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Faut-il opposer le plaisir pour les sérieux propos de table au plaisir pour les nourritures et les agréments offerts au cours des banquets ? Ou bien peut-on être amateur de savoir et de bonne cuisine à la fois ?
A partir de Platon l'incompatibilité entre parler et manger s'impose comme un trait naturel de tout banquet et à la suite du Banquet platonicien une longue tradition de littérature conviviale va se créer, où la volonté de mémoire du discours philosophique correspond systématiquement à un silencieux oubli de la nourriture échangée.
De cette tradition platonicienne, le banquet sobre et ennuyeux de Plutarque et le festin effréné et comique de Lucien sont parmi les exemples les plus représentatifs.
Ce livre s'interroge sur ce choix exclusif qui caractérise l'oeuvre de Platon et de sa suite et tente de mettre à découvert les présupposés philosophiques et les conséquences d'une telle incompatibilité. Cette mise à découvert passe à travers la lecture de la seule oeuvre du genre convivial qui se détache de la tradition platonicienne, à savoir les Deipnosophistes d'Athénée, pour qui le plaisir corporel pour la nourriture est tout aussi mémorable que le plaisir intellectuel pour le discours savant.
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