Ce récit à la première personne nous fait tout d'abord entrer dans la vie pathologique d'une famille très catholique, dans un petit village belge près de la frontière française, au tournant les années 1950-60.
Les enfants y sont perpétuellement déconsidérés par une mère en grande difficulté psychique et la petite Danielle, qui en est très perturbée, ne trouve refuge qu'en son ami Jésus. Arrive dans la paroisse un nouveau prêtre qui apporte des nouveautés pastorales (chorale, cinéma, etc.) et auquel la gamine de douze ans ne peut que s'attacher.
Mais cette « amitié » va vite tourner à l'abus psychologique et sexuel, qui va durer une dizaine d'années. Années de manipulation et d'horreur, d'autant que toutes les personnes « de confiance » auxquelles la jeune fille tente de parler dans l'Église refusent de l'entendre, en lui conseillant « d'oublier le passé ». Lorsqu'elle se voit brutalement refuser l'accès à la communauté religieuse dans laquelle elle voulait entrer, animée par une authentique vocation, la dépression devient dramatique. Seuls son mariage et sa fuite mettront fin au cauchemar.
Le livre est préfacé par Gabriel Ringlet, qui fit en 2010 une intervention remarquée devant la commission parlementaire belge sur les abus sexuels dans l'Église (suite à une succession d'affaires qui ont traumatisé le pays). Il avait reçu alors ce témoignage exceptionnel, dont il s'était servi avec l'accord de l'auteur, car il exprimait bien la complexité et la gravité de telles situations. Le texte de son intervention est repris en annexe du récit.
Témoignage poignant d'une adulte victime d'un prêtre pédophile qui explique dans quel contexte elle s'est retrouvée prise au piège et pourquoi le piège a duré aussi longtemps.
Cette victime a du s'en sortir seule avec ses pauvres moyens sans qu'aucune personne à qui elle s'est confiée ne lui vienne en aide. En bref, la réponse qu'elle recevait était : 'je ne peux t'aider, aide-toi et le ciel t'aidera, prie et passe à autre chose'.
Il est évidemment tellement facile de se voiler la face et de ne pas prendre ses responsabilités ni d'assumer son rôle hiérarchique que ce soit au sein de l'Eglise ou ailleurs d'ailleurs, d'autres diront que les voies du Seigneur sont impénétrables, en tous les cas les violeurs savent bien eux comment vider leurs victimes de leurs substances sans que personne ne bouge pour faire cesser le supplice. Et c'est à la victime après d'utiliser les outils qu'elle peut à ses frais pour s'en sortir pendant de très très longues années.
En réalité, le titre aurait dû être, Personne n'acceptera de t'aider, parce que savoir, il y en a toujours qui savent.
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