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Pierre Frémont récidive. Pour la troisième fois, nous retrouvons Josselin et son « équipe » de bons vivants qui aiment bavarder, manger, picoler, aller aux champignons et ou à la pêche. L'équipe compte maintenant une dizaine de personnes rencontrées au fil des aventures précédentes : François, un ex-policier, et André, un ancien voleur, Aurélien, un bricoleur de génie, et puis Mouss, Morgan, Julien, Lydia, Marianne...
Sans oublier le capitaine Gilles Martineau, qui dirige maintenant le commissariat et se trouve confronté, ces jours-ci à une série de meurtres et de disparitions d'enfants. Les meurtres et les disparitions sont-ils liés ? Rien ne permet de l'affirmer mais Limoges n'est pas le Chicago des années vingt et une coïncidence paraît bien improbable.
Surtout que sur les lieux des assassinats on retrouve, chaque fois, un doudou liant la scène de crime au monde de l'enfance.
Les victimes sont exécutées avec une grande cruauté psychologique, la mort n'intervenant qu'après un laps de temps qui permet de bien la voir approcher, comme une mèche faisant le tour de la pièce avant de parvenir à l'explosif fixé sur le corps ficelé et terrorisé.
Bien sûr, on aura le fin mot de ces assassinats et des enlèvements d'enfants mais l'enquête va se révéler ardue et animée. Josselin et ses amis vont se trouver au coeur du maelstrom et tous n'en sortiront pas indemnes.
En toile de fond, de manière récurrente, on retrouve les thèmes chers à l'auteur.
La convivialité est toujours au rendez-vous. Le roman s'ouvre sur une fête de rue et se termine sur un banquet villageois que n'aurait pas désavoué Astérix. Quelques bonnes adresses sont indiquées ici ou là : le restaurant des Petits ventres, véritable Q.G. de l'équipe, le bar le Rétro où officie Maryse, le Bistrot d'Olivier ou le Baroudeur, sans oublier l'association des Amis du rosé de Verneuil.
La détestation de la télévision et notamment de la façon dont les informations y présentées. Il en a marre de cette télé putassière qui ne fait plus d'info mais de la téléréalité à longueur d'antenne. Pourvu qu'il y ait du sang ou des otages. Surtout si c'est dans une école ! Qui pourrait tolérer ça ? Personne, évidemment ! Mais la télé, si ! Occasion en or de faire péter l'Audimat ! Avec cet oeil racoleur, voyeur, vicelard, violeur elle livre en pâture son mercantilisme digne des plus mauvais torchons pipole. [...] Le drame c'est qu'à force de pilonner les cerveaux du peuple docile et avachi devant le petit écran, elle arrive à faire aimer ses bobards. Seule une équipe de la 3 locale, "très pro et décontractée", trouve grâce aux yeux de Josselin.
L'indignation politique n'est jamais très loin. Le PDG d'un groupe américain fait le paon devant les caméras accueillantes, bienveillantes, racoleuses, suceuses. Il insulte les ouvriers français. C'est normal ! C'est le métier des amerloques. Chez les descendants de Christophe Colomb, un ouvrier c'est un esclave. Lui, le big boss, c'est pas un fainéant, c'est un bosseur. La preuve, il a augmenté les dividendes de ses actionnaires de 2 300 %.
Indignation, convivialité, intrigue et enquête, action et émotion (et même une poursuite automobile comme au cinéma), le tout dans les décors naturels des alentours de Limoges, voilà la marque de fabrique de Pierre Frémont. On aime et on en redemande ! A suivre...
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