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Revue Des Sciences Sociales N 35/2006. Nouvelles Figures De La Guerr E

Couverture du livre « Revue Des Sciences Sociales N 35/2006. Nouvelles Figures De La Guerr E » de Hintermeyer Pascal aux éditions Pu De Strasbourg
Résumé:

Le modèle clausewitzien tend à présenter la guerre comme une série de coups échangés de part et d'autre d'une ligne de front par des adversaires mutuellement bien identifiés. Ces derniers sont des États-nations, ancrés dans des territoires dont les armées défendent les frontières. Les formes de... Voir plus

Le modèle clausewitzien tend à présenter la guerre comme une série de coups échangés de part et d'autre d'une ligne de front par des adversaires mutuellement bien identifiés. Ces derniers sont des États-nations, ancrés dans des territoires dont les armées défendent les frontières. Les formes de la guerre sont conditionnées par des distinctions claires entre l'intérieur et l'extérieur, et entre les domaines civil et militaire. Les fronts sont délimités, les médias sont au service de la cohésion nationale pour soutenir l'effort de guerre, les populations civiles et les pays non concernés ne pâtissent des effets de la guerre que du fait de retombées considérées comme indirectes.
La guerre du Kosovo, l'intervention américaine en Afghanistan, la seconde guerre du Golfe ont confirmé l'émergence d'un autre modèle de guerre. Dans celui-ci, les frontières, les fronts et les distinctions classiques ne sont plus clairement marqués. Les entreprises multinationales pèsent plus lourd que certains États, et les États-Unis, désignant l'attaque des tours du World Trade Center en 2001 comme un "acte de guerre", reconnaissent du même coup à une organisation terroriste un statut d'alter-ego, de quasi-État. Les médias n'agissent plus au service univoque du pays et ont une influence dispersive, les cibles suscitent des discours antagoniques, et celui qui écrase l'adversaire par trop de morts perd la guerre devant sa propre opinion publique. Les interventions de pays extérieurs ne sont plus clairement ressenties comme des ingérences. L'ennemi peut être une armée conventionnelle, ou un groupe de francs-tireurs ou un réseau terroriste, qui se confondent avec une population qui peut être sympatisante, passive ou hostile. Certaines opérations militaires tendent à être conduites, et d'ailleurs à être présentées médiatiquement, comme des opérations de police. La figure de l'ennemi "intérieur" menace de ressurgir dans un temps de paix conçu comme préparatoire à la guerre, voire comme le temps d'une guerre qui ne dit pas son nom.
Ce sont ces nouvelles figures de la guerre que ce numéro de la Revue des sciences sociales propose d'explorer.

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