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Depuis toujours, Sonia puise son bonheur dans la lecture et la solitude. C'est dans une bibliothèque que, à sa grande surprise, Robert, un peintre plus âgé qu'elle, qui a beaucoup voyagé en Europe et connu les camps, la demande en mariage. Avec Robert et, bientôt, leur fille Tania, Sonia n'est plus seule, elle lit moins, mais, malgré les difficultés matérielles de l'après-guerre, elle cultive toujours le même bonheur limpide, très légèrement distant et ironique. Des années plus tard, Tania introduit à la maison son amie polonaise Jasia, fille de déportés, mythomane, fantasque, aussi jolie que Tania est laide, et goûtant, comme elle, aux jeux amoureux. Jasia devient la maîtresse de Robert. Malgré son chagrin, Sonia est toujours heureuse. Robert meurt. Tania et Jasia s'en vont à leur tour, Sonia se retrouve seule, ells se remet à lire. Elle irradie toujours du même bonheur résolument paisible et mystérieux.
Dans l'URSS des années 30, Sonietchka est une jeune fille solitaire passionnée de lecture. Avec "un nez en poire et un derrière en forme de chaise", elle n'attire pas vraiment les regards, mais elle s'en accommode parfaitement, surtout depuis ce jour où, adolescente, elle a été humiliée par un de ses condisciples. Cet incident la "délivre à tout jamais du besoin de plaire, de séduire et d'ensorceler", et elle se replonge avec bonheur et bonne conscience dans les romans.
Forcément, elle devient bibliothécaire.
Un jour, Robert, un artiste peintre plus âgé qu'elle, se présente à la bibliothèque et, le lendemain, demande Sonietchka en mariage. A 27 ans, la jeune femme quitte son monde de fiction pour la vie réelle : "pendant ses années de mariage, la jeune fille irréaliste qu'avait été Sonietchka s'était métamorphosée en une femme d'intérieur assez pratique". Elle ne rêve plus au fil des pages mais désire "passionnément avoir une maison normale avec l'eau courante dans la cuisine, une chambre pour sa fille et un atelier pour son mari, avec des boulettes de viande hachée, de la compote de fruits et des draps blancs empesés qui ne soient pas confectionnés de trois bouts de tissu de taille différente". Sonia est heureuse et consciente de son bonheur, dont elle s'émerveille d'autant plus qu'elle le vit comme une sorte d'imposture : "au fond de son âme, elle s'attendait secrètement à tout instant à perdre ce bonheur, comme une aubaine qui lui serait échue par erreur, à la suite d'une négligence. [...] et ne cessait de se répéter : « Seigneur, Seigneur, qu'ai-je fait pour mériter un tel bonheur... »".
Et quand, vieillissante, Sonietchka se retrouve à nouveau seule, loin d'être amère, elle remédie à sa tristesse en se replongeant dans la lecture, "dans des profondeurs exquises, des allées sombres et des eaux printanières".
Sonietchka est un personnage peu banal : coeur pur et paisible, elle se laisse porter par la vie, s'adapte à tout sans se plaindre alors qu'elle en aurait tous les droits, tant elle est malmenée par l'égoïsme de son entourage et par les événements qui secouent l'URSS au milieu du siècle passé.
Ce qui m'a le plus frappée, c'est sa résignation, sa certitude de ne pas mériter d'être heureuse. Pourquoi ? Parce qu'elle est laide et aime la lecture, elle n'aurait pas le droit d'être aimée pour ce qu'elle est, de s'épanouir aussi dans la "vraie vie" ? L'auteure ne développe pas le thème et se contente de dresser le portrait d'une femme et de son époque, avec détachement et concision, sans empathie et guère plus d'émotions, mais avec quelques traits d'humour. Je n'ai pas compris le sens de ce court roman, à supposer qu'il y en ait un. Voilà donc un texte singulier qui me laisse un peu perplexe.
Quoi qu'il en soit, en ces temps perturbés par la distanciation et le confinement, il serait réconfortant de pouvoir, comme Sonietchka, traverser cette période sombre "en irradiant toujours du même bonheur résolument paisible et mystérieux". Je ne doute pas que la lecture et les livres y contribuent. Joyeux Noël à toutes et tous !
Dans ce petit livre d’une centaine de pages Ludmila Oulitskaïa retrace l’histoire d’une jeune femme russe qui vit avec son époque.
