- T'as entendu parler de cette fille qui a été renvoyée parce qu'elle avait tabassé un mec dans la file de la cantine ? Il lui avait touché les fesses... - C'est pas juste. C'est pas elle qui devrait être renvoyée, c'est lui. Et si j'avais un moyen de faire éclater la vérité au grand jour ? Pour Rachèle, à la tête du journal du lycée, il est impossible de laisser passer une nouvelle injustice. Ça fait trop longtemps que ça dure. Que tout le monde ferme les yeux. Elle décide donc d'appeler toutes les filles, toutes les femmes de l'établissement à faire grève. Il est temps pour elles de se faire entendre. Il faut que certaines choses changent enfin.
Ameline Brillant élève de 1ère S, victime d'agression sexuelle au lycée Olympe de Gouges, est renvoyée de l'établissement suite à une altercation avec son agresseur. Une injustice de plus dans ce lycée pense Rachèle. Martin qui travaille avec elle au journal du lycée, veut qu'ils écrivent un truc dessus et donner la parole à Ameline. Pour cela, c'est Rachèle qui ira l'interviewer. Elle en revient secouée et décide de s'occuper seule du numéro spécial. Elle va, en fait durant la nuit composer un tract imprimé sur papier rose qui sera distribué dès l'ouverture, le lendemain, à toutes les filles, toutes les femmes de l'établissement, les appelant à faire grève : Toute sa rage imprimée sur papier Rose, d'où le titre..
Illana Cantin délivre dans ce roman un message féministe à l'attention des jeunes.
Un beau clin d'œil déjà, d'avoir choisi comme nom pour le lycée celui d'Olympe de Gouges, celle-ci, une des pionnières du féminisme français étant l'auteure de la Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne. En effet, les filles vont devoir mener une rude bataille pour faire honneur à ce nom !
J'ai trouvé intéressant la manière dont Rachèle et les quelques filles qui vont la soutenir dès le début vont progressivement trouver les moyens de mener ce combat qui consiste à dénoncer l'injustice dont a été victime Ameline et comment par de nombreuses discussions entre elles, elles vont élargir le débat. La misandrie, ce sentiment négatif à l'égard de la gent masculine dans son ensemble est même à l'ordre du jour, lorsque Manon refuse la participation de Martin, qui s'était porté volontaire pour les aider. Leur position évoluera un peu au fil du roman.
L'autre point très important mis en avant est la solidarité, solidarité entre elles qui leur permet d'affronter la hiérarchie et leur permet de prendre confiance en elles.
Le harcèlement sexuel, le harcèlement sur les réseaux, l'importance prise par ces mêmes réseaux dans la transmission des infos, le poids de l'éducation parentale, de l'opinion publique, la couleur de peau, le regard des autres et les complexes qui peuvent découler des moqueries sont autant de thèmes abordés dans ce bouquin. Chaque chapitre est amené par une page entière où est inscrit le titre en gros caractères, titre définissant bien l'action qui va suivre. Tous commencent par "Les filles ...", ainsi, on trouve : Les filles parlent, Les filles réagissent, ... Les filles paniquent...
Un sujet tout à fait actuel si l'on veut briser le silence sur toutes les violences faites aux femmes.
Un seul fait m'a néanmoins fait tiquer : lorsqu'Immane dit à Rachèle qu'elle aimerait porter son voile et que cette dernière lui dit que c'est à elle de juger. Ne plus vouloir la domination de l'homme, et se soumettre à une religion sont pour moi antinomiques.
Chronique illustrée à retrouver sur : https://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
"Rose Rage" est un roman jeunesse, pour adolescent, qui traite du féminisme, des injustices, du sexisme dans un établissement scolaire. Rachèle, une lycéenne, à la tête du journal du lycée, est indignée par le traitement réservé à un certaine Améline, une élève qui se fait renvoyer de l'école suite à une agression où il est victime... la lutte des filles commence...
"Rose Rage" est un roman extrêmement bien écrit car très fluide, très facile à lire, plutôt rythmé, où les thèmes sont traités avec justesse, comme un ouvre engagée au temps du hashtag #metoo. Les sujets abordés (des sujets essentiels dans la vie de nos adolescents comme la religion, le racisme, les tenues vestimentaires, le harcèlement) peuvent paraitre brutaux mais sont abordés d'une manière douce due à la plume de l'auteure.
Un roman où la moralité finale est belle, fait preuve de courage, où les actions mènent à réfléchir et a changer les mentalités. Un roman qui devrait beaucoup plaire aux adolescents !
