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Moi, Tina Modotti, heureuse parce que libre

Couverture du livre « Moi, Tina Modotti, heureuse parce que libre » de Gerard De Cortanze aux éditions Albin Michel
Résumé:

Emigrée à San Francisco à l'âge de 17 ans, Tina Modotti y devient très vite une actrice de théâtre et une vedette du cinéma muet. Éprise d'Edward Weston, le célèbre photographe américain, elle part vivre à México où elle intègre les milieux intellectuels d'avant-garde. Devenue à son tour... Voir plus

Emigrée à San Francisco à l'âge de 17 ans, Tina Modotti y devient très vite une actrice de théâtre et une vedette du cinéma muet. Éprise d'Edward Weston, le célèbre photographe américain, elle part vivre à México où elle intègre les milieux intellectuels d'avant-garde. Devenue à son tour photographe, elle voit son nouvel amant, le révolutionnaire cubain Julio Antonio Mella, assassiné sous ses yeux, ce qui décide de son engagement dans la lutte politique. Commence alors pour elle une vie d'errance : Berlin, Moscou, Paris, l'Espagne en guerre...
Photographe de génie, femme à la beauté ravageuse, celle que d'aucuns surnommèrent la « Mata Hari du Komintern » construit un des destins les plus exceptionnels de son siècle. Mais qui était-elle vraiment ? Après la princesse Belgiojoso, Frida Kahlo, Violette Morris, Gérard de Cortanze, prix Renaudot pour Assam, se penche, dans ce livre plein de bruit et de fureur, sur le parcours libre et intense d'une femme perpétuellement partagée entre l'art et la vie.

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  • Troisième roman de Gérard de Cortanze que je lis. Après Laisse tomber les filles roman assez léger, j'ai eu le très grand plaisir de découvrir Femme qui court (Prix Historia 2019) qui retrace l'épopée de Violette Morris. Et voilà que je découvre à ma médiathèque favorite son dernier roman Moi,...
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    Troisième roman de Gérard de Cortanze que je lis. Après Laisse tomber les filles roman assez léger, j'ai eu le très grand plaisir de découvrir Femme qui court (Prix Historia 2019) qui retrace l'épopée de Violette Morris. Et voilà que je découvre à ma médiathèque favorite son dernier roman Moi, Tina Modotti, heureuse parce que libre, qui comme le titre l'indique, va suivre, cette fois la vie de Tina Modotti, que, grande lacune de ma part, j'avoue ne pas connaître.
    Le livre débute en 1896 par un mini résumé de la situation un peu partout dans le monde, pour arriver en Italie, à Rome, au Frioul, faire escale à Udine, ville située au cœur de cette région et s'arrêter enfin au numéro 113 de la via Pracchiuso, où le 17 août 1896, une femme accouche. Le bébé est le troisième enfant de Assunta et Giuseppe Modotti. Il s'agit d'une fille prénommée Assunta Adelaïde Luigia, vite surnommée Tina. La mère est couturière et le père, mécanicien, fait partie des 10 à 15 000 activistes qui répandent la théorie marxiste.
    Des raisons économiques et politiques poussent la famille à partir et à s'installer à Klagenfurt, Tina est à peine âgée de deux ans. Ils y resteront jusqu'en 1905 puis la vie en Carinthie devenant de plus en plus difficile, plutôt que de souffrir loin de leur patrie, ils rentreront à Udine. Mais Giuseppe pense comme beaucoup d'autres que la solution ultime pour échapper à la misère est le départ aux Amériques, d'autant qu'il est surveillé de près par la police, eu égard à ses activités politiques.
    Il décide donc de partir rejoindre son frère Francesco aux Stati Uniti, le 19 juin 1905. Ce n'est pas une fuite mais un projet. Il partira et fera venir le reste de sa famille dès qu'il aura pu réunir la somme nécessaire au voyage. En 1911, Mercedes, l'aînée sera la première à le rejoindre. Tina se retrouvera en quelque sorte soutien de famille. Elle doit quitter l'école et s'engager dans des ateliers de filatures et travailler douze heures par jour. "Cette lutte incessante contre la pauvreté va la marquer à jamais." Petite lueur d'espoir avec l'oncle Pietro, photographe réputé, qui lui apprend les rudiments du métier. C'est avec lui "qu'elle vit ses premiers contacts avec cet art si particulier." mais cela ne suffit pas au bonheur et à l'équilibre de Tina, épuisée par le travail. Elle décide, un matin de 1913, d'embarquer pour Gènes avec pour destination finale : l'Amérique.
    Après une traversée infernale de deux semaines, jusqu'à New York, un voyage de huit jours en train la conduira à San Francisco où l'attendent son père et sa sœur Mercedes. Elle trouve rapidement un emploi de couturière puis de mannequin. D'une beauté légendaire, elle devient une vedette du cinéma muet puis photographe. "Tina vécut pleinement ses turbulentes années de jeunesse avec fougue et liberté." Elle devient amante du photographe Edward Weston qui la fera poser pour lui (À noter le détail d'une de ces photos, magnifique, imprimé sur le bandeau du livre : l'iris blanc).
    Elle voyage, se rend au Mexique, côtoie de nombreux intellectuels et artistes dont Diego Riviera, Frida Kahlo et tombe amoureuse de Julio Antonio Mella, révolutionnaire cubain en exil, avec qui elle vivra quelques mois intenses et dont l'assassinat bouleversera sa vie. Elle deviendra alors une militante révolutionnaire à part entière. Expulsée du Mexique, elle se rendra à Berlin, Moscou, Paris, en Espagne...
    J'ai été complètement époustouflée par la vie intense de cette femme inclassable, tellement forte et talentueuse, qui s'est cherchée sa vie durant et qui a connu à la fois les montées en puissance du communisme et du fascisme, fascisme qu'elle a combattu toute sa vie. Elle a par ailleurs, toujours défendu sa propre liberté et celle d'exercer son art. J'ai vraiment été fascinée par cette forte personnalité, toujours en recherche d'esthétisme et qui n'a jamais dissocié la politique de la photographie.
    Gérard de Cortanze, dans ce livre formidablement documenté où les éléments de la vie de Tina font très souvent référence à des lettres ou à des citations de ses contemporains met en lumière, une fois encore une femme d'exception !
    Tous les titres de chapitre sont extraits de lettres écrites ou de propos tenus par Tina Modotti, pour exemple, les deux premiers :
    1 - J'aime me balancer du haut du ciel.
    2 - Je sens qu'il doit exister quelque chose pour moi, mais je ne l'ai pas encore trouvé.
    J'ai lu ce roman avec une grande curiosité, tant il retrace une vie trépidante, hors du commun et menée à une allure plus que soutenue.

