Journaliste et écrivain, Olivia Elkaim publie chez Stock son quatrième roman, "Nous étions une histoire".
« Nous sommes une famille ordinaire, une famille sans histoire. » Quand Anita accouche d'un petit garçon, toute sa famille se réjouit. Pas elle. Angoisses, nuits sans sommeil, hallucinations... Le présent se dérobe, le passé refait surface. D'où vient un tel désarroi ? Anita quitte son mari et son bébé pour fuir vers Marseille, ville qui fut le théâtre d'un psychodrame familial. Elle tente de comprendre comment, entre sa mère, l'omniprésente et égocentrique Rosie, et sa grand-mère, Odette, séductrice et alcoolique, elle peut trouver sa place.Être une femme et une mère. Aimer les siens et les détester. Se souvenir et oublier. Percer les secrets qui font notre identité.
Dans ce roman sensible et violent, tendre comme un chagrin d'enfant, Olivia Elkaim dresse le portrait de trois femmes au bord de la crise de nerfs.
Journaliste et écrivain, Olivia Elkaim publie chez Stock son quatrième roman, "Nous étions une histoire".
Nous sommes le produit de ceux qui nous ont précédés, nous portons le poids de notre histoire familiale, nous étions, nous sommes et nous serons l’histoire inscrite dans nos êtres, c'est là tout le thème du magnifique et émouvant roman d'Olivia Elkaim.
De Nous étions une histoire émane la souffrance de ceux qui sans même parfois s'en douter sont au bord du point de rupture étouffés par des non-dits, de ceux qui portent sur leurs épaules le sac trop lourd de l'histoire de leurs aïeux. Et c'est lors d'un des plus grands bouleversements de la vie, la naissance d'un enfant que les digues mises en place pour se protéger, ne pas souffrir se rompent et que ce grand tsunami qui faire dire que "la naissance d'un enfant fait bouger les plaques tectoniques" emporte tout sur son passage.
Bien plus qu'un récit sur la seule maternité Olivia Elkaim livre un roman rare sur l'héritage familial, la violence qui lui est parfois liée, la recherche d'identité et la transmission. Un roman qui touche au plus profond, n'hésitant pas à s'attaquer à l'image d’Épinal de la jeune accouchée splendide, radieuse et débordante d'amour. Elle dit les affres du corps, elle dit les affres de la psyché, elle interroge, bouscule évoque les fantasmes morbides et angoissants d'une primipare engoncée dans son histoire.
Olivia Elkaim n'épargne personne, ni les mères parfois égocentrées, ni les pères qui par amour se montrent parfois lâches, parfois durs, mais elle démontre avec beaucoup de pudeur qu'il est possible de faire le choix de déposer ce sac si lourd en remontant le fil d'une histoire familiale parfois torturée, de poser des mots pour reconstituer sa propre identité, car on ne peut bien transmettre que ce que l'on connait.
Servi par un style épuré, et par une justesse rare, de la violence parfois mais aussi beaucoup de tendresse, Nous étions une histoire est un magnifique roman qui fait résonnance chez le lecteur puisque nous sommes, et nous étions tous une histoire, celle de notre propre famille.
Ce très beau roman raconte l'histoire d'une jeune mère Anita qui après la naissance de son fils Orson est en perte de repères.
Elle ne s'entend pas vraiment avec sa mère Rosie, accro aux sports et aux convenances. Dès l'accouchement elle se met à se souvenir de son passé et Anita ressent un vide immense, un baby blues qui s'amplifie au fil des jours sans qu'elle comprenne pourquoi.
Son passé est symbolisé par 3 photos. Celle de sa grand mère Odette femme sûre d'elle, accro au jeu et au cœur d'un triangle amoureux et celles de sa mère Rosie a différents âges. Ces 2 femmes importantes dans sa vie ne se sont jamais entendues et ont toujours eu un rapport houleux.
Anita va s'isoler de sa famille pour essayer de reprendre pied et comprendre son mal être, la scène de l'accouchement au départ, les descriptions de la vie d'Anita et de sa famille sont magistralement construites.
