Avant, elle vivait derrière la clôture. Elle n'avait pas le droit de quitter la Base. Ni de parler à qui que ce soit. Parce que Père John contrôlait tout et qu'il établissait des règles. Lui désobéir pouvait avoir des conséquences terribles. Puis il y a eu les mensonges de Père John. Puis il y a eu le feu...
J'ai beaucoup aimé ce roman, inspiré de la secte de Waco. On alterne entre présent et passé dans le roman, Avant et Après un événement qui a tout changé pour la protagoniste.
Lors des moments Avant, on est au cœur de la secte qui est dépeinte dans le roman. On assiste au fonctionnement de ce microcosme avec ses règles, la hiérarchie au sein de cette communauté. Au fil des pages, on se rend compte que la communauté est loin d'être une communauté simplement religieuse, qui se rassemble pour partager leur croyance. On découvre avec horreur ce qu'a construit le Père John, soi-disant pour des questions religieuses, pour que les membres soient plus proches de Dieu. On fait parfois face à des conditions inhumaines, à un lavage de cerveau par cet homme qui veut asseoir sa supériorité sur des personnes vulnérables.
Mais l'auteur n'est pas là pour descendre ou critiquer la religion et le foi. Il cherche à montrer ce que des personnes malveillantes peuvent faire de la foi d'autres personnes, de la manipulation dont sont capables certaines personnes pour profiter des autres, pour appuyer leur supériorité.
On le voit notamment lorsque dans l'histoire, Moon parle du fonctionnement de la communauté lorsqu'un ancien Père était à la tête de celle-ci, beaucoup plus libre, jusqu'à ce que le Père John s'invite.
C'est vraiment intéressant à suivre, malgré la dureté que vivent réellement des personnes embrigadées dans une secte. Dans le roman, on voit comment le Père John réussit à s'élever dans la communauté à laquelle appartient Moon. C'est effrayant de voir avec quelle intelligence cet homme arrive à construire sa vision des choses, comment il impose petit à petit sa vision de faire, de manière à ce que personne ne s'en rende compte jusqu'à ce qu'il soit trop tard, si seulement ils s'en rendent compte.
C'est dans cet univers qu'on a Moon, qui au fil du roman, va se poser des questions sur ce qui régit sa communauté. Elle se rend petit à petit compte des problèmes qu'il y a, ce qui va mener aux passages Après. J'ai aimé suivre ce personnage, qui se retrouve perdue et tiraillée entre ce qu'on lui a inculquée enfant, entre ce qui lui semble bon, entre raison et intuition.
Les moments Après, eux permettent de voir l'impact qu'a une secte, notamment psychologiquement et émotionnellement. Moon, par exemple, malgré qu'elle se soit rendue compte des problèmes qu'il y avait, reste méfiante parce que c'est ce qu'on lui a inculqué depuis l'enfance et que tout ne peut être réglé en quelques jours ou semaines.
La fin, comme discutée avec les personnes avec qui j'avais fait cette lecture commune, est peut-être un peu simpliste dans le choix et la manière dont elle est amenée. Néanmoins, cela reste une excellente lecture que j'ai trouvée bien menée. Je conseille d'ailleurs de lire la note de l'auteur pour comprendre ce qu'il a voulu faire par le biais de ce roman et pourquoi il l'a fait.
Note de 4,5/5
Un roman nécessaire et percutant !
Coucou mes petits amis ! Aujourd'hui, je m'en viens vous parler de ma toute dernière lecture en date, j'ai nommé le roman Par le feu de Will Hill. Ce titre avait été annoncé comme étant l'un des grands incontournables Young Adult de l'année 2019 par la merveilleuse équipe de la toute aussi remarquable box Mille et un livres grâce à laquelle je me l'étais procuré et je comprends désormais totalement pourquoi !
En effet, Par le feu est indéniablement un YA pas comme les autres qui traite d'un sujet fort peu abordé quand il s'agit de viser ce type de lectorat, à savoir celui diantrement épineux des sectes. Personnellement, je ne vous cacherai pas que j'y suis allée à reculons avant d'in fine me jeter la tête la première dans ce livre car j'avais encore en tête en outre les abombinables histoires autour de Charles Manson et de sa Famille que j'avais découvertes avec pertes et fracas lors de mes années collège. L'effroyable sordidité qui émane de la plupart des témoignages donnés pendant le procès de ce qui est toujours considéré comme étant le "Crime du Siècle" aux Etats-Unis me hante encore... Et je savais avant même de tourner la première page de ce livre que les déclarations de l'héroïne ici certes fictive mais qui aurait pu/pourrait tout à fait exister qu'est Moonbeam allait me faire un similaire effet de douche froide, pour ne pas dire glaçante jusqu'aux os.
