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La guerre des images a bien lieu. Tout est désormais sous contrôle d'un gouvernement autocratique. Une seule lueur d'espoir : savoir que vous pourrez vous assimiler à vos enfants quand la fin sera venue. Mais à quel prix ? Daniel Sagnes le connaît. Et quand vient le moment d'accueillir en lui la conscience d'un père qu'il déteste, il n'a d'autre alternative que la fuite. Emmanuel Quentin signe avec Replis un thriller dystopique où courir reste votre seule solution pour survivre.
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--- Un dynamisme à double tranchant ? ---
Replis est un roman court qui ne souffre d’aucune longueur. Chaque page est utile, que ce soit pour creuser la personnalité du héros, présenter l’univers post-apocalyptique ou faire avancer l’intrigue. Certes, Emmanuel Quentin aurait pu rajouter des chapitres, tant il y a matière à développer. Néanmoins, il n’était pas dans son intention d’exposer plus en détail les effets du réchauffement climatique, ni même de dispenser un cours sur l’Assimilation, aussi intéressant soit ce concept. Bref, c’est un parti pris que je ne lui reproche absolument pas, mais dont il faut avoir conscience avant de commencer le livre afin d’éviter les déceptions.
Ceci étant dit, un dynamisme poussé à l’extrême n’est pas sans inconvénients, bien qu’il soit ici habilement maîtrisé. En vérité, j’ai parfois éprouvé des difficultés à suivre le fil de l’histoire. Pas l’action en elle-même, rassurez-vous, plutôt les machinations d’envergure qui mettent le personnage principal dans des situations délicates. D’ailleurs, à plusieurs reprises, ce dernier parvient à des conclusions que je n’ai compris qu’à moitié. Ma fatigue y est sûrement pour quelque chose, mais je pense malgré tout que le livre souffre d’un manque d’explications par moments.
--- « Ne croyez pas tout ce que l’on vous raconte » ---
Voilà qui résume bien Replis. En effet, tous les protagonistes sont capables de tromperies et de manipulations pour atteindre leur but. Il n’y a aucune règle, aucune limite. Le héros lui-même ne ressent nulle culpabilité (ou presque) lorsqu’il agit de façon à servir ses intérêts.
De plus, le récit étant écrit à la première personne, il est le seul point de repère du lecteur. Je pensais donc pouvoir me fier à lui, à tort ! Soyez donc certain d’une chose lorsque vous débuterez ce one-shot : tout le monde triche. Mais en quelles circonstances ? C’est là tout l’enjeu de cette intrigue bien ficelée !
Outre les rebondissements liés aux cachotteries de tout un chacun, Emmanuel Quentin n’hésite pas à nous surprendre par des ellipses temporelles inattendues. La première fois que j’y ai été confrontée, j’ai cru qu’il se contentait de régler l’affaire en quelques lignes, ce qui était ô combien frustrant. Mais non ! Je ne l’ai compris que bien plus tard et, comme d’habitude, j’ai adoré me faire berner !
--- Un récit dystopique avant toute chose ---
Replis, c’est un récit dystopique qui se déroule dans un monde post-apocalyptique. Cependant, comme je l’ai dit plus haut, l’écrivain ne fait qu’effleurer les bouleversements climatiques et le contrôle des populations par l’État. Certes, il apporte quelques réponses, mais rien de bien développé. Vous le savez, l’histoire est davantage centrée sur l’action.
Mais, mais, mais… Emmanuel Quentin a glissé divers documents officiels entre les chapitres, nous dévoilant ainsi quelques rouages de la manipulation de masse par les médias. Encore une fois, pas de fioritures, ni de détails inutiles, à l’image de la plume qui se veut très incisive.
Daniel Sagnes, fruit de la cruauté humaine ?
Désabusé, détestable même, ce héros – anti-héros devrais-je dire – ne nourrit plus aucun espoir quant au devenir de l’humanité. Sa seule préoccupation est de vivre de manière confortable les quelques années ou décennies qui lui restent. Voilà un objectif difficilement atteignable dans un monde en ruine !
J’ai apprécié son franc-parler et son cynisme, peut-être un peu moins son langage cru et ses réflexions gratuites. Autant d’éléments, toutefois, qui le rendent humain et donc crédible à mes yeux. Ainsi, si j’ai eu un peu de mal à accepter son égoïsme et sa lâcheté exacerbés par des conditions difficiles, je lui ai volontiers pardonné ses défauts, car il a su porter l’histoire jusqu’à son terme. Et quel terme ! Je ne suis pas près de l’oublier…
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