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Mon ami, cet inconnu

Couverture du livre « Mon ami, cet inconnu » de Francois Ceresa aux éditions Pierre-guillaume De Roux
Résumé:

« "Nous étions des drôles aux larges épaules" chantait Montand. Encore une chanson, me direz-vous. Je sais. Mais les ados des années 70 sont les enfants du cinéma et de la chanson. Ils n'avaient que ça. L'imagination, la jeunesse. Une question demeure : qu'avons-nous fait de cette jeunesse ?... Voir plus

« "Nous étions des drôles aux larges épaules" chantait Montand. Encore une chanson, me direz-vous. Je sais. Mais les ados des années 70 sont les enfants du cinéma et de la chanson. Ils n'avaient que ça. L'imagination, la jeunesse. Une question demeure : qu'avons-nous fait de cette jeunesse ? »(...) « Tout a commencé en Terminales. Nous étions cinq. Nanard, Edouard, Fifi, Eric et moi. Installés au premier rang, tels des fayots. Royalistes le matin, communistes le midi, anarchistes le soir. » (...) « Pardaillan, Camus, Aragon, Verdi, Malher, Morricone, les Stones. Fifi vidait son Parker sur les chaussures des profs, Eric citait Jack London, Edouard jouait du tam-tam sur son bureau, je poussais des grognements de Quasimodo, et Nanard, ce faux-jeton, plongeait la classe dans une léthargie aux senteurs ténébreuses. » (...) «Je connaissais Nanard et Edouard depuis longtemps. Les deux autres sont venus après, sans compter Jacquot, un copain d'Eric, plus âgé que nous, gueule en lame d'Opinel, déjà en archi, un peu Gainsbourg, un peu Rachmaninov, plus juif que russe, pressé d'aller conduire une tractopelle dans un kibboutz. L'année du bac, j'ai présenté Armand à la bande, sosie de Jean Rochefort dans " Angélique marquise des anges ". Je l'avais connu à l'île de Ré, à la terrasse du Commerce, entre un Petit Sergent et une Munichoise surnommée Teufel. La sauce épaississait. Il fut tout de suite adopté. En fac de droit, en philo, en médecine, dans la livraison, dans les rades de Pigalle, chez « Chauffeurs sans voitures », à l'armée, au boulot, nous ne nous sommes pas quittés. Nous étions sept, comme les mercenaires... » Nanard, peintre, architecte, « doué comme un cochon », qui avait le chic de piquer les petites amies et parfois les femmes des copains, ne se remettra pas de la fin de la jeunesse que sonnent les années 80, « quand on s'est tous maqués. » Après les bons moments, les frasques, la fête et les scènes cocasses, émerge peu à peu le portrait d'un homme brisé, qui va sombrer dans l'alcool , ne peut « plus se supporter » et mettre fin à ses jours.
« On t'appelait Nanard. Nanard, ça fait film raté. Ca fait aussi Jojo, comme une chanson de Brel : « Voici quelques rires, quelques rêves, quelques blondes... »

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