Simon, un jeune dessinateur, a le blues ou plutôt, sa vie ressemble à une saudade, sans qu’il puisse analyser l’origine de son mal-être. En se rendant à un festival au Portugal, plusieurs vagues d’émotions le submergent : « et je me demandais bien d’où venaient cette étrange colère, puis cette...
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Simon, un jeune dessinateur, a le blues ou plutôt, sa vie ressemble à une saudade, sans qu’il puisse analyser l’origine de son mal-être. En se rendant à un festival au Portugal, plusieurs vagues d’émotions le submergent : « et je me demandais bien d’où venaient cette étrange colère, puis cette douce mélancolie qui m’étaient tombées dessus sans crier gare en moins de 24 heures« . Au mariage de sa cousine en Bourgogne, Simon retrouve son père et d’autres membres de sa famille paternelle, qu’il ne fréquente plus beaucoup. Des retrouvailles riches en émotions, qui lui donnent l’envie de plonger dans l’histoire de sa famille. Simon part alors au Portugal, dans la maison du frère de son grand-père, Abel.
Cette BD de Pedrosa, Portugal, surprend d’abord par son poids, par son propos, puis par son ampleur. 264 pages, ce n’est pas courant pour une bande dessinée ! L’histoire semble simple, il s’agit d’un homme à la recherche de ses origines, mais ce qui semble évident (de l’extérieur), ne l’est pas forcément lorsque c’est de soi qu’il s’agit. Dans cette bande dessinée, nous suivons pas à pas le narrateur dans sa quête identitaire et c’est passionnant, drôle, émouvant. Nous traversons les différentes couleurs de ses états d’âmes, ses petits bonheurs tout comme ses accès de colère. Il y a de la naïveté dans ces planches, mais c’est tout sauf naïf, il y a de la liberté mais sans entrave d’aucune sorte, il y a des hésitations, de la retenue, de la pudeur, de l’humour, de l’amour,« l’amour et la honte, ce pourrait être la devise des familles de migrants ».
Cette bande dessinée se lit comme un roman, non pas d’une traite, mais plutôt en plusieurs parties*, pour mieux en savourer toute la richesse et la consistance, qu’une lecture trop rapide empêche de découvrir pleinement. Et c’est exactement cela que j’ai expérimenté : lire vite afin d’arriver au bout alors qu’ici il faut prendre son temps, déguster la mise en scène des événements, capter les intentions de l’auteur (ou pas), dans les couleurs choisies, les mouvements des personnages, les infimes détails, bref laisser agir, tout simplement, la magie des images de cette BD sur soi.
J’ai lu à son propos qu’il s’agit d’un « roman graphique ». Je ne saurais pas bien expliquer ce qu’est un « roman graphique » mais ici, ce que je peux certifier, c’est qu’en lisant cette bande dessinée, j’ai plongé dans une quête passionnante et superbement illustrée. Derrière des apparences simplistes, se cachent délicatesse, charme et douceur. C’est vraiment un beau voyage identitaire auquel nous convie Cyril Pedrosa.
Romain, c'est prévu ! J'avais bien aimé "autobio" et adoré "l'Age d'or" alors je vais poursuivre mon voyage en Pedrosie avec "trois ombres" d'abord et ensuite "Equinoxes"....et "Ring circus" ressort en intégrale !