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Nous sommes à la fin du siècle dernier, un chroniqueur distancié nous raconte la vie de Martial Bonneteau, un petit employé à la quarantaine aigrie, mal mariée à une femme épaisse et acariâtre qu´il n´a jamais pu satisfaire sexuellement, père de deux fils aussi tristes que lui et d´une fille qui se cherche ; Martial est un médiocre qui enfouit dans la routine et le mépris de soi les frustrations d´une existence de clone parmi les clones.
Et puis un matin, de micro-événements en micro-événements, un regard dans le métro, un retard au bureau, Martial Bonneteau va légèrement diverger de son chemin quotidien bien tracé, et c´est tout son univers normé qui commence à se lézarder...
Soudain livré à un confus désir de vivre, notre anti-héros va connaître bien des mésaventures : d´abord généreusement initié au sexe et au plaisir par une prostituée de la rue St-Denis, il va abattre un par un les murs qui emprisonnait sa vie : retour au foyer, réaction des proches et des collègues, scènes de ménages, hystérie familiale, coaching psychologique... Les scènes d´anthologie se succèdent sur un rythme de comédie ou de théâtre de boulevard, et on rit beaucoup.
On rit surtout du portrait au vitriol, presque cynique, que brosse Bordage de nos aliénations ordinaires.
Jusqu´à la disparition du clone, où, après l´ironie et l´humour noir, on retrouve l´écrivain qui nous parle mieux que tout autre d´humanité.
genial,on a pas l'habitude de ce genre de roman de la part de Pierre Bordage,réel, contemporain et tellement vrai
P. Bordage néologise à fond, bricole les mots comme par exemple et entre beaucoup d'autres ce "obligalante" (p.47) qui résume la galanterie obligée en certains moments à laquelle Martial ne veut plus se soumettre ou encore le "Pachydé-cétaterme : croisement d'une élépheine et d'un balant." (p.94). Il use également de périphrases, joue sur les sons, les répétitions : il s'en donne à coeur joie pour le plus grand plaisir d'un lecteur comme moi qui se laisse facilement charmer par une langue particulière, travaillée, recherchée et en plus très drôle. Par contre, je peux reconnaître aisément que l'auteur peut énerver parce qu'il en fait des tonnes, parce qu'il est beaucoup question de sexe (mais que voulez-vous Martial est éjaculateur précoce et donc cette question le turlupine, si je puis m'exprimer ainsi). D'ailleurs à ce propos Pierre Desproges disait : "on dit toujours que ce sont les meilleurs qui partent en premier. Dès lors, que penser des éjaculateurs précoces ?"
La seconde partie m'a laissé un peu plus perplexe tant sur le fond que sur la forme totalement différents de la première et moins percutants. Pour ne pas déflorer le suspense, je ne raconterai que le minimum, mais si j'ai dit barré pour le début du bouquin, la fin ne l'est pas moins, mais dans un style dissemblable. La ville s'estompe, la nature prend toute sa dimension dans le corps de Martial, le chamanisme arrive en force
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