Apparue en Mésopotamie dès le IXe s, la technique de la céramiquelustrée est reprise dans plusieurs foyers du monde musulman, en Perse, en Egypte ou en Espagne puis, à la fin du XIVe s, dans l'Espagne chrétienne qui en fera commerce dans toute l'Europe. L'exposition, issue de la collaboration entre le musée de Cluny, le département des arts de l'Islam du musée du Louvre et le Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF), vise à examiner les modes de transmission de cette technique à l'origine du développement de la faïence en Occident. La céramique lustrée sur pâte argileuse, puis siliceuse est extrêmement présente dans le monde fatimide. On pense qu'elle était plutôt produite en Syrie, mais il se pourrait aussi qu'un centre de potiers ait existé au Caire. Le lustre fatimide a la particularité d'être de couleur jaune doré, brillant, et se décompose selon deux périodes. Dans un premier temps, le décor se veut figuratif, s'illustrant par des personnages ou des animaux. Dans un second temps, l'abstraction prédomine et les formes se simplifient. A travers une sélection de 80 pièces, principalement des plats et quelques pièces de forme (vases et pots), l'exposition retrace la diffusion de ces chefs d'oeuvre de raffinement à l'extraordinaire état de conservation, dont l'usage était principalement décoratif.
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