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Récit de Jean Dufaux. Dessin de Jacques Terpant.
Le comte Roger de Tainchebraye revenu défiguré de la campagne de France de 1814 doit cacher son visage derrière un masque de cuir. Serait-ce la fin du jeune homme de 22 ans qui était un «Dom Juan» dans sa Normandie natale? Profondément marqué, cynique et meurtri, il multiplie les conquêtes. Une seule femme lui résiste, Judith de Rieusses. Roger en tombe follement amoureux mais refuse le mariage de peur qu'en faisant tomber le masque il dévoile sa déchéance et n'attire que la pitié de sa bien-aimée...
Pour nous tous, l’expression « gueules cassées » est synonyme de grave blessures au visage causées lors des combats de la Première Guerre Mondiale, c’est d’ailleurs à cette époque que ce terme est apparu. Mais les graves séquelles physiques dues à des combats existaient bien avant.
Voici l’histoire d’un de ces blessés, en réalité celle de son grand-oncle, que nous raconte Jean de la Varende dans son roman « Nez de cuir, gentilhomme d’amour » paru en 1937 et c’est adapté par Jean Dufaux et Jacques Terpant que le comte Roger de Tainchebraye prend vie sous nos yeux, dans « Nez de cuir »
.
1814, la campagne de France oppose l’Empire de Napoléon 1er à la Sixième Coalition (Royaume-Uni, Irlande, Russie, Prusse, Suède, Autriche) qui tente d’envahir la France. A l’issue de ces combats Napoléon 1er devra abdiquer et sera exilé à l’île d’Elbe.
C’est pendant la bataille de Reims, face à des troupes de cosaques à cheval que Roger de Tainchebray est laissé pour mort, gravement blessé au visage par un coup de sabre qui lui a sectionné le nez et la joue, des coups de lance et une blessure au pistolet. Malgré la gravité de ses blessures, le jeune comte de 22 ans survit et après une convalescence d’un an, retourne habiter le château familial du pays d’Ouche (Orne). C’est là qu’il est attendu par la noblesse et la bourgeoisie locales qui sont impatientes de découvrir son nouveau physique, caché par un masque de cuir. Car même s’il a recouvré ses capacités physiques, son visage sera dorénavant caché.
Le jeune Don Juan va alors se lancer à corps perdu dans une fuite en avant où les femmes seront toutes l’objet de ses convoitises jusqu’à sa rencontre avec la très jeune et très belle Judith de Rieusse. Mais comment construire une histoire d’amour quand un masque de cuir interfère entre deux visages ?
Une magnifique remise en lumière d’un écrivain qu’on avait quelque peu oublié et qui pourtant écrivit de nombreux romans et nouvelles évoquant son terroir normand. Les très beaux dessins illustrent à la fois parfaitement le faste de cette société très privilégiée, mais également la beauté du bocage et des forêts normands.
Une très belle invitation à découvrir cynisme, amour et déchéance.
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