L'histoire fait des va et viens entre les histoires de ces 3 femmes liées par le sang et qui appréhendent de manière différente le fait d'être une mère, une épouse. Le roman s'attache aux pensées, à la quête d'Anita pour se construire et se libérer des poids des non dits et des secrets de famille.
Ce roman nous parle aussi de l'exil de la famille d'Anita de Carthage, du racisme d'abord subit par la famille puis comment la grand mère devient à son tour raciste à la fin de sa vie.
Un très beau roman drôle, émouvant, grinçant un véritable feu d'artifice d'émotions qui explique qu'une fois entamé on ne peut pas lâcher la quête d'Anita. Un roman qui narre 3 générations de vie de femmes avec leurs doutes et leurs espoirs, l'apprentissage du sentiment maternel et les doutes qu'il provoque. Un roman à lire d'urgence qui raisonnera longtemps en vous car sa simplicité et sa sensibilité touche en plein cœur.
Ce roman m'accompagne depuis sa découverte en mars et il fait partie de mes coups de coeur de 2014, il a aussi une place spéciale car c'est le premier livre où j'ai eu envie d'écrire une chronique publiée en mars sur myboox et que j'ai eu envie de faire découvrir.
Anita vient d'accoucher d'un petit garçon, Orson, elle est épuisée, on lui pose l'enfant sur le ventre, elle ne ressent rien. La fatigue sans doute. Le bonheur sans partage de serrer ce petit être tout contre elle viendra sûrement dès qu'elle sera reposée se dit-on. Mais non.
"Il est attendu que je m'extasie.
Rien ne m'émerveille.
Je guette l'instant, millième de seconde, où je serai secouée, transportée, convertie. J'attends que l'amour maternel tombe sur mes épaules comme l'amour du Christ en une colonne de lumière de joie irradiante.
Mais rien.
Je suis seule, chair corrompue et vide."
Le temps passe et les choses ne s'arrangent pas. Orson met les nerfs de sa mère à rude épreuve, il pleure, il se souille, il a faim. Anita ne sait comment réagir, elle n'est pas armée pour faire face à la situation, elle perd les pédales.
"Le bébé pleure. je ne parviens pas à le calmer. Ses cris bourdonnent, s'amplifient dans ma boîte crânienne. Les battements de mon coeur s'accélèrent. Ma peau se couvre d'une pellicule de sueur.
Je le pose éructant, dans son berceau, allume le mobile musical sur une ritournelle sirupeuse et claque toutes les portes. J'enfonce des bouchons en mousse dans mes oreilles."
Son mari, Louis, médecin se rend compte de la situation, sa femme est perdue, parfois elle devient violente avec le nourrisson. Il lui demande de partir et de revenir quand elle ira mieux. Elle est devenue "toxique" pour le bébé.
L'amour maternel vient il naturellement aux mères. Voilà la question qui est posée dans ce roman poignant. Une femme doit aimer son enfant, il ne peut en être autrement. Les femmes qui ne ressentent pas cet amour instinctif pour leur progéniture sont regardées de travers. L'accouchement est pourtant plein de violence, l'arrivée de l'enfant fait rejouer dans l'inconscient les traumatismes de notre propre enfance.
Anita en quittant son mari et son fils va se rendre à Marseille, berceau de son enfance où ses grand-parents s'étaient installés après leur exil de Tunisie. Elle va se remémorer ses relations avec sa mère et celles de sa mère avec Odette sa grand-mère. Des relations marquées par la rudesse voire même le rejet. L'histoire de ces deux femmes dont elle a emporté les photos avec elles, va lui faire comprendre bien des choses.
Malgré ce que lui serinait sa mère, non, sa famille n'était pas une famille "sans histoires". Toutes les familles ont des histoires, ces histoires qui ont marquées notre enfance et qui rejaillissent au moment de l'arrivée d'un nouveau né. Olivia Elkaim nous offre un roman, poignant, terrible, dérangeant, servi par un style direct, à fleur de peau qui va droit au but, droit au coeur.
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