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Le S de M.O.N.S.T.R.E est celui de Sam. Québécoise de 16 ans, elle aime laquer ses ongles de vert, faire des bulles de chewing-gum et de l'aviron. Elle a séduit Rolf, l'un des membres de M.O.N.S.T.R.E, par son franc-parler et son énergie.
Elle a passé son enfance à Rio de Janeiro où sa rencontre avec Bufo, un lutteur au masque de satyre, a écarté, pour un temps, ses terreurs intimes.
Mais soudain, tout recommence.
J'avais hâte de découvrir ce tome et Sam. Ce tome tout d'abord pour avancer davantage avec les protecteurs, les connaître plus encore, me confronter à mes hypothèses, mais aussi retrouver la tension du tome 3, cet instant qui avertissait le lecteur que les choses allaient changer. Et Sam, parce que savoir enfin l'histoire de Sam me rapprocherait aussi un peu de celle de Rolf. Quoi que, même sans Rolf, l'histoire de Sam m'intriguait beaucoup !
C'est que la jeune canadienne cache un secret fort, elle aussi ! Atteinte du syndrome d'Asperger, une forme d'autisme, elle a du mal à nouer des relations, à interagir avec les autres et est un brin maniaque. Pourtant, depuis le premier tome, elle trouve facilement sa place dans le groupe M.O.N.S.T.R.E, bien qu'elle ne soit pas prête à leur dire tous ses secrets. Celui qu'elle nous révèle ici ne sera pas sans rappeler à tous notre enfance et ses cauchemars, qui nous cueillaient au coeur de la nuit et nous suivaient ensuite pendant des jours.
Ce sera aussi l'occasion de faire un tour dans le pays de Sam, rencontrer ses parents, sa soeur, parcourir son enfance rapidement, voyager un temps dans ses cauchemars. Sam entend des chiens aboyer dans sa tête, des chiens qui pourraient lui vouloir du mal s'ils étaient relâchés. Une façon habile pour Hervé Jubert d'évoquer la peur, ce sentiment fort, parfois paralysant, auquel chaque membre du groupe est confronté et auquel on a tous affaire. Sans nous offrir de solution miracle, l'auteur nous répète que nous sommes maîtres, que nos peurs se grandissent de nous-mêmes et qu'elles n'ont que l'importance qu'on leur accorde.
Sam ne sera pas la seule à affronter la sienne. Rolf, Onde et Milo en feront aussi l'expérience, de manière différente. Quelques indices sont lâchés ici et là, l'intrigue se complexifie au fur et à mesure que l'on en sait plus, que de nouvelles questions jaillissent dans nos esprits. L'histoire continue sur sa lancée, s'assombrit davantage, avec une plume toujours aussi rythmée et dynamique. Des chapitres courts, intercalant points de vue et moments cruciaux. J'ai trouvé Rire de satyre plus sombre, avec une atmosphère plus tendue, presque pesante. Jusqu'au final...
Non, non et non !! Mais si, Hervé Jubert l'a encore fait ! Il clôt Rire de satyre sur une révélation complètement folle - que je pressentais mais attendais tellement - qui laisse son lecteur sur le cul ! Genre, il dégoupille une grenade, la fourre dans nos mains et tourne les talons l'air de rien. Personnellement, je l'attendais tellement ce moment que j'en ressens une frustration tout aussi grande. Une fois encore le final ne fait pas exception : je trépigne à l'idée de savoir la suite prochainement en librairie (30 septembre) !
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