Indépendamment de sa qualité rédactionnelle, les grands mérites de cette nouvelle biographie du roi de la Vendée sont d'abord d'en montrer les ombres autant que les lumières, ensuite de présenter sous un jour neuf bien des épisodes démeurés obscurs.
Indomptable, sachant être à la fois brave et prudent, d'une gaieté à toute épreuve, adoré de ses hommes dont il partageait la misère et les dangers, aimé des femmes - ses fameuses amazones qui faisaient parfois le coup de feu -, il était très indépendant, fort peu solidaire des autres chefs vendéens, ambitieux, cruel parfois. Si, dès mars 1793, les paysans du canton de Machecoul le portent à leur tête, c'est à partir de l'hiver 1794, alors qu'il n'y a plus d'armée catholique et royale, alors que la Vendée paraît agonisante, que Charrette, accroché au Marais vendéen, va véritablement entrer dans la légende. Avant d'être capturé et fusillé à Nantes le 29 mars 1796, il opposera aux divisions républicaines et leur guerre totale une tactique d'embuscades et de fuites calculées qui en font un grand maître de la guérilla. Et cela avec des troupes de plus en plus squelettiques, car, à partir de 1795 - établissement de la liberté du culte -, les Vendéens n'aspirent plus qu'à la paix.
Françoise Kermina, grâce à des documents nouveaux puisés surtout aux archives de la Guerre et des Affaires étrangères, éclaire notamment l'affaire troublante du pacte avec la République (traité de La Jaunaye), signé en février 1795, et sa rupture cinq mois après, et les rapports de Charrette avec Louis XVIII, le comte d'Artois, l'Espagne et l'Angleterre.
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