Nous sommes à la fin des années trente, à la veille de la seconde guerre mondiale, sur fond de pauvreté, misère sociale et répression.
Dans ce contexte autssi difficile à vivre qu’à comprendre pour une jeune fille de son âge Sonia trouve refuge dans les livres.
Avec un physique disgracieux qui lui a valu d’être brutalement éconduite à l’âge des premiers émois amoureux, Sonia a rapidement été guérie de l’envie de plaire et de séduire.
Alors, quand son emploi de bibliothécaire lui donne l’occasion de vivre au sous-sol d’un grand immeuble, entourée de livres elle pense avoir trouvé le bonheur.
C’est sans compter sur l’arrivée de Robert Victorovich, ce peintre qui à déjà vécu aux quatre coins de l’Europe et qui revient des camps heureux d’avoir la vie sauve.
Sonia et Robert se marient rapidement et ont une fille, Tania.
Et malgré les déménagements successifs, les difficultés matérielles, le fait qu’elle doive cumuler les emplois pour subvenir aux besoins de la famille, Sonia ne se plaint jamais, elle pense même être bénie des dieux et ne pas mériter son bonheur.
Tout ce qui lui importe c’est le bien-être de sa famille même si pour ça elle doit se sacrifier et s’oublier elle-même.
C’est donc tout naturellement qu’elle acceptera d’héberger et d’entretenir la jeune Jasia, amie de Tania, qui deviendra la maîtresse de Robert.
Si le thème de ce roman pourrait être le sacrifice poussé à l’extrême, il reste néanmoins des questions sur lesquelles le lecteur peut s’interroger.
Quelles sont les raisons qui animent cette femme et qui la poussent à sacrifier sa propre vie ?
En l’absence d’une introspection détaillée et d’un réel jugement des actions de ses personnages l’auteure laisse le lecteur faire son propre choix.
J’aii sorti de ma Pal ce petit livre déniché tantôt dans une boîte à livres.
Sonietchka est une héroïne de l’ordinaire, trouvant son épanouissement total dans les livres. Elle s’immerge totalement dans les pages, vivant ainsi presque à côté de sa vie... Néanmoins, elle rencontre un jour, à la bibliothèque où elle a trouvé un emploi, Robert. Cet artiste plus âgé qu’elle, au passé tumultueux, l’épousera, malgré son physique ingrat et lui donnera une fille, Tania. Désormais, Sonietchka coule des jours paisibles et heureux auprès de ces 2 êtres qui la comblent totalement. Nous sommes dans l’après-guerre en Russie. Elle ne retournera à ses livres que quand ce bonheur simple s’effilochera ... mais toujours Sonietchka gardera au cœur cette paix pure et sereine...et elle restera un atypique et apaisant souvenir de lecture...
On dit que les gens heureux n’ont pas d’histoire, et pourtant ce court roman raconte les différentes étapes de la vie simple et paisible d’une femme modeste qui a trouvé les secrets de la plénitude.
Rédigé au passé simple, ce récit d’une centaine de pages donne l’impression qu’on entre dans un conte dont l’héroïne est Sonietchka, jeune femme quelconque et discrète mais atteinte d’un amour immodéré pour la lecture, amour qui peut être considéré comme « la forme bénigne d’une aliénation mentale »mais qui lui procure « le bonheur tranquille de la perfection du verbe ».
Le second secret de sa plénitude réside dans le fait d’aider les autres à s’accomplir, dût-elle y perdre elle-même une part de son équilibre. « Comme la vie est bien faite » considère-t-elle …
Un beau livre, qui fait du bien sans pour autant être ce que l'on appelle un "feelgoodbook"
Non seulement en raison de la personnalité de l’héroïne du récit, mais aussi en raison de l’écriture de l’épure, de l’art de la litote que maîtrise ici Ludmilla Oulitskaïa. Quelques mots, une comparaison lui suffisent à caractériser un personnage ou une situation. Tout est dans le non-dit. Elle évoque Sonietchka sans mièvrerie, avec tendresse, parfois aussi avec un peu d’humour mais sans la juger ni la présenter comme un modèle de sagesse .
