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Une évolution de l'être humain tel que nous le connaissons aujourd'hui, avec ses émotions et sentiments, serait de ne plus les ressentir. Ainsi, affranchi de ces sources "parasites", l'Homme pourrait se consacrer uniquement au travail, avoir un esprit purement logique, comme une machine. C’est ce que pense Thomas Shaddack. C'est pour cette raison que ce mégalomane, cet homme (malheureusement) très intelligent a trouvé le moyen d'accomplir cela. Son but : avoir le pouvoir sur toute la ville, car il peut mettre un terme à l’existence de la nouvelle race s’il le souhaite et, s’il meurt, itou. Après la ville, le reste.
Comment créer cet Homme nouveau? En injectant des sortes de micro billes électrisées, qui permettent d'annuler les effets des réactions chimiques qui nous font ressentir telle ou telle émotion, mais aussi d'améliorer les performances du corps humain, notamment au niveau de la régénération des cellules. Et, le must, de permettre à l'esprit de contrôler la matière du corps, permettant à ceux de la "Nouvelle Race" de prendre la forme qui est selon eux la plus adaptée : la forme d'un loup pour chasser, fusionner avec les ordinateurs pour mieux travailler, etc.
Forcément, au départ, il convainc quelques-uns de tester ça, car ils pensaient devenir plus efficaces. Ainsi, les forces de l'ordre sont-elles les premières visées
Serait-ce une bonne chose, si c'était possible? Oui, sauf que tous ceux de la Nouvelle Race ne vont pas forcément évoluer dans le "bon" sens. Ils deviendront des "regressifs". En gros, cet état ferait ressortir le naturel qui est ancré dans les gènes humains, celui de céder à nos pulsions animales, de ne vivre que pour le plaisir.
J’ai adoré cet aspect-là, car tous ceux qui ont reçu les injections sont potentiellement des régressifs et qu'ils sont tiraillé entre l'envie de régresser comme leurs "nouveaux" semblables, de céder à leurs pulsions et la peur de l'inconnu, de ne plus pouvoir redevenir comme avant.
L’un des personnages veut à tout prix résister, ne pas régresser, garder son apparence humaine, même s’il ne ressent plus rien non plus, hormis la peur (c’est le seul sentiment qu’ils ont gardé).
Ainsi, nous ne sommes pas uniquement dans la peau de ceux qui tentent de survivre, comme c’est souvent le cas dans les livres d’épouvante, mais aussi dans celle des régressifs, qui regrettent plus ou moins, au début, de ne plus pouvoir redevenir comme avant. D’autant qu’une fois atteint le stade de régressif, le souvenir de ce qu’ils étaient s’estompe jusqu’à disparaitre et les transformer irrémédiablement.
Je trouve que tout cela invite à une certaine réflexion sur notre nature et sur ce que notre civilité, notre éducation, permettent de maintenir enfoui en nous.
Evidemment, l’expérience tourne mal. Tous ces changements métaboliques rapides demandent énormément d’énergie, ce qui fait des régressifs des affamés qui dévorent tout ce qu’il est possible de dévorer.
Moonlight Cove, petite ville tranquille de Californie, se transforme ainsi en véritable enfer pour ceux qui tentent de survivre. Au départ, nous suivons indépendamment la route de plusieurs personnages : Sam Booker, Chrissie Foster, Tessa (voir synopsis) et Harry, un infirme, vétéran de la guerre. Puis, comme on s’y attend forcément, leur route finit par se croiser et ils vont tenter de se sortir en un seul morceau de cette pagaille.
J’ai trouvé les personnages intéressants (avec une préférence pour Sam, Harry et l'inspecteur de la ville qui fait partie de la Nouvelle Race) et j’ai été happé par le livre qui s'est révélé plus profond qu'il n'y paraissait.
Bref, je conseille ce livre à tous les amateurs de livre d'épouvante/fantastique. Également à ceux qui aimeraient nouer ou renouer avec ce genre.
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