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C'est un père attentionné, un manager toxique, un mari aimant, mais aussi un prédateur sexuel, un publicitaire exsangue, une victime des temps qui vont, un coupable sans aucun doute.
Il vit, on le suit, caméra à l'épaule, instantanés de ses maintenant, haïkus éclatés, qui vont nous révéler petit à petit l'ensemble de l'image, pixel après pixel.
Toutes ces zones grises sont autant de nuances qui finissent par constituer un visage familier : celui de l'époque.
Qui s'achève dans la chute d'un mâle blanc, quadragénaire, asphyxié par un système dont il est le combustible.
En véritable sismographe, Christophe Perruchas enregistre cet effondrement qui fait écho à celui d'un vieux monde à bout de souffle.
Sept gingembres
Je l’avoue, j’ai commencé ce livre par un refus d’obstacle
Sans un petit coup de pouce externe, j’aurais abandonné sur un premier chapitre un peu nébuleux
C’est marrant d’ailleurs, en musique je serais plutôt Bolero, Ravel, entrée progressive de chaque instrument et climax assuré en un point désiré du morceau plutôt que Wagner et la charge immédiate des Walkyries
Mais en littérature j’aime avoir la sensation d’avoir couru pour ne pas rater un train qui m’emporterait fenêtres ouvertes, le vent violent me coupant le souffle
Et pourtant
Et pourtant, ce livre confirme une fois de plus mon adage
« Avant j’avais des principes, maintenant j’ai des lectures » (poke Julien Delorme)
Bien sous tous rapports, Antoine a réussi sa vie
Dans un sens très « fin de XXème siècle » qui se serait égaré au XXIème et viendrait se heurter violemment aux parois tel une guêpe prise au piège sous un verre un soir d’été
Ce roman réunit tant de qualités qu’il m’est difficile de focaliser sur une en particulier
Une écriture belle, fluide, exigeante, ensorcelante aussi tant l’auteur sait emporter exactement là où la plume l’a amené
Rudement bien fichu aussi, efficace même, sans que le style soit sacrifié à l’autel de l’intrigue, d’une manière si remarquable que je n’ai pas vraiment réussi à le raccrocher à une famille ou un univers d’auteurs, à tel point qu’il se pourrait bien que, un jour, je parle du livre de quelqu’un d’autre dont l’écriture se rapprocherait de Perruchas
Si ce roman était un humain, on pourrait donc dire qu’il est très beau et très intelligent, qu’il allierait la force tranquille d’une relation dont on sait qu’elle va durer à une passion dévorante, un truc qui ne peut vraiment exister qu’en littérature
Un récit, enfin, que la facilité pourrait qualifier de contemporaine, tant elle entre en écho avec la réalisation qu’on connaît tous un Antoine
Vous remarquerez que je ne parle quasiment pas de l’histoire, ce n’est pas de la paresse mais du respect, pour toi, lectrice, lecteur, car tu vas pouvoir découvrir presque vierge un premier roman et n’avoir qu’une envie, lire son deuxième qui vient de naître
Antoine, sémillant quadragénaire, occupe un poste de directeur dans une agence de pub en vue. C’est un homme de son époque, emploi branché dans une boite de pub, fil d’actualité des réseaux sociaux qu’il sait utiliser à son avantage, Like et hashtags, il manie les technologies comme un pro et sait en tirer profit.
Dans sa relation avec les femmes il ose tout, harcèlement, drague, blagues vaseuses, réflexions désobligeantes, regards appuyés, rien ne lui fait peur puisqu’il s’arroge tous les droits. À l’heure de #metoo, ce genre ce comportement pourrait paraître obsolète, mais pour ce manager toxique, c’est normal. Les femmes sont des objets dont il apprécie les formes, la saveur, l’odeur. Il le leur dit, le leur écrit, et par ses regards concupiscents, leur montre clairement ses objectif sans aucune retenue. Jusqu’au jour où l’une d’entre elle se rebelle.
À ce parcours toxique viennent s’intercaler sept épisodes plus personnels. Des moments de sa vie de couple partagés sur les réseaux à bon escient pour s’attirer les bonnes grâces du cercle des proches et de tous ces faux amis qui viennent le voir évoluer derrière l’écran. Parade amoureuse, fierté de mâle qui exhibe son bonheur pour asseoir sa réputation.
Et pourtant, où se trouve la réalité de sa vie, puisque le roman débute avec un homme qui s’interroge sur sa vie d’avant, la normale, l’acceptée, sur sa futilité et son utilité, depuis sa chambre de l’hôpital psychiatrique sainte Anne, là où l’on tente de soigner les malades mentaux.
