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« J'avais l'impression que si je m'avançais là, au milieu des pierres - et quelque chose en moi le désirait -, il me suffisait de donner un coup de poing pour traverser le tissu de la réalité. »Alors qu'il traverse le Maine en voiture, N. tombe par hasard sur un étrange monument mégalithique dressé au beau milieu d'un champ. Aussitôt, tout autour de lui vacille... Sa santé mentale serait-elle en train de l'abandonner ? Ou aurait-il découvert un portal séparant la réalité d'un univers parallèle ? N. est une nouvelle extraite du recueil Juste avant le crépuscule, publié en 2008.
En pleine période d’épidémies, je me suis demandée, à la lecture de ce court roman de Stephen King, si la psychose pouvait, elle aussi, devenir virale.
Car lorsqu’un trouble obsessionnel compulsif se transmet d’un patient à son psychiatre puis de ce même médecin à ses proches, on finit par s’interroger sur le mode de transmission de certaines maladies psychiques.
Grand maître du suspens et du fantastique et grand connaisseur de la nature humaine, Stephen King nous dévoile, avec cette nouvelle déroutante, le parcours étrange de N., un expert comptable de 48 ans passionné de photographie, qui se lance dans une thérapie tant son incroyable découverte l’a perturbé.
A-t-il réellement trouvé, dans un champ perdu du Maine, un ensemble mégalithique qui passe de huit à sept rochers quand on le regarde ? Et était-il vraiment sain d’esprit quand il a vu apparaître au milieu de ces rochers, un œil sorti de l’obscurité, qui le regardait.
Alors si l’on ne veut pas croire aux histoires à dormir debout, il suffit d’aller faire un tour dans ce Champ d’Ackerman pour vérifier qu’il n’y a pas, en son milieu, une porte qui s’ouvre sur les ténèbres d’un autre monde.
Mais le mieux serait sûrement de rester sur le doute pour ne pas entrer dans le cercle de la psychose qui atteint tous les personnages de ce roman. Et il suffit pour s’en dissuader de repenser à cette phrase de Nietzsche « Si tu plonges longtemps ton regard dans l'abîme, l'abîme te regarde aussi » pour ne pas aller tenter le diable.
Personnellement, je vais me contenter de rester sur des interrogations et laisser planer le mystère sur cette histoire qui me donne encore des frissons.
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