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Plus qu'un magistral roman de genre, d'une singularité confondante, Catriona Ward nous propose ici une réflexion sur la mémoire, le passé, les traumatismes et les récits que l'on s'en fait. Un ouvrage qui hante le lecteur bien après avoir refermé la dernière page.
Été 1989. Les parents de Wilder Harlow viennent d'hériter d'un cottage dominant les côtes du Maine. L'adolescent, plutôt mal dans sa peau, fait la connaissance sur la plage d'une jeune fille, Harper, et d'un garçon, Nathaniel. Très vite, le trio devient inséparable. Mais malgré le tableau idyllique du bord de mer, des balades en bateau, des amitiés naissantes et des secrets partagés, des rumeurs courent à Whistler Bay. On parle d'une mystérieuse noyée dont le corps n'a jamais été retrouvé, d'un homme qui s'introduit la nuit dans les foyers pour prendre en photo les enfants pendant leur sommeil... Bientôt, l'inquiétude est avivée par des événements beaucoup plus sombres. Pour les trois adolescents, les portes de l'enfance se referment à jamais. Profondément marqué, Wilder entreprend de rédiger ses mémoires. Prenant un visage totalement inattendu, l'horreur frappe à nouveau...
Après La Dernière Maison avant les bois, Catriona Ward joue une fois encore avec nos nerfs. Et de quelle façon ! Plus qu'un magistral roman de genre, d'une singularité confondante, elle nous propose ici une réflexion sur la mémoire, le passé, les traumatismes et les récits que l'on s'en fait. Un ouvrage qui hante le lecteur bien après avoir tourné la dernière page.
Ce roman, catégorisé polar, n'en est qu'un partiellement mais il devient vite un exercice virtuose d'écriture dans l'écriture, qui bien que brillant par certains côtés, n'est pas ce à quoi je m'attendais, qui m'a perdue et m'a lassée.
La première moitié de ce polar est assez classique et décrit l'amitié entre trois adolescents sur fond de femmes noyées et de peur du Rôdeur qui pénètre, la nuit, dans les maisons où il photographie des enfants endormis avec un couteau posé sur leur gorge.
Le mystère est résolu assez rapidement et la deuxième moitié se concentre sur le traumatisme vécu par les adolescents, le besoin d'écrire pour se libérer, l'amitié trahie. le roman devient un espèce de jeu littéraire où s'entremêlent, les personnages de Catrionna Ward, les mémoires de Wilder, un des adolescents, dont le texte a été volé, les romans qui en découlent. Les personnages, les mêmes dans tous les écrits, prennent vie avec des noms différents.
C'est certainement du grand art littéraire mais pour moi ce ne fut qu'un embrouillamini indigeste et incompréhensible avec, par construction, de très nombreuses répétitions puisque l'histoire de tous les écrits est la même, seul change le point de vue, seul change le narrateur. Je suis allée jusqu'au bout car je suis curieuse et je voulais voir comment l'auteure allait se dépêtrer de ce qui était pour moi un magma. Je n'ai pas été convaincue et n'ai rien compris entre les séances de magie, les fantômes, les cauchemars, les hallucinations.
Néanmoins, je lirai probablement "La dernière maison avant les bois" pour aller plus loin que ce roman avec l'auteure et peut-être y trouver de l'intérêt.
#MirrorBay #NetGalleyFrance
Des rumeurs courent à Wistler Bay: un rôdeur sévit la nuit, entre par effraction chez les habitants pour photographier les enfants endormis. Les clichés nonchalamment abandonnés dans la lande sont retrouvés par les parents terrifiés. Les rochers qui bordent l’océan chantent une mélodie lugubre et une légende hante les lieux : celle d’une déesse vivant dans une grotte qui dévore les âmes égarées. Mieux vaut ne pas s’éloigner du rivage lorsque l’on se lance dans quelques allers-retours à la nage. Des femmes ont disparu au fil des ans dans les environs, des nageuses expérimentées, et leurs corps n’ont jamais été retrouvés… Les parents de Wilder Harlow décident de passer tous leurs étés à Whistler Bay dans le Maine, où ils viennent d’hériter d’un cottage avec vue sur l’océan. Wilder, adolescent plutôt timoré, fait la rencontre de Harper, une jeune fille férue de magie et de Nat, un garçon qui ne le laisse pas indifférent. Ensemble ils vont vivre l’été qui va bouleverser leur vie à jamais. Des années plus tard, Wilder devenu écrivain, rédige ses mémoires.
Je n’ai pas pu résister : Catriona Ward est une énigme pour moi. Après La dernière maison avant les bois, lu l’an passé, la voici qui réitère l’exploit d’un roman totalement atypique et fascinant, qui méle plusieurs genres à la fois et aborde plusieurs thématiques insolites. On est vite happé par l’histoire de ces trois adolescents, qui se testent au départ par des défis singuliers puis se partagent entre premiers émois amoureux et réelle amitié. Se mêlent à leur quotidien estival, des rumeurs impliquant un psychopathe qui erre sur la côte et la disparition en mer de plusieurs femmes, dont les corps ne sont pas retrouvés… L’été s’achève sur quelques révélations et rebondissements éprouvants. Tout ceci nous est raconté par Wilder lui-même au travers de ses mémoires qu’il rédige dans le but de les faire publier. Car cette affaire est désormais connue, il s’agit de celle du « rôdeur de la côte », devenue célèbre des années plus tard. A cette occasion, Wilder revient sur les lieux de son adolescence et renoue avec le passé.