    À noter qu'une minisérie télévisée de six épisodes sur la vie de Tina Modotti est en développement, avec Monica Bellucci dans le rôle principal et que quatre pièces de théâtre sont également en préparation.

    Chronique illustrée à retrouver sur : http://notre-jardin-des-livres.over-blog.com/

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  • Tina Modotti. Assunta Adelaide Luigia Modotti, dite tina était née en 1896 à Udine en Italie au sein d’une famille de six enfants et où l’argent était rare. Travaillant dès douze ans dans une usine textile elle partira quelques années plus tard à San Francisco pour rejoindre son père et sa sœur...
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    Tina Modotti. Assunta Adelaide Luigia Modotti, dite tina était née en 1896 à Udine en Italie au sein d’une famille de six enfants et où l’argent était rare. Travaillant dès douze ans dans une usine textile elle partira quelques années plus tard à San Francisco pour rejoindre son père et sa sœur ainée qui vivent déjà aux Etats-Unis. D’un atelier de confection elle devient mannequin, se faisant remarquer pour sa beauté. Puis, le théâtre, des films muets mais qui la cantonnent dans des rôles de « belle et tais-toi ». Le tempérament de Tina, rebelle et volontaire, ne s’y prête guère. C’est la photographie et l’engagement politique qui front d’elle une icône libre et libertaire, engagée et militante.

    Son premier mari, Robo, meurt au Mexique, pays qui l’attire et où elle vivra une passion charnelle intense avec un autre maître de la photographie, Edward Weston. Progressivement, elle s’engage dans le combat politique, rejoint les groupements communistes et entretient avec d’autres artistes des relations débridées. L’argent se fait rare mais peu importe, elle vit intensément ses passions, sa fougue paraissant inépuisable.
    Séparée de son amant, elle tombe follement amoureuse du révolutionnaire Cubain, Juan Antonio Mella, qui sera assassiné alors qu’ils rentraient tous les deux chez eux. Une campagne de diffamation contre Tina Modotti commence, elle est obligée de s’enfuir et Berlin est la ville qui l’accueille dans son exil. Mais nous sommes en 1930, le nazisme prend de l’ampleur et la militante antifasciste se réfugie à Moscou où elle retrouve Vittorio Vidali, militant communiste et qui sera son dernier amant. Les élans sensuels sont inexistants, seule la politique unira le couple qui partira en Espagne lors de la guerre civile. Quand elle quittera le pays ibérique, elle ne doute pas que trois ans plus tard, ayant retrouvé le Mexique, elle meurt d’une crise cardiaque. Seule dans un taxi. Elle n’a que quarante-cinq ans.

    Après Frida Kahlo, Violette Morris, Gérard de Cortanze fait revivre sur trois cents pages un destin exceptionnel d’une femme exceptionnelle par son désir fou de liberté pour elle et pour les autres. Elle brûlera la chandelle par les deux bouts mais sa vie sera si intense qu’elle donne l’impression d’avoir vécu un siècle. Une biographie qui remet en place des vérités pour celle que l’on surnomma la « Mata Hari du Komintern », trop souvent ignorée pour son art, cet art de la photographie qu’elle aimait tant et qui d’un côté a certainement accentué cette envie de se rebeller par ce qu’elle voyait par l’objectif. Anticonformiste, réfractaire, désirant mener son esprit et son corps comme elle le souhaitait.

    En prime, cette biographie est un formidable kaléidoscope sur une période bien trouble, au Mexique comme en Europe, faisant revivre ceux qui ont contribué à ce que la liberté finisse par l’emporter.
    Un portrait mis à nu que Tina Modotti aurait sûrement apprécié.

    Blog : https://squirelito.blogspot.com/2020/02/une-noisette-un-livre-moi-tina.html

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