Cependant, malgré la peur panique que je ressentais à l'idée de prendre connaissance de tout ce que cet ouvrage allait me révéler, j'ai été incapable de décrocher avant de connaître le fin mot de l'histoire. J'étais littéralement suspendue aux lèvres de Moonbeam et je revivais avec elle chaque moment-clé de son existence au sein de la Base comme si j'en avais moi-même véritablement fait l'expérience à ses côtés à l'instant T. Je ne pouvais tout simplement plus m'arrêter de faire défiler les chapitres qui prenaient vie sous mes yeux effarés au fur et à mesure qu'ils se succédaient. A maintes reprises, j'ai senti dans ma poitrine mon coeur se briser en mille morceaux, puis ces derniers en être réduits à n'être plus que des fragments infiniment plus minuscules et irrécupérables à grands coups de massue. C'est du moins ainsi que je représenterais l'émotion vivace et déchirante que ce roman m'a fait éprouver : celle d'un marteau phénoménal qui écrabouille tout sur son passage - notre foi en l'Humanité toute entière, nos sentiments les plus purs, sincères et bienveillants et notre innocence d'enfant entre autres choses.
Je ne vous mentirai pas, et vous l'aurez de toute façon probablement compris par vous-même, en vous affirmant Par le feu est un roman qui fait mal, qui perturbe, qui ébranle nos convictions les plus profondes. A dire vrai, le contraste saisissant entre la plume fluide et captivante de Will Hill qui distille à merveille des éléments de suspens pour nous maintenir en haleine jusqu'au bout et le contenu fracassant des révélations de Moonbeam a fait qu'à de nombreuses reprises, j'ai eu envie de reposer ce livre afin de digérer tout ce qui j'y apprenais tout en désirant à tout prix savoir la suite. En fin de compte, ce n'est pas seulement l'écriture addictive de Will Hill qui m'aura convaincue de me laisser engloutir intégralement par les flammes de l'Enfer le plus innomable qui soit mais le feu sacré de Moonbeam, ou l'une des jeunes protagonistes féminines les plus impressionnantes de bravoure, de lucidité et d'abnégation que j'ai pu rencontrer au fil de mes dernières lectures. Je suis tout bonnement tombée en admiration face à cette adolescente qui, à l'orée de sa vie d'adulte, a déjà tant souffert mais qui garde néanmoins la tête haute et dont le regard ne cille pas, comme représentée sur la couverture de l'ouvrage. La relation de confiance et d'écoute qui s'instaure au fil de l'intrigue entre Moonbeam, son psychiâtre et l'agent du FBI chargé de collecter ses propos vis-à-vis de l'incendie et de la vie menée sous la tyrannie du Père John m'a également particulièrement marquée et a fait office de rayon de lumière sacrément bienvenu au beau milieu d'un tel méandre de noirceur et d'aberration.
Sur ce, je n'irai pas plus avant dans ma chronique afin de pas trop vous en dévoiler. Sachez juste que, que vous connaissiez déjà la tragédie de Waco ou non (pour ma part, ce n'était absolument pas mon cas et je ne compte pas me renseigner plus avant par souci pour ma santé mentale et afin de préserver mon sommeil de tout cauchemar possiblement traumatisant), que vous vous intéressiez tout spécialement au sujet des sectes ou non, Par le feu mérite assurément d'être lu. Ce n'est certes pas une promenade de santé que Will Hill nous promet là, bien au contraire, mais c'est néanmoins un baptême qu'il nous est indispensable de faire afin de garder en nous la mémoire de toutes ces âmes anonymes, brisées sous le joug d'authentiques monstres qui se sont joués de leurs rêves et de leur intégrité, et que l'on se dise une bonne fois pour toutes « plus jamais ça ».
Un roman jeunesse qui peut se ranger sans aucun doute, au rayon adulte.