Olympe de Gouge, Simone Weill: deux lycées microcosmes d'un machisme ordinaire!Un roman adolescent, clair, précis n'omettant pas les doutes que l'on peut ressentir ,impuissant(e) face à une cause juste :le féminisme.
Lecture nécessaire pour tout(e) adolescent(e) actuel(le)!Livre que tout CDI se doit de mettre en valeur!
Dans un lycée qui porte le nom fameux d’Olympe de Gouges, les filles sont victimes de harcèlement, d’agressions sexuelles de la part des garçons, de certains garçons qui agissent en toute impunité. On imagine que le proviseur d’un établissement honorant le nom de celle qui est considérée comme la première féministe française, on est persuadé que cet homme aux responsabilités importantes frappera fort pour défendre celles qui subissent de telles agressions.
Et bien non et Illana Cantin, jeune romancière de grand talent, m’a emporté dans un roman percutant, aux rebondissements fréquents, dans cette Rose rage dont son héroïne, Rachèle, affirme petit à petit sa personnalité.
Un certain Paul Müller, élève de terminale, a profité de la cohue avant le repas pour agresser sexuellement Ameline qui s’est révoltée, l’a frappé et, pour cela, a été exclue du lycée. Son agresseur s’en tire sans aucun problème.
Ce fait révolte Rachèle, la narratrice, qui, du haut de ses 17 ans, s’occupe du journal du lycée avec Martin. Tous les deux, ils veulent faire éclater la vérité. Seulement voilà, Martin peut-il se déclarer féministe ? Le débat est lancé.
Une succession de chapitres, tous commençant par « Les filles… » m’emmène au bout de cette histoire avec un verbe à chaque fois : « doivent, parlent, réagissent, arrêtent, reprennent, font, veillent, expliquent, racontent, s’énervent, reçoivent, combattent, repensent, rallient, paniquent, se confient, affrontent, gagnent, questionnent et peuvent. »
Illana Cantin, dans ce roman que j’ai découvert grâce à Masse critique de Babelio et aux éditions Hachette, ne ménage pas sa peine pour montrer toutes les difficultés, tous les obstacles que doivent affronter les filles, les femmes pour enfin être reconnues à égalité avec les hommes. C’est un combat qui est encore loin d’être gagné et pour lequel, toutes les femmes ne se sentent pas concernées comme c’est bien montré dans le roman.
La lutte est longue, difficile. Il faut mobiliser les autres filles du lycée mais quelques-unes suivent malgré ce bac qui approche. Manon, Carla, Inès, Imane, Kayla, Astrid suivent et même précèdent parfois Rachèle alors que Martin fait ce qu’il peut pour les aider, même s’il se fait parfois rabrouer un peu vertement.
Rose rage montre bien tous les obstacles restant à franchir pour que cessent toutes ces agressions, le racisme aussi, toutes ces remarques sexistes avec les réseaux sociaux qui amplifient encore les dégâts. La génération précédente - les parents eux-mêmes - est souvent le premier obstacle à surmonter pour que les mentalités changent.
J’ai été pris dans la lutte, dans le combat mené avec enthousiasme, avec une inconscience salutaire, par ce petit groupe fort bien conduit par Illana Cantin. J’espère que Rose rage sera lu par beaucoup d’adolescents mais par des adultes aussi car ce livre est plein d’enseignements et amène une réflexion salutaire absolument nécessaire
Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/
Rachèle est une ado discrète, qui a intégré inconsciemment toutes les recommandations pour être une bonne fille. Rien ne l’a disposait donc à devenir la cheffe de la révolte du lycée Olympe de Gouge. En interviewant Ameline, l’injustice lui saute aux yeux. Les garçons ne sont jamais punis s’ils harcèlent, mettent des mains aux fesses… En revanche, si une fille, faute de soutien, se défend seule, elle est punie. Rachèle commence à chercher une solution et la situation prend des proportions imprévues. J’ai beaucoup aimé ce roman qui est très difficile à reposer. On plonge dans le quotidien de Rachèle, de son meilleur ami Martin et d’un groupe de filles en quête d’égalité. Si aucun personnage n’est particulièrement attachant, l’ambiance globale est suffisante pour ne pas envisager d’abandonner ce roman. Je l’ai trouvé très positif et pédagogique. Il y a une bulle de bienveillance et de tolérance qui se crée. Chaque personnage a sa vision du féminisme, ses thèmes d’actions prioritaires et ose dire que ce n’est pas incompatible avec les préoccupations des autres. Chacune vit des choses différentes selon son milieu, son origine, sa religion… Mais surtout chacune n’en ai pas au même stade de réflexion sur son féminisme. On prend le temps de comprendre les différences et les points communs pour pouvoir faire front ensemble. tout tourne autour du fait que l’important est de croire les discriminations de chacune car en aucun cas ce qu’on ne subit, pas n’existe pas.
