait, mais bon, Houellebecq quand même, le porno maladif, l'inquiétude, la banalité.
Du grand Houellebecq
Les bouleversements politiques de l'élection présidentielle française de 2022 amènent au pouvoir un leader intelligent et charismatique d'un nouveau parti politique. Après qu'il fut parvenu de justesse à se hisser au second tour de l'élection présidentielle, Mohammed Ben Abbes énarque , président de ce nouveau parti nommé « La Fraternité musulmane », réussit, grâce au soutien au second tour de tous les anciens partis politiques traditionnels face au Front national lui aussi présent au deuxième tour, à être élu.
Ce changement politique offre au narrateur une seconde vie et une seconde chance. Parmi les changements notables découlant de cette élection, la France est pacifiée, le chômage chute, des universités — dont l'université Sorbonne-Nouvelle — sont privatisées et islamisées, les professeurs doivent être musulmans pour pouvoir enseigner, la polygamie est légalisée, les femmes n'ont plus le droit de travailler et doivent s'habiller d'une manière « non-désirable ». Grâce au soutien d'un ministre de Ben Abbes, le professeur semble s'être lui-même convaincu de retrouver le chemin des honneurs et un poste à l'université au prix d'une conversion à l'islam.
Il s'agit bien là d'un ouvrage de politique fiction mais il se fonde au départ sur des faits réels et actuels : l'essor démographique de la population musulmane depuis les années 60 en France et en Europe; l'accueil généralisé de migrants originaires d'Irak et de Syrie, surtout en Allemagne ( plus de deux millions de personnes ), la montée en puissance de l'islam radical avec les tueries de Daech en Ile-de-France. De la sorte, l'intrigue est tout à fait plausible. Ce scénario inédit pour ce pays fait de Michel Houellebecq un visionnaire sans précédent qui n'eut guère d'égal que Victor Hugo au 19° Siècle.
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