QUELLE HISTOIRE !
Fascinante, glaçante, dramatique, une lecture addictive et terriblement prenante.
L'auteur s'est inspiré de la tragédie du siège de Waco qui a eu lieu au Texas, en 1993 où 76 membres dont 21 enfants de la secte des Davidiens meurent dans l'incendie qu'ils avaient déclenché.
Les sectes, un sujet qui m'a toujours interpellée, tant par leur dangerosité et leur capacité à endoctriner les gens.
Par le feu, le lecteur suit une jeune fille de 17 ans, Moobean qui a survécu à l'assaut des forces de l'ordre et des membres de la secte.
Blessée mais vivante, elle nous raconte au fil des pages, son histoire.
C'est auprès d'une équipe médicale et d'un enquêteur, que nous allons découvrir ce qu'elle a subi pendant toutes ses années de captivité.
Chapitre après chapitre, Moobean nous confesse de manière saisissante et attachante sa jeunesse dans ce lieu hostile et traumatisant.
Peu à peu, les secrets sont levés, les faits sont rapportés et la vérité éclate.
Nous apprenons le fonctionnement d'une secte avec ses privations, ses punitions, ses humiliations, ses violences, ses maltraitances, ses abus.
Soumission et enfermement au sein d'une communauté sous l'autorité d'un homme qui les mènera jusqu'à la mort.
Rassurez-vous comme c'est un roman jeunesse, il n'y a pas de passages choquants, ni difficiles ni scabreux à lire.
C'est très bien écrit et adapté aux jeunes lecteurs. (à partir de 13 ans)
C'est un récit fort, captivant et émouvant.
Difficile de lâcher ce roman où le suspense est continuel et grandissant,
il m'aura tenu en haleine du début à la fin.
C'est un ouvrage très réussi, le sujet est formidablement bien traité, avec justesse, réalisme et délicatesse.
Pour en savoir plus sur les sectes...
Mais c'est aussi un texte sur la résilience et la capacité à surmonter les épreuves.
Je vous recommande vivement cette lecture.
https://leslecturesdeclaudia.blogspot.com/2019/06/par-le-feu.html
Perdue au milieu de nulle part, La Légion du seigneur sombre dans les flammes. Moonbeam est une des rares survivantes de ce terrible incendie. Elle est sauvée mais pense être responsable de la mort de ses Frères et Sœurs. Tout est-il vraiment de sa faute ? Aujourd’hui hospitalisée, elle doit s’expliquer face aux Servants du serpent, ceux de l’extérieur, ces étrangers, ces dangers. Monnbeam n’aura d’autre choix que de parler et livrer sa vérité.
« Ne sors pas de la base.
Ne parle pas aux Étrangers.
Ne pense pas.
Obéis.
Car le seigneur est bon. »
Will Hill s’est inspiré de l’histoire vraie de la secte Waco pour écrire son roman. Le thème des sectes et religions étant très peu abordé en littérature ado, le lire était pour moi une évidence. Après tout, les ados ne sont pas plus bêtes que les adultes pour comprendre la folie de notre société !
Moonbeam témoigne de l’avant et de l’après. De sa vie dans ce groupe religieux, de l’assaut, du feu et des morts tombant sous les balles. Une histoire effroyable qui glace le sang à chaque page lue.
L’avant, c’est cette vie paisible avec sa mère rythmée par les discours religieux, le collectif et l’isolement du reste du monde. C’est aussi l’abus de pouvoir du Prophète sur sa communauté. Moonbeam sentait quelque chose venir mais elle ne soupçonnait pas un tel drame.
L’après, ce sont les séances de thérapie la heurtant à une vérité. De fil en aiguille, Moonbeam se livre et construit son histoire. Dans ses paroles, j’ai compris les lois de cette secte, son fonctionnement, ses rituels, son lavage de cerveau intensif. Comment en arrive-t-on à cela ? De nombreuses fois je me suis dit que c’était dingue ! Tellement impossible à réaliser ! La vie de Moonbeam est basée sur des mensonges et elle finit par l’entendre car le comprendre et l’accepter c’est autre chose. En parlant, elle assimile la manipulation du Prophète sur sa communauté et ses amis toujours vivants : Luke, Honey, Nate. C’est aussi pour eux qu’elle coopère avec le FBI. La route vers la reconstruction est bien longue pour elle.
