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« Dès la plus haute antiquité, il y a eu des architectes ; il y en a eu, en certains pays, qui étaient doués, parfois même génialement, pour l'urbanisme. Ce n'est que de nos jours qu'on a vu naître la profession d'urbaniste, les écoles d'urbanisme, les revues d'urbanisme. Et cette prise de conscience devait avoir un effet rétroactif en histoire » (Henri Berr).
De cette préoccupation purement contemporaine - le mot n'est entré dans la langue qu'au début du XXe siècle - sont nées, en effet, des études historiques et, dans la collection « L'Évolution de l'Humanité », le livre de Léon Homo, ancien membre de l'École française de Rome.
Au début de l'ouvrage, l'auteur montre que les préoccupations urbanistes ont existé en Grèce et chez les Étrusques. Aristote, et d'autres, analysent les problèmes que pose l'édification des villes. Et bien des cités grecques, surtout à l'époque hellénistique, témoignent, comme Alexandrie, Antioche, Pergame, avec leurs services municipaux, d'un souci d'urbanisme. À Rome, Vitruve, peu avant notre ère, écrit son De architectura, qui est, fait remarquer L. Homo, « le traité d'urbanisme le plus complet, malgré ses lacunes, que nous ait légué l'antiquité classique ».
Puis notre auteur passe en revue tous les problèmes qui se sont posés à la Rome antique, à laquelle se rapporte l'ensemble du livre. Les services publics d'abord sont minutieusement décrits.
Le triomphe de l'urbanisme dans la Rome impériale a été « l'évolution monumentale », à laquelle L. Homo consacre ensuite presque cent pages. L'embellissement de la Ville Éternelle commença sous le règne d'Auguste. II y eut aussi beaucoup de coûteuses installations qui ne servirent qu'aux plaisirs des empereurs - comme celles, entre autres, auxquelles est lié le souvenir de Néron.
La voie publique, avec ses problèmes, fait l'objet de cinq chapitres.
L'habitat (riches domus, insulae ou maisons de rapport de tout rang, jusqu'aux pénibles habitations à « loyer modéré ») est ensuite longuement visité, étudié avec ses modes d'exploitation et la législation qui le concerne.
Dans sa conclusion, l'auteur récapitule les grandes réalisations urbaines de la Rome impériale et en montre les lacunes. Le livre se termine sur une note mélancolique et qui donne à penser : à partir de la chute de l'Empire en 476 de notre ère, tout est peu à peu abandonné. « La Ville aux quatorze aqueducs en viendra au régime exclusif de l'alimentation par les porteurs d'eau... Avec la conquête byzantine s'ouvre pour Rome sa vie de cité médiévale ... Pour huit siècles, l'histoire de l'urbanisme romain est close. » Pour la présente édition, Michel Hano, comme il l'avait fait pour Le Génie romain d'Albert Grenier (« L'Évolution de I'Humanité », 1969), a bien voulu relire l'ouvrage, apporter dans les notes de nouvelles informations et établir une bibliographie complémentaire.
Paul CHALUS, Secrétaire général du Centre International de Synthèse.
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