Un roman déroutant et intéressant tant par son écriture soignée, son rythme ni linéaire ni classique, que par les nombreuses questions qu’il soulève. il nous fait entrer dans les pensées de celui par qui le scandale arrive. Ce personnage principal que l’on a envie de détester. Ce mâle imbu de sa personne, à la personnalité difficile à décrypter, harceleur mais également mari aimant et père attentif. Ce collègue qui a largement dépassé les limites de la correction, prédateur sexuel ou ce fou qui se demande comment il en est arrivé là.
ma chronique complète est en ligne sur le blog Domi C Lire https://domiclire.wordpress.com/2021/08/05/sept-gingembres-christophe-perruchas/
Dans ce premier roman Christophe Perruchas se place dans la tête d'Antoine, cadre supérieur dans une agence de publicité et prédateur sexuel. A 43 ans il se sent vieux, le pauvre chéri qui a tout réussi jusqu'à présent. C'est un de ces hommes à l'humour lourd qui harcèle sans états d'âme toutes celles qu'il approche. Les difficultés économiques ne font qu'exacerber ses mauvais penchants. Les femmes sur sa route ne sont que des petits extras interchangeables et sans conséquences. Mais voilà, nous sommes à l'époque de MeToo et ce pervers narcissique n'a pas compris qu'il était temps de mettre un frein à ses habitudes de mâle dominant.
Le récit fait alterner des moments de vie décrits froidement, avec des coq-à l'âne saugrenus, comme le passage sur le lapin. C'est un constat clinique et cependant un peu fouillis, haché, que nous livre l'auteur. Il ne donne aucune circonstance atténuante à l'homme, par ailleurs bon père et mari correct. L'auteur étant lui-même un publiciste, il décrit un milieu qu'il connaît bien. Son personnage est représentatif de ces requins aux dents longues qui sont prêts à tout pour assouvir leur soif de pouvoir.
Ce roman est dérangeant. Je n’ai, bien évidemment, aucune mansuétude pour ce pervers à l’ego surdimensionné aussi aurais-je aimé que l'auteur soit plus incisif. Et puis j'ai trouvé la fin trop facile. Se réfugier en HP est une solution bien arrangeante, sans doute pense-t-il qu’à son réveil il pourra reprendre le courant de sa vie. La petite pilule rose qui va l’endormir ne réglera pas le problème de toutes les femmes qu’il a humiliées.
https://ffloladilettante.wordpress.com/2021/06/28/sept-gingembres-de-christophe-perruchas/
#MeToo #balancetonporc dans la com... #Livreànepasoffriràbellemamansansunelecturepréalable...
Pour ce premier roman, Christophe Perruchas nous dépeint un univers où il a longtemps travaillé, celui de la communication et de la publicité.
Il met en scène un personnage, Antoine, un type âgé de 43 ans qui est un maître dans le milieu, mais pas seulement pour sa réussite professionnelle... Outre une façade d'un homme sympathique mais à l'humour un peu lourd, un père aimant et un mari attentionné, Antoine est une sorte de pervers sexuel qui ne voit le sexe féminin que comme une chair fraiche à consommer et à jeter après utilisation.
L'histoire se passe justement en 2017, je vous laisse imaginer la suite...et la chute...
Cet ouvrage m'a rendue assez perplexe et j'ai eu beaucoup de mal à accrocher. Pourtant Christophe Perruchas a réalisé un travail assez poussé pour nous faire entrer dans la tête de son personnage qui a une imagination plus que débridée. Je félicite le choix de la couverture que je trouve magnifique et qui parle d'elle-même. Celle-ci illustre parfaitement la relation de domination et de manipulation de notre personnage sur la gente féminine...
Ps: J'ai apprécié la petite note au début de l'ouvrage expliquant l'utilisation du gingembre dans la cuisine japonaise traditionnelle.
#68premièresfois
Lu dans le cadre de la sélection 2021 des 68premièresfois
Donné la parole au méchant et non au victime. Antoine est un mâle blanc qui travaille dans la publicité et que rien ne semble vouloir arrêter. Il est pourtant au début du livre à Saint Anne : «Je m'appelle Antoine, je vis depuis quelques semaines au milieu du 14e arrondissement de Paris, dans cet endroit que j'ai toujours regardé avec fascination avant d'avoir à y dormir. L'hôpital Sainte-Anne ne comporte plus aujourd'hui que deux pavillons dédiés à l'accueil permanent.» Puis nous allons mieux le connaître cet Antoine : mari attentionné depuis 20 ans et père de deux enfants, directeur de création dans une agence de pub et surtout prédateur sexuel. Mais la chute va arriver : une visite d'un inspecteur du travail, quelques collègues femmes qui parlent, une enquête dans un journal sérieux .. L'auteur donne la parole à cet homme, qui ne comprend pas trop ce que l'on pourrait lui reprocher, un comportement machiste, un peu lourd avec les demoiselles : eh alors !!!
Un texte dans notre époque, des photos likées sur les réseaux sociaux, mais bizarre les likes diminuent au fils des pages.
Un premier roman percutant, troublant, révoltant mais une sacrée lecture.
Antoine, la quarantaine, une famille unie et heureuse si l’on en croit les instantanés idylliques qui ponctuent les événements de leur vie quotidienne sur les réseaux sociaux, approuvés par autant de likes dont la signification pourrait être l’objet d’un débat.
