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1942. Paul-Jean Husson tombe éperdument amoureux de sa bru, juive. Partagé entre son antisémitisme viscéral et cet amour interdit, Husson entreprend alors une invraisemblable virée en compagnie de celle qu'il ne cesse de désirer, à travers la France de l'exode.
Pétainiste convaincu, il se livre à travers une lettre de délation qu'il adresse à Monsieur le Commandant .
Paul-Jean Husson est un écrivain bien né, grand bourgeois, éduqué, instruit, héros de la Première Guerre mondiale (il a même perdu un bras au front), auteur de livres loués par la critique et prisés du public, assez habile pour siéger à la fois à l'Académie française et à l'Académie Goncourt. Son fils lui présente celle qui deviendra sa femme, Ilse : une jeune actrice de cinéma Allemande connue dans son pays sous le nom d'Elsie Berger. Lorsque la guerre éclate, le fils Husson part pour Londres, laissant sa femme au côté de son père. Paul-Jean Husson en tombe éperdument amoureux, mais découvre rapidement que sa belle-fille est juive. Partagé entre son antisémitisme viscéral et cet amour interdit, Husson entreprend alors une invraisemblable virée en compagnie de celle qu'il ne cesse de désirer, à travers la France de l'exode.
Pétainiste convaincu, Paul-Jean Husson se livre à travers une lettre de délation qu'il adresse à Monsieur le Commandant et démontre que la part la plus vile de l'âme humaine ne trouve de meilleure place où se révéler que dans le genre épistolaire.
Terrifiant ! Dès les premières lignes, nous savons de quoi il est question. Les talents combinés du trio d'auteurs tiennent en haleine le lecteur sonné qui redoute une issue dont il a pourtant deviné qu'elle était fatale. Suivez les dérives, de 1932 à 1942, plus sentimentales qu'idéologiques d'un homme qui était tout sauf un sot.
Fan d'histoire c'est pour moi un régal de découvrir cette adaptation historique du roman épistolaire de Slocombe.
C'est à travers une lettre trouvée par les libérateurs anglais que nous plongeons dans cette histoire.
Glaçant, c'est le premier mot qui me vient à l'esprit au moment de refermer l'album. Ce témoignage parfaitement ficelé par Betaucourt est terriblement violent et inhumain.
Le récit est fort de par les événements historiques qui relatent mais pas seulement. L'auteur rajoute une certaine dramaturgie en prenant le parti de proposer un récit intimiste qui évoluera au fil des événements pour un terrible constat...
Graphiquement nous avons un mélange de traits entre réalisme et caricature pour un rendu séduisant. De plus le choix et l'utilisation des couleurs jouent plutôt bien sûr les émotions qui parcourent l'album.
En bref cette adaptation est pour moi une totale réussite qui se place comme une œuvre puissante et incontournable pour les férus d'histoire mais pas seulement !
Si la couverture ne m’invitait pas, le lettrage en surveillance et le feuilletage m’ont intriguée et donné envie de découvrir l’histoire de cet homme austère et de cette femme sur la photo en noir et blanc.
Paul-Jean Husson, académicien et héros de la première guerre est au cœur de ce récit, né dans un roman de Romain Slocombe adapté ici en bulles par Xavier Bétaucourt.
L’histoire se dévoile sous les mots de Paul-Jean par le biais d’une lettre de confession retrouvée par des militaires.
Homme fier et direct, il ne mâche pas ses mots. Dès le départ j’ai eu peu de sympathie pour cette figure guidée par la haine… ne dit-on pas qu’entre l’amour et la haine il n’y a qu’un pas ?
Au dessin, Étienne Oburie dont je découvre le crayon qui navigue entre dureté et douceur. En apparence figée, il délivre les émotions dans une colorisation adéquate et judicieuse. Tout comme la mise en page qui varie accentuant les moments forts voire horrible !
