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Les Contes drolatiques, écrivait leur créateur, sont un «livre concentrique» dans une «oeuvre concentrique». À plusieurs reprises, Balzac a souligné que les deux massifs de La Comédie humaine et des Contes drolatiques appartiennent à un domaine commun et relèvent d'une conception unique. Dans une lettre à Mme Hanska du 26 octobre 1834, où il décrivait déjà l'architecture à triple assise du monument romanesque en cours d'élaboration, il ajoutait : «Et, sur les bases de ce palais, moi enfant et rieur, j'aurai tracé l'immense arabesque des Cent Contes drolatiques.» Il proclamait ainsi l'étroite solidarité entre deux projets d'ensemble animés d'un même souffle créateur, et qui lui étaient également chers.
La critique de l'époque, cependant, n'a pas répondu à son espoir : les Contes drolatiques furent mal accueillis. Les aspérités d'un langage archaïque, composite, en partie artificiel, les audaces d'une invention souvent gaillarde, parfois obscène, entraînèrent des réactions de refus ou de rejet, tantôt violentes, tantôt dédaigneuses, ou d'une indulgence condescendante à l'égard d'un écrivain qui certes, pensait-on, avait encore en chantier des oeuvres sérieuses, mais qui, apparemment, éprouvait le besoin de se délasser et de se divertir. C'est seulement au XXe siècle que, par étapes successives, les Contes drolatiques ont pu être mis à leur rang, au sein de la création balzacienne, dont l'unité est constante à travers la multiplicité de ses visages.
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