Pourtant quand on fait sa connaissance, il est pensionnaire à l’hôpital psychiatrique ! Comment en est-il arrivé là ? C’est toute la question.
En fait, derrière la vitrine au décor soigné se cache une tout autre réalité. Antoine aime les femmes, sa femme, sans doute, mais aussi beaucoup d’autres. Y compris sur son lieu de travail, dans une boîte de pub. Les regards qui jaugent, les sous-entendus, les blagues sexistes, mais aussi les messages coquins, Antoine fait feu de tout bois pour bien asseoir son statut de mâle dominant. Jusqu’à ce que le vent tourne et qu’une de ses cibles porte plainte, encourageant ainsi d’autres collègues à révéler les sévices subis, qu’ils soient moraux ou physiques. Un comble pour ce cadre responsable d’une boîte qui a signé une charte anti-harcèlement. Comme si cet engagement était un argument en faveur de son innocence ! Et c’est la descente aux enfers.
Le gingembre est là entre chaque chapitre, jouant le même rôle de repos des papilles traditionnel dans la gastronomie japonaise. Le mari, le prédateur, le fou, autant de facettes d’un même personnage.
Le portrait à charge du personnage est sans appel, son arrogance, son assurance quant une impunité, renforcent encore l’image négative. Et sous ses traits à peine caricaturaux, il n’est pas difficile d’en superposer d’autres, qu’on a pu croiser dans la vraie vie, tant l’histoire est, hélas, banale.
Ce premier roman bouscule, dénonce, avec beaucoup d’assurance, les abus d’un pouvoir injuste, dans une langue musclée et directe. Impressionnant.
Ce livre me laisse perplexe...
Le personnage principal, qui est aussi le narrateur, est un prototype de mâle blanc cynique et imbu de son pouvoir, über testostéroné, obsédé sexuel, mettant en scène une vie de famille apparemment idyllique sur les réseaux sociaux. En pleine vague #metoo, ce macho de la plus belle eau se fait coincer...
J’ai été gênée en permanence parce que je n’ai pas entrevu comment l’auteur se situait vis-à-vis de ce sinistre personnage qui ne manifeste jamais le moindre début de frémissement d’interrogation sur ce qui lui est reproché, sans parler d’un désir de s’amender. Quelle part de son attitude est dûe à lui-même ? Au milieu professionnel dans lequel il évolue ? A la société qui l’entoure ?.. Est-il blamâble ? Excusable ? Amendable ?...
Et surtout, ma perplexité est grande devant les dernières pages : punition volontaire ? Simulation ? Fuite délibérée ? Une autre manifestation de sa lâcheté ?
Au final, je préfère retenir un décor (le monde de la publicité) fort bien documenté et analysé (Ah ! Les réunions d’équipe et leur galimatias managérial, le séminaire d’équipe en Grèce avec sortie en quad...). L’auteur vient de ce monde et c’est peu dire qu’il sait le rendre effrayant.
Ce livre a été sélectionné par les 68 premières fois et voyage auprès des lecteurs/lectrices engagé.e.s dans l'aventure.
Voilà un livre dont j'ai eu un mal infini à lire jusqu'à son terme.
Un récit à la première personne très haché, cru à l'extrême (et je ne suis pas du genre à s'effaroucher facilement), vulgaire et très négatif à l'égard de ce personnage dont s'enchaînent les facettes, si celle de pére est la plus respectable, celle de mari pourrait passer si celle de furieux pervers narcissiques ne l'entravait gravement. Les chapitres courts s'enchaînent sans fil réel, les personnages se bousculent (on passe du coq à l'âne), c'est lourd et quand il s'agit du côté pervers du personnage (un publicitaire côté), c'est carrément immonde tant la caricature est excessive et extrême. Si ce dernier point pourrait servir au récit et à l'intrigue, pourquoi pas mais pour moi ce n'est surement pas le cas..... Un mix entre Brett Easton Ellis et Frédéric Beigbeder en pire.
De multiples raisons ont donc joué contre ce récit de Christophe Perruchas pour moi; la forme, que j'ai trouvé trop indigeste, le fond qui n'apporte rien de plus au débat et la violence visuelle qu'il instille. Une chose est sûre, pour relier ce livre à un autre ouvrage sélectionné ; "Les Orageuses" auraient matière à intervenir sur ce personnage abject à tout niveau
Je ne sais pas si l'hyper activité de dénonciation de ces deux dernières années dont les médias en manque de sensationnel mais aussi les féministes les plus extrêmes nous rabattent les oreilles comme la multiplication de livres dans cette veine commencent à me lasser, me hérisser mais pour moi c'est le livre de trop.
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La couverture de ce livre me met profondément mal à l'aise, je ne peux la regarder sans avoir une sorte de haut-le-cœur et je ne sais pas vraiment expliquer pourquoi. Trouve-t-elle son explication dans le roman?