L'auteur loue une chambre chez une veuve qui a une fille d'à peine 20 ans, Sara. Cette dernière est particulièrement belle. Une amitié va naître entre l'auteur (il a 45 ans ce qui est un âge avancé au XVIIIe siècle) et la jeune fille. Et cette amitié se transforme en passion. Mais petit à petit d'autres hommes vont apparaître dans la vie de Sara. Il semble que sa mère veuille la vendre au plus offrant. La mère dit même de sa fille qu'elle est son principal "avoir".
Serments, trahisons, lettres, mensonges. L'amoureux trompé, bafoué, humilié, passe successivement de la plus violente colère à la plus grande lâcheté. La mère et la fille sont complices et essaient de tirer le maximum des hommes. Mais leur attitude semble cependant elle aussi pleine de contradictions. C'est par là même qu'elles sont touchantes et humaines. L'amoureux-auteur écrit même : "la fille et la mère étaient d'accord pour me tromper. C'étaient deux aventurières adroites et gauches à la fois, qui savaient parfaitement ourdir une trame mais qui n'avaient pas assez de constance pour la suivre jusqu'au bout".
Par la dégradation générale des moeurs qu'il illustre, le roman fait penser à des liaisons dangereuses qui se dérouleraient en milieu bourgeois. Par le souci dominant de l'argent dans toutes les relations humaines, il fait penser à Manon Lescaut.
Restif de la Bretonne : 1734-1806. Auteur de plus de 200 livres. On l'a souvent comparé à Sade. Ses romans (Le Paysan perverti, Les Nuits de Paris) font une peinture très réaliste et souvent violente des moeurs de Paris et de la société française à la veille de la Révolution.
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