Par le feu aide à prendre conscience de l’emprise des Hommes sur les personnes vulnérables. J’ai bataillé avec Moonbeam pour qu’elle s’en sorte. C’est un récit envoûtant, chaque page nous entraînant dans la noirceur de cette secte, me donnant des frissons à plusieurs reprises. Une belle claque littéraire, à lire absolument.
Pour ceux, qui comme moi, veulent en savoir plus sur la secte Waco, je vous conseille le reportage La tragédie de Waco sur You Tube. Il m’a permis de comprendre encore mieux cette folie humaine.
http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2019/05/25/37380459.html
hCe roman est émouvant. Déjà, car il évoque une tragédie ayant eu lieu aux Etats-Unis en 1993 "le siège de Waco". La secte des Davidiens avait fait parler d'elle pour son intégrisme religieux fort. Ces membres avaient accumulés de nombreuses armes dans le camp en vue de l'apocalypse proche. Mais l'armée américaine avait décidé d'intervenir, donnant lieu à un véritable carnage dans les deux camps. Le siège dura plusieurs jours. S'en inspirant, l'auteur brode autour une véritable fiction glaçante qui a de nombreux points communs avec le réel mais est une histoire sans prise de position religieuse bien que révélateur de la folie de certains manipulateurs.
L'idéologie religieuse frénétique dont font preuve les personnages et leur adoration pour le Père John, messager du seigneur, est fascinante et effrayante à la fois. On parle d'endoctrinement, de retournement de cerveau. Chaque personnage vit enfermé dans un camp avec des règles qui nous semble injustes, des abus physiques et psychologiques. Les filles de six ans sont destinées à devenir les femmes du prophète, les punitions consistent à être enfermés dans un coffre plusieurs jours sans boire ni manger, lire est interdit, chaque habitant de la base est entraîné chaque jour à manier les armes, la violence est présente partout... et j'en passe. Pourtant, chacun recherche l'assentiment du père, car "le seigneur est bon". Une foi si intense qu'elle interroge. Comment peut-on à ce point croire un homme qui se présente comme le messager du seigneur, alors que ses intentions sont purement égoïstes ?
Le roman s'attache au personnage de MoonBeam, 17 ans, survivante du siège, qui raconte ce qu'elle a vécu au sein de la base, où elle vivait parmi les fidèles du Père John. Elle raconte avec difficulté ces années de lutte contre elle-même, entre la voix de propagande du Père qui lui dictait sa façon de se conduite, et ses propres doutes qui faisait d'elle une hérétique. Ce qui s'est passé durant ces années, elle le raconte à un psychologue et un agent du FBI, qui essayent de comprendre. C'est donc avec eux, qu'au fil de notre lecture, on découvre les tenants de ce camp de croyants conditionnés à agir selon la parole tronquée du seigneur. Et quand on a connu toute sa vie, que les lois de la secte, le Dehors est tout aussi terrifiant, surtout lorsqu'on vous apprend que tout ce en quoi vous avez cru ces dernières années est un mensonge. Le manque de confiance envers ceux qui l'ont sauvé assaillira de doutes MoonBeam, qui est pourtant une jeune fille très courageuse. Mais en revenant sur ce qu'elle a vécu, elle va se comprendre elle-même ainsi que les personnes qui l'ont entouré: Luke, Nate, Honey, sa mère... Communiquer et en parler l'aidera beaucoup à analyser certaines situations et son intelligence la sauvera des griffes du gourou. Car oui, ici, on parle de secte, de croyances, de foi allant jusqu'au sacrifice. On s'interroge beaucoup, on est intrigué. En tout cas, ce roman ne laisse pas indifférent.
C'est à la fois terrifiant, troublant, haletant et une grande part est donnée à la psychologie des personnages. C'est documenté, touchant, en bref, un grand roman original.
Par le feu, ou comment écrire un roman qui tient la route sur la manipulation, la corruption dont sont victimes les personnes enrôlées dans des milieux sectaires. Inspiré de la tragédie de Waco, nous suivons dans ce roman une jeune fille rescapée, dans sa lente reconstruction, en alternance avec sa vie sur "le camp".
Attention à ne pas le mettre dans les mains des plus jeunes...
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