Une tourmente obsessionnelle qui humanise presque Mr Husson, pris dans les rouages de sentiments incontrôlables défiant ses convictions, son état émotionnel pourrait éveiller de l’empathie… cependant dans cette guerre où les pires monstres étaient puissants et cruels, peut-on croire que l’un d’entre eux se changerait en agneau ?
Monsieur le “Commandant”, je vous fais une lettre que vous lirez peut-être si vous avez le temps…
Non "Monsieur le Commandant" ne va pas vous parler de la lettre d’un déserteur. Mais cet album épistolaire va vous décrire le chemin parcouru par un homme, peut-on d’ailleurs le qualifier comme tel, avant de dénoncer sa belle-fille.
Que peut-il lui reprocher ? Absolument rien puisque Paul-Jean Husson est littéralement fou d’Ilse. Cette belle jeune femme, mariée à son fils, est juive. J’ai oublié de préciser que cette histoire se déroule pendant la Seconde Guerre mondiale. Et que l’Académicien, oui monsieur est un fin lettré, gravite dans le cercle des amis du Maréchal Pétain, dans cette tendance maurrassienne, littérairement et politiquement correcte à l'époque.
Le romancier Romain Slocombe est particulièrement doué pour nous dépeindre, dans son œuvre, des personnages foncièrement odieux, qu’on adore haïr. En sept lettres, des “salauds” !
Mais pour ceux-ci, en matière de dénonciation, une seule lettre suffit. Surtout quand elle est adressée à la personne idoine, en l'occurrence le Sturmbannfürer.
Et là, pas besoin de lettre anonyme entre gens qui se connaissent et se fréquentent...
Avec cet album adapté du roman éponyme, Xavier Bétaucourt et Etienne Oburie ont parfaitement su resituer le récit dans les sombres heures de la collaboration.
Le roman épistolaire fait place à une histoire alternant événements passés et rédaction du courrier.
La tension est présente à toutes les pages puisque, dès le départ, on ne peut occulter cette fin inéluctable.
Les dessins sont sobres, sans fioritures, et préfigurent parfaitement bien le caractère, on ne peut plus carré, de cet homme prêt à faire prévaloir ses idées et son idéologie sur un sentiment auquel il n’était pas habitué.
Quant à la colorisation, elle est parfaitement terrifiante et souligne certaines scènes pour les rendre encore plus inhumaines.
Mention particulière pour l'inspecteur Léon Sadorski, personnage récurrent de Slocombe, "invité" dans ce récit.
Un très bon album qui ne peut que faire ressentir l’horreur vécue et provoquée par certaines personnes pendant cette période sombre de notre Histoire.
Proposer un récit historique autour d’un personnage anti-héros, répugnant, c’est forcément casse-gueule… Mais Romain Slocombe fait ça avec talent. Sa série autour de Léon Sadorski (dont j’ai déjà parlé ici et qu’on aperçoit d’ailleurs dans l’album) le prouve. Cette BD est une adaptation d’un autre roman de l’auteur… mais le propos est semblable.
Paul- Jean Husson, c’est lui sur la couv… Impressionnant portrait de Etienne Oburie qui en fait un personnage proche de la caricature, ancien militaire, écrivain bourgeois, académicien, très tôt admirateur de Hitler, il choisira vite son camp. Celui de la collaboration, de la chasse aux juifs et aux bolcheviks… Un caillou vient pourtant enrayer son destin… Sa bru, Ilse, juive allemande, dont il tombe amoureux.
Il cherchera d’abord à la protéger, par la fuite puis par les relations qu’il possède… Puis…
Je n’en dirai pas plus, je vous laisse découvrir la lettre qu’il envoie au Sturmbannführer … une lettre qui commence par « Monsieur le Commandant… »
Au final, voilà un récit épistolaire fort, puissant qui pourra donner la nausée… X. Bétaucourt et E. Oburie réalisent un superbe travail d’adaptation et parviennent à donner un visage à l’inhumanité. Une réussite !
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