A chaque lecteur, selon sa sensibilité de laisser cheminer en lui l’image du personnage. Pour moi, elle présente les caractéristiques de ceux à qui, dans le discours des Béatitudes sont promis le Royaume des cieux, elle fait partie des cœurs purs, des doux, des miséricordieux, des artisans de la paix. Pourtant, c’est sur terre que Sonietchka trouve dès à présent sa récompense.
Moscou, des années 50 aux années 90. Sonia, grande lectrice, rencontre Robert, un peintre sans fortune avec lequel elle aura une fille unique. La tendresse maternelle et le sens du devoir lui feront abandonner ses lectures pour se consacrer entièrement à eux. Elle travaillera dur pour assurer une vie décente à ces 2 êtres pour lesquels elle se dévouera avec un amour sans faille. Leur fille quitte l’école, flirte avec les garçons. Elle est capricieuse, superficielle et paresseuse. Elle aura une amie, Jasia, qu’elle introduira dans le foyer et qui deviendra la maitresse du peintre au su de Sonia qui l’accepte, l’intègre, l'adopte et l’aime comme sa propre fille. Sonia est heureuse du bonheur de son mari qui admire la blancheur de la peau de la jeune fille et en peindra la « pâleur glacée » qu’il appelait « le blanc non vivant ». Les 4 personnes vont se faire expulser de leur vieille maison et déménager dans un HLM de la banlieue moscovite. Tania, leur fille, hautaine et prétentieuse n’y restera pas et rejoindra son petit ami à St Pétersbourg. Jasia, à la mort du père, décida d’accrocher 52 de ses toiles blanches autour de son cercueil et ainsi les révéla aux nombreux membres de l’Union des peintres qui s’en extasièrent, stupéfaits. Les prix de ses œuvres s’envolèrent vers de fabuleuses sommes dans les ventes d’art contemporain du monde entier.
Sonia retrouva sa famille d’origine en Pologne et se maria à un Français beau et riche. Tania divorça et alla s’installer en Israël. Quant à l’épouse, Sonia (Sonietchka), elle souhaita rester seule dans l’appartement HLM, reprit ses lectures jusqu’à ce que la maladie de Parkinson fasse tressauter les livres de ses mains.
Suite à la recommandation de la librairie russe du Globe à Paris, j’ai voulu lire Oulitskaïa, auteure phare en Russie, prolifique et très médiatisée. J’avoue avoir été déçue par le style (dû à la traduction peut-être) bien que ces 108 pages se lisent facilement et rapidement mais je n’ai pas décelé un talent ou un message outre mesure (sinon le dévouement et l’amour) méritant un Prix Médicis… sinon le côté osé et shocking pour les Russes qu’est celui d’aborder courageusement dans ce pays, la vie d’un couple à 3 ou encore l’amour d’une jeune fille (Tania) pour une autre jeune fille (Jasia), les jeux amoureux du libertinage et la liberté de la femme ou encore quelques critiques à demi-mot sur la société russe… Toutefois, petit roman (d’ailleurs plutôt une nouvelle), non désagréable à lire et ayant assouvi ma curiosité quant à cette auteure reconnue par le monde littéraire. (Voir ci-après)
En 1996, à Paris, Ludmila Oulitskaïa reçoit le prix Médicis étranger pour Sonietchka. Le prix Booker russe lui est décerné pour Le Cas du docteur Koukotski en 2001. En 2005, elle est distinguée par l'Académie allemande de littérature pour la jeunesse (Deutsche Akademie für Kinder- und Jugendliteratur). En 2011, elle reçoit le prix Simone de Beauvoir pour la liberté des femmes. En France, elle a été faite chevalier de l’ordre des Palmes académiques en 2003, chevalier de l’ordre des Arts et Lettres en 2004, et officier de la Légion d'honneur en 2014. L’auteure mondialement connue est très médiatisée.
http://www.lemonde.fr/europe/article/2016/04/29/russie-la-romanciere-ludmila-oulitskaia-agressee-a-moscou-par-des-militants-nationalistes_4910966_3214.html
http://www.lefigaro.fr/livres/2014/02/17/03005-20140217ARTFIG00003-ludmila-oulitskaia-aux-prises-avec-le-pouvoir-russe.php
Jolie petite lecture tranquille roman réaliste rien de incroyable mais bon lecture :) Je l ai acheter a un marcher au livre et ne regrette pas du tout le j aime beaucoup le format très simple :) ❤
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