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L'ayatollah Kanuni ? Un juge tout-puissant qui conduit depuis vingt-cinq ans la répression des opposants en Iran. Tous souhaitent sa mort. Mais le jour où celle-ci survient, la veille de l'élection de Mahmoud Ahmadinejad, mieux vaut ne pas se trouver sur les lieux du crime. C'est pourtant ce qui arrive à Narek, ancien réfugié de retour dans son pays natal. Pris malgré lui dans cette affaire entre une féministe islamique et un opposant laïque membre de la jet set, il se heurte à une société hermétique.
Naïri Nahapétian nous plonge en 2005 dans l'Iran des ayatollahs, à l'approche d'élections présidentielles dont l'issue est des plus incertaines.
Depuis la révolution de 1979 qui a mis fin au règne de la dynastie Pahlavi, les religieux sont toujours au pouvoir après avoir durement réprimé les composantes marxiste et nationaliste laïque initialement alliées dans la lutte contre le Shah.
Le jeune journaliste, Narek Djamshid, Persan par son père et Arménien par sa mère, retourne pour la première fois dans ce pays natal qu'il a quitté très jeune et dont il ne maîtrise pas les codes, afin de couvrir le scrutin pour son journal. C'est aussi pour lui l'occasion d'une remontée dans le passé d'une mère dont il n'a que des souvenirs très lointains.
Alors qu'il a obtenu l'aide de Leila Tabihi, une figure locale islamiste qui se bat pour la cause des femmes et espère participer à la lutte pour la présidence – si le conseil des gardiens de la Constitution l'y autorise -, il se retrouve malencontreusement sur les lieux ou l'ayatollah Kanuni, symbole de la répression contre les opposants au régime, a été assassiné.
Il découvre bien malgré lui, mais heureusement de façon provisoire, le fonctionnement de la police et l'hospitalité des geôles iraniennes. La situation paraît rapidement bloquée, l'enquête au point mort - Kanuni ayant officiellement et bien opportunément succombé à une crise cardiaque -, dans un contexte de suspicion qui semble privilégier l'ignorance à une vérité qui pourrait faire sortir quelques réalités financières peu reluisantes.
L'intrigue policière n'est qu'un prétexte pour l'auteure, qui nous propose le temps d'un roman à caractère résolument social la découverte une société iranienne complexe. Bien qu'il ne soit pas évident de s'y retrouver dans des personnages secondaires aux appartenances politiques pas toujours faciles à cerner, ainsi que dans les divers groupes garants de l'ordre et de la morale islamique, la lecture reste agréable et instructive pour qui apprécie de sortir des cadres habituels du polar
Réfugié en France avec son père peu après la révolution islamique alors qu'il n'avait que 4 ans, Narek Djamshid, revient en Iran dans l'espoir d'écrire un papier sur les élections présidentielles qui doivent y avoir lieu et peut-être y retrouver le souvenir de sa mère décédée avant leur fuite. Il y rencontre Leila Tabihi, une féministe intégriste, fille d'un des pères de la révolution et amie de ses parents, et l'accompagne par hasard au tribunal où elle doit rencontrer l'ayatollah Kanuni, un juge répressif que certains qualifient de ''bourreau de Téhéran''. Malheureusement, ils trouvent le religieux assassiné dans son bureau. Arrêtés, ils sont rapidement libérés mais Narek se voit confisquer ses passeports. Coincé en Iran, il en profite pour découvrir Téhéran, se renseigner su sa mère tandis que Leila enquête discrètement sur le meurtre de Kanuni qu'en haut lieu on semble vouloir étouffer, aidé de son fidèle ami Mirza Mozaffar, un laïc, leader de l'opposition au pouvoir en place.
Le suspense n'est certes pas haletant mais quelle source d'informations sur la société iranienne et le régime des mollahs ! On peut en mesurer toutes les contradictions, les hypocrisies, la corruption et la violence. La vie des iraniens est régie par la loi islamique et même si certains sont habiles à la contourner, on peut se faire arrêter pour un mot de trop, un foulard mal noué ou une tenue jugée trop occidentale. Et ils sont nombreux à exercer l'autorité, entre la police, les martyrs de la révolution, les gardiens de cette même révolution et autres fractions para-militaires. L'auteure en profite aussi pour revenir aux origines de la révolution de 1979, évoquant les camps en présence, les dissensions malgré l'ennemi commun, la pression des religieux, les trahisons et la prise de pouvoir des mollahs. Si au début, il s'agissait de chasser le shah et ses amis pour une société plus juste et de lutter contre l'impérialisme américain, au final, les iraniens se trouvent enfermé dans un pays isolé par la communauté internationale et ils sont nombreux à rêver d'exil, d'Amérique malgré l'amour de la patrie.
Roman sociologique plus que roman noir écrit par une auteure qui sait de quoi elle parle puisqu'elle a quelques points communs avec Narek. A découvrir pour la ballade en Iran.
Ici l'enquête pour savoir qui a tué un haut dignitaire iranien n'est qu'un prétexte pour l'auteur a nous entraîner dans la société iranienne à la veille des élections de 2005. On découvre la vie à Téhéran, la place des femmes et toutes les astuces qu'elles déploient pour se créer quelques espaces de liberté dans une société très surveillée. J ai bien aimé ce roman qui va au delà des idées reçues pour nous faire découvrir la société iranienne contemporaine .
Téhéran en 2005, quelques semaines avant l'élection surprise de Mahmoud Ahmadinejad. Le jeune Narek Djamshid d'origine iranienne mais aussi arménienne débarque de Paris pour faire un reportage sur les candidats en lice pour les prochaines élections présidentielles. Une amie lui a recommandé de rencontrer Leila Tabihi célèbre féministe islamique qui a demandé l'autorisation de se présenter à ces élections. Narek se joint à elle quand elle part à un rendez-vous important au palais de Justice de Téhéran afin de rencontrer l'ayatollha Kanuni : celui-ci vient d'être assassiné et le journaliste se trouve entraîner malgré lui dans cet affaire.
Le meurtre de cet ayatollha permet à Naïri Nahapétian de brosser un intéressant portrait du quotidien iranien mais aussi de revenir sur les premières années de la révolution, sur la corruption, le poids dans la vie iranienne de différents groupes dont les Pasdarans, gardiens de la révolution et les luttes d’influence entre religieux. C'est aussi pour le jeune Narek Djamshid l'occasion de retrouver ses racines et de découvrir la vérité sur la mort de sa mère lors de la révolution.
Une excellente introduction à la connaissance de la société iranienne et aux lendemains de la Révolution de 1979 et de l'instauration d'une république islamique en Iran.
Vous pourrez retrouver Naïri Nahapétian au salon du Polar de Drap en février 2013.
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