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Un garçon de treize ans voit une annonce pour acheter un chiot, s'aventure hors de Brooklyn, et fait sa première expérience sexuelle... Un danseur de claquettes juif raconte sa tournée en Europe et à Berlin, dans les années 30, où sa troupe a été remarquée par Hitler... Un propriétaire veut éliminer les castors de son étang, mais se trouve confronté à l'étonnante résistance et vitalité des rongeurs... Un homme revient à Haïti, trente ans plus tard, se souvient de son épouse disparue, et découvre l'état politique du pays... Un écrivain en panne d'inspiration fait appel à une call-girl au corps incroyablement fuselé et magnifique... Un vieil homme observe un couple faire l'amour sur une plage ; la femme sent sa présence inquiétante...
Ces six nouvelles, aux thèmes et aux décors très différents, dessinent un même univers, poétique, profond et parfois mélancolique. Toutes révèlent la même finesse psychologique, le même humanisme et cette profonde empathie qui caractérisent l'oeuvre littéraire de Miller : un questionnement incessant sur l'essence du désir et de la nature humaine...
Mais à travers ces nouvelles, écrites au soir de sa vie, nous découvrons aussi un homme au regard plus introspectif et rétrospectif, qui révèle une réconciliation tardive avec soi-même, un bonheur possible malgré la conscience aiguë de la finitude humaine.
« Présence » est aussi le titre de l’une des 6 nouvelles du livre. Derrière l’énergie des protagonistes pour tenter de (re)trouver les illusions perdues (et ça commence dès l’adolescence avec « Bouledogue »), l’écrivain brosse les états d’âmes désabusés. Le désir érotique traverse ces nouvelles, la déliquescence du couple aussi, les souvenirs après la mort du conjoint ainsi que la corruption politique qui empêche les individus de vivre (mais pas de rêver rendant la réalité plus dure encore). L’écriture est belle, aucun jugement ni regret, et les conclusions laissent le champ aux possibles (si on est optimiste).
« Bouledogue » est l’histoire d’un adolescent laissé à lui-même dans une famille qui ne donne pas envie d’en faire partie. Il part chercher un chien sans grande conviction, il revient avec le goût de sa première expérience sexuelle et tout le charivari de savoir comment faire pour y goûter de nouveau en étant déjà convaincu que c’est fichu.
« La représentation » évoque le racisme (et l’eugénisme) et la gouvernance par des gens instruits et pourtant médiocres. Harold, artiste de claquettes juif américain, et sa troupe font le tour de l’Europe bon an mal an jusqu’à être repéré par un homme assertif, éloquent et bien mis sur lui : ils sont attendus à Berlin pour une seule représentation en cercle privé pour quelqu’un d’extraordinaire. Ce sont les prémices de l’entrée en guerre d’Hitler et sa campagne d’extermination de certains profils a déjà commencé. On rêve avec Harold, on sent tout l’avenir merveilleux proposé : un salaire mirobolant, la construction de sa propre école, la déférence des puissants à son égard. Juif ? Cela n’arrange pas une SEULE personne alors tout le système se met en branle jusqu’au fou glaçant de médecin nazi qui le déclare parfaitement aryen. Refusant cela soudainement, il mène une vie sans projet, vivotant suite à son retour aux Etats-Unis. Miller n’introduit à aucun moment le regret, mais plutôt la désillusion.
« Castors » est peut-être une transposition anthropomorphique d’un couple de castors et des personnes qui viennent d’immigrer. C’est la peur dans la vie tranquille d'une société toujours en insécurité. C’est aussi le fait que cela apporte des changements et qu’une société peut perdre des choses (ici un étang et des bois). C’est métaphorique et cela nous interroge sur notre regard envers les autres et jusqu’où une société peut aller pour conserver son pré carré tel qu'elle ne conçoit.
« Le manuscrit primitif » narre les déboires d’un écrivain en panne d’inspiration, dont le couple bat de l’aile mais qui sauvegarde les apparences sociales. Le désir peut-il lui rendre sa créativité ? Le désir extérieur au couple peut-il être créatif ou destructif ? Ecrire l’histoire de la rencontre de son couple sur le corps d’une belle inconnue, coucher avec elle cette fois-là, et la tentation de retourner au désir pour écrire est-il possible ? Est-ce réaliste ou une illusion ?
« La distillerie de térébenthine » rejoint la thématique de « la représentation » : les rêves fous des uns, les engagements politiques et sociaux des autres, la corruption généralisée (ici à Haïti), les énergies dépensées pour le quotidien, une forme d’entraide gratuite mais incompréhensible. Tout va fonctionner et échouer en même temps. Quand le gouvernement n’est pas stable ni probe, quelle place reste-t-il pour développer ses espoirs ?
« Présence » aborde frontalement le désir quand le couple n’en contient plus. L’homme aussi peut s’éteindre mais il semble pourtant ne pas pouvoir s’en passer. Où aller le (re)chercher ? Est-ce que convoquer le désir à l’extérieur du couple pour la rallumer à l’intérieur ?
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