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En 1952, une famille d'Anglais est retrouvée assassinée à quelques kilomètres du petit village de Lurs dans les Alpes. Gaston Dominici est rapidement arrêté, jugé et déclaré coupable au cours d'un procès retentissant. L'écrivain Jean Giono se passionne pour ce terrible fait divers et assiste à toutes les audiences. Dans ce témoignage pris sur le vif d'une justice qui tâtonne, Giono soulève des questions auxquelles personne, à ce jour, n'a encore répondu...
J'ai ouvert le livre en juriste et j'ai été replongée dans ma Provence natale, sauvage et intraitable.
Dans les années 1950, dans la région de Manosque, un couple d'anglais et leur petite fille sont retrouvés assassinés. Gaston Dominici, paysan frustre est condamné. Il sera gracié mais on ne saura jamais ce qui s'est réellement passé et qui a commis le crime.
Des témoignages douteux, des indices qui disparaissent, d'autres éléments troublants laissés de côté, une enquête bâclée.
Ma mère m'en parlait, mon grand-père, juriste, la suivit avec passion comme de nombreuses personnes du cru et mit de côté un paquet de coupures de journaux.
Giono est envoyé pour couvrir le procès par un hebdomadaire. Il nous livre un ouvrage qui va au-delà du simple rapport d'audience, partisan et arbitraire.
Deux moments dans ce livre: le procès, la justice et la Provence, mais loin de la Méditerranée ensoleillée et désinvolte. Deux portraits donc, l'un sur la justice, ce qu'on en attend et l'autre sur la Provence, dans ce qu'elle de plus sombre, au travers des notes de l'auteur sur le procès et son « essai sur les caractères des personnages ».
Il est à lire pour comprendre aussi bien les enjeux de ce qu'on appelle la « vérité judiciaire » que la Provence, lorsque l'on est étranger à ces deux univers, étranger dans le sens où l'on ne travaille pas dans ce monde formel, avec ses propres règles parfois obscures et si l'on a pas vécu en Provence, au-delà d'un simple passage de vacances en famille.
Giono est impressionnant de justesse par les questions qu'il pose dans ses compte-rendus, questions qui auraient du être posées pour s'approcher de la vérité, qui diffère de la vérité judiciaire, relative, livrée par le délibéré. il y a de nombreuses thèses, discussions sur l'enjeu du procès qui n'est n'est pas seulement la recherche de la vérité mais aussi une sécurité juridique avec l'obtention d'une chose jugée, qui participe à la paix sociale indirectement. Avec les notes de Giono, nous avons justement une autre vision du procès
Mais il y a donc aussi la Provence au travers de son étude de caractères, peu reluisants, qui renvoient à une Provence sombre, et rude. Dominici a vécu non loin de Valensole et ses champs de lavande, hautement intsgramables, mais dans un village qui avait à peine 3h de soleil en hiver.
Giono nous livre un portait sans fard de la région, loin des bars à pétanque, et de la côte d'azur : « j'habite Manosque depuis soixante ans. Je connais un pays sauvage (…) il existe de vastes régions où la civilisation n'a pas pénétré (…)on ne me croira jamais si je dis que la Provence est une terre inconnue »
« ces silences de hautes Provence. Là on est jamais distrait de soi-même. C'est la vieille condition humaine qu'il faut constamment supporter ».
J’ai ouvert le livre en juriste et j’ai été replongée dans ma Provence natale, sauvage et intraitable.
Dans les années 1950, dans la région de Manosque, un couple d’anglais et leur petite fille sont retrouvés assassinés. Gaston Dominici, paysan frustre est condamné. Il sera gracié mais on ne saura jamais ce qui s’est réellement passé et qui a commis le crime.
Des témoignages douteux, des indices qui disparaissent, d’autres éléments troublants laissés de côté, une enquête bâclée.
Ma mère m’en parlait, mon grand-père, juriste, la suivit avec passion comme de nombreuses personnes du cru et mit de côté un paquet de coupures de journaux.
Giono est envoyé pour couvrir le procès par un hebdomadaire. Il nous livre un ouvrage qui va au-delà du simple rapport d’audience, partisan et arbitraire.
Deux moments dans ce livre: le procès, la justice et la Provence, mais loin de la Méditerranée ensoleillée et désinvolte. Deux portraits donc, l’un sur la justice, ce qu’on en attend et l’autre sur la Provence, dans ce qu’elle de plus sombre, au travers des notes de l’auteur sur le procès et son « essai sur les caractères des personnages ».
Il est à lire pour comprendre aussi bien les enjeux de ce qu’on appelle la « vérité judiciaire » que la Provence, lorsque l’on est étranger à ces deux univers, étranger dans le sens où l’on ne travaille pas dans ce monde formel, avec ses propres règles parfois obscures et si l’on a pas vécu en Provence, au-delà d’un simple passage de vacances en famille.
Giono est impressionnant de justesse par les questions qu’il pose dans ses compte-rendus, questions qui auraient du être posées pour s’approcher de la vérité, qui diffère de la vérité judiciaire, relative, livrée par le délibéré. il y a de nombreuses thèses, discussions sur l’enjeu du procès qui n’est n’est pas seulement la recherche de la vérité mais aussi une sécurité juridique avec l’obtention d’une chose jugée, qui participe à la paix sociale indirectement. Avec les notes de Giono, nous avons justement une autre vision du procès
Mais il y a donc aussi la Provence au travers de son étude de caractères, peu reluisants, qui renvoient à une Provence sombre, et rude. Dominici a vécu non loin de Valensole et ses champs de lavande, hautement intsgramables, mais dans un village qui avait à peine 3h de soleil en hiver.
Giono nous livre un portait sans fard de la région, loin des bars à pétanque, et de la côte d’azur : « j’habite Manosque depuis soixante ans. Je connais un pays sauvage (…) il existe de vastes régions où la civilisation n’a pas pénétré (…)on ne me croira jamais si je dis que la Provence est une terre inconnue »
« ces silences de hautes Provence. Là on est jamais distrait de soi-même. C’est la vieille condition humaine qu’il faut constamment supporter ».
Très intéressant de lire les notes et commentaires de Giono sur l'un des procès important du XXème siècle. Giono se refuse à prendre parti. Il décrit une ambiance, un cadre et des personnages et laisse les doutes au lecteur. . Il montre la distance qui sépare deux univers : celui des magistrats, des journalistes qui maitrisent le vocabulaire et celui de ses paysans qui disent beaucoup en peu de mots. Il note que Gaston DOMINICI n’utilisera pas plus de 37 mots différents lors du procès. Comment se défendre, argumenter, expliquer dans ces conditions ? Comment même comprendre ce que l’autre vous dit ? . "Les mots. Nous sommes dans un procès de mots. Pour accuser, ici, il n’y a que des mots ; l’interprétation des mots placés les uns à côté des autres dans un certain ordre. Pour défendre également. » Giono souligne les incompréhensions de part et d’autre, le parti pris de la justice, les vides de l’enquête et du procès. Dans la deuxième moitié de ce petit livre, il rédige « un essai sur le caractère des personnages » en lien avec leur histoire, la vie menée dans leur « région » : éléments nécessaires pour une meilleure compréhension.
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