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Soudain, le fascisme ; la marche sur Rome, l'autre révolution d'Octobre

Couverture du livre « Soudain, le fascisme ; la marche sur Rome, l'autre révolution d'Octobre » de Emilio Gentile aux éditions Gallimard
  • Date de parution :
  • Editeur : Gallimard
  • EAN : 9782070145058
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Il s'était rasé de près, avait dissimulé son crâne chauve sous une perruque, pris un tram et, en cette nuit du 24 au 25 octobre 1917, s'était rendu au Palais d'Hiver pour y prendre le pouvoir sans effusion de sang. Lénine avait compris qu'il fallait saisir l'occasion favorable qui ne se... Voir plus

Il s'était rasé de près, avait dissimulé son crâne chauve sous une perruque, pris un tram et, en cette nuit du 24 au 25 octobre 1917, s'était rendu au Palais d'Hiver pour y prendre le pouvoir sans effusion de sang. Lénine avait compris qu'il fallait saisir l'occasion favorable qui ne se représentait pas. Cinq années plus tard presque jour pour jour, dans la soirée du 29 octobre 1922, Benito Mussolini, chauve et mal rasé, vêtu d'une chemise noire, monta dans un train acclamé par la foule pour se rendre à Rome et y prendre le pouvoir. Lui aussi avait pressenti qu'il fallait profiter du moment propice. Au terme d'une insurrection de deux jours qu'il avait lui-même baptisée « marche sur Rome », sans effusion de sang ou presque, l'Italie n'eut pas seulement un gouvernement, mais une dictature.
Si les historiens conviennent qu'il y eut non une révolution, mais un coup d'État bolchevique, il n'en va pas de même pour la marche sur Rome. Comment se peut-il qu' « un opéra-bouffe », « une kermesse maladroite », « un rassemblement sans importance d'idiots utiles », selon certains, ait donné naissance à l'un des régimes les plus tragiquement antidémocratique et impérialiste du XX e siècle ? Prenant pour fil conducteur du récit la confrontation entre l'homme d'action et l'occasion à saisir, c'est-à-dire le moment où la décision humaine intervient sur les circonstances pour fixer la voie à suivre, sans aucune garantie de succès, Emilio Gentile, dans une étude radicalement nouvelle, montre à l'oeuvre un parti organisé comme une milice qui conquiert le gouvernement d'une démocratie parlementaire paralysée par ses renoncements. Le but de la conquête est affiché depuis le commencement : détruire l'État libéral et la démocratie, grâce à l'indifférence et à la passivité de la majorité de la population. Le régime fasciste débuta dès la marche sur Rome, puisqu'il était l'inexorable conséquence de la nature même du parti fasciste.

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