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Après la guerre d'Indochine, un récit envoyé par l'auteur à un important éditeur parisien lui revient avec cette appréciation : " Ce n'est pas votre talent qui est en cause, mais la guerre d'Indochine qui n'intéresse personne ! " Et c'était vrai. Après le drame algérien, l'opinion a pris conscience que la guerre d'Indochine avait marqué le tournant du siècle : elle manifesta le déclin de l'Occident. Certains l'ont écrit avec talent. Mais les témoignages de ceux qui vécurent au niveau le plus obscur, l'épuisement journalier de la rizière, sont rares. Des quarante-cinq groupes de " Commandos Noirs " créés pour remplir des missions spéciales, il reste peu de survivants. L'auteur est l'un de ceux qui tentèrent l'impossible, dans l'indifférence générale, aux avant-postes de l'aventure. Le ton contestataire surprendra.
Évidemment, l'auteur est du pays des mousquetaires. Peut-être aussi sera-t-on dérouté par la crudité du propos ; ce ton sert toutefois une ironie que l'auteur se sert à lui-même autant qu'aux autres. La surprise vient de Dieu, qui fait irruption avec constance, là où on ne l'attendait pas. Mais la guerre, comme l'existence, est un curieux mélange. L'intensité en plus. On m'appelait Bleu de Noir se veut le témoignage de ce mélange et de cette intensité qui menèrent l'auteur, avec d'autres pareillement obstinés, à prendre tous les risques, afin que le noir ne l'emportât point définitivement sur le bleu.
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