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REVUE ARCHIVES JUIVES : Archives Juives n° 32/1 : Les Juifs de Tunisie

Couverture du livre « REVUE ARCHIVES JUIVES : Archives Juives n° 32/1 : Les Juifs de Tunisie » de  aux éditions Belles Lettres
Résumé:

Peut-être certains lecteurs s'étonneront-ils que Archives Juives, la revue d'histoire des Juifs de France, consacre l'un de ses dossiers aux Juifs de Tunisie. Ils auraient tort. De la fin du XIX' siècle au milieu des années cinquante, la France exerce son protectorat sur la Tunisie. Nous... Voir plus

Peut-être certains lecteurs s'étonneront-ils que Archives Juives, la revue d'histoire des Juifs de France, consacre l'un de ses dossiers aux Juifs de Tunisie. Ils auraient tort. De la fin du XIX' siècle au milieu des années cinquante, la France exerce son protectorat sur la Tunisie. Nous disposons d'un recensement à la veille de la Seconde Guerre mondiale. Aux côtés des 195 293 Européens vivaient 2159151 musulmans et 56 240 Juifs, soit 2,33% de la population totale et 22, 72% de la population non musulmane. Ces statistiques doivent d'ailleurs subir des correction,~, puisqu'il faut ajouter 7 000 Juifs naturalisés français et 3 000 Italiens qui sont comptés avec les Européens. Le statut des Juifs n'y était pas identique à celui de la France elle-même, ni même à celui de l'Algérie, mais la communauté tunisienne n'en restait pas moins proche des communautés de la métropole. Enfin, il faut rappeler que la Tunisie connut l'occupation allemande, de novembre 1942 à mai 1943, une occupation douloureuse, exceptionnelle pour l'Afrique du Nord. C'est dire que la communauté de la Régence fut vivante, diverse, voire hétérogène. Elle a profité de la protection des puissances européennes et de la bienveillance des autorités beylicales. Elle fut brillante, connut ses heures de gloire et ses moments de désespoir.La Société d'histoire des Juifs de Tunisie a démontré, au cours d'un récent colloque qui s'est tenu au Sénat, que nous ne devions pas laisser dans l'oubli un passé aussi riche. Mieux encore, une nouvelle génération de chercheurs, français et tunisiens, mène à bien des travaux passionnants que nous aurions tort de négliger ou de sous-estimer. Voilà autant de raisons qui nous incitent à ouvrir notre revue au delà de la Méditerranée. Et nous ne manquerons pas, un jour prochain, d'étendre notre enquête à l'Algérie et au Maroc.Pour les Mélanges et les Recherches, nous avons atteint l'un de nos buts. Des articles, intéressants et variés, nous sont proposés. Aujourd'hui, Archives Juives est une revue à laquelle des chercheurs adressent des manuscrits. Ils savent d'expérience qu'une publication dans notre revue vaut reconnaissance d'une activité scientifique. Dans les articles que nous publions cette fois-ci, je voudrais relever celui de Catherine Poujol et celui de Philippe Moine. Ils ouvrent la voie à de nouvelles recherches. Le fonds Jules Isaac est accessible. Si l'auteur des manuels est bien connu, on a un peu oublié celui qui étudia, avec détermination et rigueur, les liens du christianisme avec le judaïsme. Il insista avec force, dans Jésus et Israël paru en 1948, sur les origines chrétiennes de l'antisémitisme. Il fut reçu par Pie XII, puis par Jean XXIII. Il obtint une modification fondamentale de la liturgie de Pâques. Voilà deux contributions qui désignent un domaine peu exploré, désormais à portée de main: celui des relations judéo-chrétiennes. Les travaux de qualité que notre revue propose sont fondés sur la consultation des archives. Rien ne peut se faire si l'histoire ne repose pas sur des sources - et leur conservation est aussi pour nous tous un devoir de mémoire. C'est pourquoi j'invite nos lecteurs à lire avec attention l'Appel pour la préservation des archives juives en France. Il faut agir.ANDRÉ KASPI

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