Evoqué comme je viens de le faire, ce roman a l’air simple. Il n’en est rien. Amis lecteurs, accrochez-vous, soyez très concentré, n’en perdez pas une miette et vous serez récompensé. Comme lors de son précédent roman, Catriona Ward a le don, comme par magie dont il est un peu question dans ce livre, de vous passer le cerveau au shaker. Au fil de ma lecture, j’ai songé à diverses oeuvres étranges, parmi lesquelles celles de Dennis Lehane, Lewis Carroll ou David Lynch. Ce livre m’a autant subjuguée que déroutée et m’a emmenée là où je ne suis jamais allée. Mon estomac s’est plus d’une fois noué pour le personnage de Wilder, qui ne comprend pas plus que nous lecteur, ce qui lui arrive. On a parfois l’impression de franchir les portes d’une quatrième dimension… A quel genre de jeu est-il confronté, est-ce une farce, une manipulation? Tout comme les personnages, nous sommes les jouets de Catriona Ward, des marionnettes qu’elle aime secouer et projeter tête en bas…
« Les écrivains sont des monstres, quand on y pense. Ils dévorent tout ce qui passe à leur portée. »
Les écrivains dévorent leurs personnages, (leurs lecteurs peut-être aussi…), ils font ce qu’ils veulent avec eux, mais l’inverse est vrai également, l’auteur devient vite dépendant de ce qu’il a créé. La réflexion sur la création littéraire qui hante ces pages est surprenante, les jeux de mots auxquels se livrent les personnages sont étonnants. Pour être honnête, je suis déroutée par le dénouement et le fait que la magie devienne prépondérante à la fin du récit, ce auquel je ne m’attendais pas. Mais il y avait tout au long de ma lecture une forme de fascination pour le style et les personnages inventés par Catriona Ward. Parmi mes lectures récentes, elle est l’autrice la plus singulière que j’ai pu découvrir. Je remercie pour cela les Editions Sonatine via Netgalley.
Juin 1989. Le père de Wilder Harlow a hérité du cottage de l’oncle Vernon. L’adolescent, originaire de New-York et pensionnaire-boursier du lycée privé (côté) de Scottsboro (et accessoirement tête de turc de ses camarades …) va passer un été à Whistler Bay, avec ses parents (un couple au bord de la rupture… ) Histoire d’en profiter un peu avant de prendre la décision de vendre – ou non – l’héritage.
Le jeune garçon de seize ans est très complexé par son aspect physique : le « look Harlow » d’après son père (grands yeux d’insecte – bien trop clairs – et peau très blanche …)
Dès son arrivée, Wilder va se lier d’amitié avec un garçon (Nathaniel) et une fille (Harper) de son âge, rencontrés sur la plage toute proche. Harper est anglaise et se remet très mal d’une tragédie familiale. Nathaniel est américain (du coin) et supporte mal l’abandon de sa propre mère. Quant à Wilder, la sienne est carrément dépressive …
Une « trouble » amitié va naitre entre eux – et ce durant plusieurs années. Années au cours desquelles il va régulièrement être question du fameux « rôdeur », responsable de plusieurs disparitions féminines … Cet angoissant rôdeur, qui sèmerait des photos polaroids, comme autant de petits cailloux … Personnage inaccessible, qu’on supposerait parfois sorti tout droit de leurs imaginations débordantes … Une sorte de « chimère » aussi inapprochable que fascinante : pourrait-elle avoir, finalement, une relation directe avec leur propre histoire ?
Un roman surnaturel, qui entremêle secrets de famille, complexité des relations humaines, drames mais également mystère, folie et fantastique. Une sombre intrigue, à mi-chemin entre littérature blanche et noire … Le lecteur s’y perdra un peu par moments …
Alors que l'océan se révèle d'un calme apparent, méfiez-vous car des sirènes pourraient bien vous entraîner dans les abysses...
En refermant "Mirror Bay", la réflexion qui me vient à l'esprit c'est qu'il n'y a que Catriona Wars pour nous proposer un tel ouvrage où nos méninges deviennent le temps de cette lecture de véritables serpents de mer partant dans tous les sens. Comme ça a été le cas avec son premier roman "La dernière maison avant les bois" qui était un véritable ovni, l'auteure nous repropose ici une lecture qui se révèle à des années-lumière de ce que j'ai l'habitude de lire et qui lui correspond si bien.
J'ai adoré l'ambiance pesante et malaisante se dégageant de ce roman alors qu'au premier abord, on pourrait penser à une simple histoire d'adolescents le temps des vacances d'été dans le Maine. Connaissant la plume de l'auteure, je m'attendais à me retrouver dans un récit dans lequel j'avancerai totalement à l'aveugle et finalement, c'est sans difficulté que Catriona Wars a su me balader.
J'ai trouvé que ce texte comportait quelques longueurs qui peuvent en rebuter plus d'un, mais celles-ci se révèlent être des cailloux déposés sur le sol que l'on suit pour finalement se retrouver dans une impasse qui sera source d'un retournement que l'on n'aura pas vu venir. Pensant pourtant être plus vigilante et habituée aux tours de passe-passe de l'auteure, j'ai été complètement bernée et, à force, j'ai eu la sensation de ne plus savoir à quel saint me vouer ce qui fait que ce roman est une véritable réussite pour moi.
Je tiens à remercier les Éditions Sonatine et Netgalley France pour cette lecture dont je me rappellerai longtemps et qui m'a donné une impression "de laisser une porte ouverte " similaire à ce que j'avais ressenti avec Shutter Island...
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