La relation qui se crée entre ces filles que tout oppose avant la lutte est très belle. J’ai aimé le questionnement autour de la place des garçons dans les luttes féminismes et l’évolution du point de vue de chacune qui donne tout l’éventail des possibles et des nuances. Il y a beaucoup de sujets abordés, une certaine douceur qui apparait non par la minimisation du quotidien mais grâce à la grande ouverture d’esprit et l’écoute qui se met en place. J’ai apprécié aussi suivre les questionnements autour de la légitimité de chacune et les affirmations qui en ont découlé. Un dernier point autour de ce roman, il prend le temps d’illustrer qu’il y a la discrimination vécue et flagrante mais aussi tout ce qu’on a internalisé et devra être deconstruit pour atteindre l’égalité. C’est un joli roman qui parle de féminisme tout en bienveillance et en veillant à illustrer la pluralité des points de vue, à mettre entre toutes les mains.
Un roman féministe à mettre entre les mains de tous les ados filles et garçons !
Quand Ameline Breillant est renvoyée du lycée Olympe de Gouges car elle a cassé la figure à un garçon en pleine file d'attente pour la cantine, Rachèle s'insurge.
Avec son ami Martin, ils décident de parler de cette injustice dans le journal du lycée, mais finalement Rachèle rédige un flyer et convoque l'ensemble de la communauté féminine, élèves et personnels enseignant et administratif, du lycée à une réunion dans la cour, au pied de la statue d'Olympe de Gouges.
Quelques élèves la rejoignent, elles décident d'appeler les filles à la grève ...
Au fil des jours qui suivront, leur action se musclera et s'amplifiera au-delà du cas d'Ameline pour englober l'ensemble des "empêchements" faits au filles, des vêtements proscrits (quoi encore aujourd'hui ... comme les pantalons jusqu'au début des années 70 !) au maquillage et aux remarques sexistes ...
Sans être ouvertement militant, mais en mettant en évidence des cas concrets de sexisme ordinaire, ce roman peut donner des clés aux filles pour refuser ces comportements et aux garçons pour éviter de les mener !
Un roman qui s'adresse donc à tous et qui montre que pour changer le monde, il faut démarrer par de tous petits pas et que les comportements se changent au quotidien, tous les jours un eu plus ...
Merci à Babelio et aux Editions Hachette de m'avoir offert ce roman
Un roman à mettre entre toutes les mains
En particulier celles des jeunes filles dès 13/14 ans.
Pas de souffle épique ni de prouesse poétique mais un roman d'initiation, un conte réaliste dans lequel la jeune Rachèle, choquée par une injustice, découvre le pouvoir et les limites de son indignation ainsi que les multiples ramures du combat féministe. Rose rage est un récit pédagogique très intelligent dans lequel les différentes atteintes aux droits des femmes sont amenées avec pertinence par une galerie de personnages féminins hauts en couleurs. Si le mouvement #MeToo (ou #balancetonporc) a récemment mis en lumière la complaisance de notre société à l'égard d'actes inacceptables tels les agressions sexuelles ou le plus discret harcèlement de rue, de nombreux aspects de la discrimination de genre restent méconnus. Les inégalités éducatives et médicales trouvent naturellement leur place dans les conversations des jeunes femmes du roman, qui ne sont pas pour autant des victimes.
Le titre parle de lui-même, Rose Rage, c'est en effet l'histoire d'une colère qui fait naître un combat. Là encore, l'auteure la joue fine en rappelant à une génération qu'elle a le droit, peut-être même le devoir de s'indigner. Les filles de Rose Rage ne provoquent pas de révolution mais elles font bouger le curseur, de quelques millimètres seulement, mais c'est toujours plus que si elles n'avaient rien fait. Il suffi que l'on prenne part à une lutte ou tout simplement qu'on la soutienne pour qu'elle compte. Certes l'aboutissement n'est pas forcément à la hauteur de l'investissement individuel mais c'est le coût d'une existence en accord avec ses idéaux et ses principes.
Pamphlet féministe, initiation à la lutte, Rose Rage est un roman très riche que j'aurais peut-être aimé voir durer plus longtemps pour m'attacher davantage à ses personnages. Pour satisfaire la lectrice que je suis, il aurait sans doute fallu quelques grammes supplémentaires de souffle romanesque mais ce n'était probablement pas l'objectif de l'auteure. Je reste cependant largement séduite : c'est concis, bien fait et édifiant.
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