Notes Monochromes est un ensemble ouvert de textes brefs et de poèmes, suscités par le cinéma. Ils ont été écrits au fil des jours, après le visionnage d'un film, ou plus rarement d'une photographie. Ils délivrent une vue à l'oblique, incisive et instable, de l'expérience du cinéma. Jacques Sicard y consigne ses considérations sur des films très disparates (Lola de Demy, Reservoir dogs ou P'tit Quinquin), sans détruire la dose de vie suggérée par chaucun d'entre eux. La suite d'un vêtement, une cheminé d'usine (Ozu), les rituels burlesques (João César Monteiro), des gags (les acteurs du muet) interviennent au cours de ces textes. Et il ne s'agit pas exactement d'obsession cinéphile. Les propos ont la virulence des annotations soudaines, des intensités. Par eux le cinéma se fait insistant.
Au long de la lecture, un homme visionne, transcripteur ou aimant. On l'imagine soudain venir vers nous, à l'oblique, comme dans cette note sur une photo de Pessoa. Mais ce sont les films qui viennent aux yeux. Et il n'y a là rien à regretter. C'est ce que semble nous dire le narrateur, dans une pirouette de sphinx.
Le livre déroule une poursuite-traversée des films, par un homme ordinaire du cinéma.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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