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Soixante jours

Couverture du livre « Soixante jours » de Sarah Marty aux éditions Denoel
  • Date de parution :
  • Editeur : Denoel
  • EAN : 9782207142257
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Ce témoignage extraordinaire est né d'une rencontre, celle, un soir d'été, de Sarah Marty, propriétaire d'une vaste maison dans les Yvelines, et de Yoldas, maçon kurde qui lui propose de reconstruire le mur d'enceinte écroulé de sa propriété. Au fil des jours, Yoldas va se confier, raconter son... Voir plus

Ce témoignage extraordinaire est né d'une rencontre, celle, un soir d'été, de Sarah Marty, propriétaire d'une vaste maison dans les Yvelines, et de Yoldas, maçon kurde qui lui propose de reconstruire le mur d'enceinte écroulé de sa propriété. Au fil des jours, Yoldas va se confier, raconter son histoire. Comme un pont suspendu entre sa vie et celle de Sarah, comme s'il existait une reconnaissance entre les pauvres hères qui traînent la mort à leurs basques. Avec une infinie pudeur, Sarah raconte :
« Obstinément, chaque soir j'ai retracé la fuite de cet homme et j'ai traversé des forêts, des plaines, marché comme un automate, je me suis glissée parmi ses quatorze compagnons, je les ai entendus. J'ai avancé au son de leurs murmures et du fracas des tirs auxquels ils échappaient. Flanc contre flanc j'ai partagé leurs souffles, leurs doutes, leurs sourdes angoisses. J'ai eu froid. Souvent j'ai tremblé. Je n'ai fait aucune concession, durant des nuits, j'ai cherché sans relâche à retracer la vérité, la justesse de leurs émotions, j'ai tout fait pour ne pas les trahir. Ceux qui ont vécu cette histoire ont habité en moi, écrasant mon ombre, m'offrant une allure différente quand je marchais, un visage éthéré, un corps qui ne cessait de maigrir. Ces personnes ne m'ont pas happée, c'est moi qui les ai avalées et je savais qu'elles ne se tairaient pas tant que je n'aurais pas posé le dernier mot de leur histoire sur ces feuilles qui s'amoncelaient.¿ J'ai congédié les mots fades et étriqués, les relevés de situation blêmes, chassé le récit et fait place au roman. J'ai désiré de l'ampleur et j'ai tenu à habiller chacune de ces personnes de lumière pour qu'ils ne restent pas dans l'ombre de leur souffrance et qu'ils deviennent les héros de cette vie si peu ordinaire. La douleur des hommes n'a pas de frontières. Entendez les hommes tomber. Entendez toutes les guerres qui grondent à nos portes. Entendez les pleurs. Entendez les cris, un jour, peut-être, seront-ils les vôtres. »

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Avis (2)

  • J’ai trouvé ce livre émouvant, et juste. Il a le mérite de mettre des noms, mais aussi des souffrances et des rêves, derrière ces migrants qui échouent sur les plages du Sud de l’Europe. En un mot, il humanise cette crise migratoire. De plus, il met en avant la situation des Kurdes en Turquie,...
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    J’ai trouvé ce livre émouvant, et juste. Il a le mérite de mettre des noms, mais aussi des souffrances et des rêves, derrière ces migrants qui échouent sur les plages du Sud de l’Europe. En un mot, il humanise cette crise migratoire. De plus, il met en avant la situation des Kurdes en Turquie, leur histoire et la lutte armée menée par le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) ; l’auteure leur consacre d’ailleurs une note additionnelle en fin d’ouvrage.
    https://evabouquine.wordpress.com/2018/06/20/sarah-marty-soixante-jours/

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  • Tout quitter, c’est la décision inévitable qu’a pris Yoldas, un homme kurde. Fuir le chaos permanent de son pays et l’oppression des Turcs dans l’espoir de tout reconstruire ailleurs, en Europe. Un exil forcé qu’il effectuera avec d’autres compagnons, chacun avec pour seul bagage son histoire et...
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    Tout quitter, c’est la décision inévitable qu’a pris Yoldas, un homme kurde. Fuir le chaos permanent de son pays et l’oppression des Turcs dans l’espoir de tout reconstruire ailleurs, en Europe. Un exil forcé qu’il effectuera avec d’autres compagnons, chacun avec pour seul bagage son histoire et une inébranlable rage de vivre. Mais, qui parviendra au terme de cet éprouvant périple?

    Impossible de ne pas être admirative de la solidarité et de l’adversité dont ces migrants font preuve, allant jusqu’à puiser dans leurs dernières ressources pour atteindre leur but. En dépit des conditions inhumaines de leur voyage et malgré la peur, le froid et la faim qui les assaillent, ils se battront jusqu’au bout.

    Ce livre est né d’une rencontre improbable entre l’auteure et Yoldas. Une voix pour restituer l’enfer du voyage et pour ne pas oublier ceux qui sont restés là-bas, en Turquie. Les mots de Sarah Marty nous immergent avec justesse et émotion dans cette traversée. Un récit de vies qui fait écho à l’actualité et qu’il est, pour moi, important de partager.

    Ces hommes et ces femmes n’ont pas eu d’autres choix que de fuir leur pays et de prendre le chemin de l’exil pour pouvoir continuer à vivre. Un périple incroyable qui nous est conté dans ce livre poignant et fort. Un témoignage indispensable.

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