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À quarante et un ans, Cal aborde une autre étape de sa vie : intrigué par l'histoire de sa famille, une famille au fort degré de consanguinité, il a décidé de consigner une fois pour toutes l'errance mouvementée à travers le temps de ses lointains parents, et du gène à l'origine de sa " double " nature. Tout a commencé à Smyrne en 1922. Desdémone élève des vers à soie, elle vit avec son frère Lefty qui va les vendre sur le marché. Lorsque les Turcs mettent le feu à la ville, ils fuient et s'embarquent sur un paquebot. C'est l'occasion de " reconstruire " leur vie sur la seule chose finalement qu'ils n'ont pas perdue, leur désir. Durant le long voyage qui les mènera à Detroit, ils se marient, tout en gardant le silence sur la nature incestueuse de leur union. À Detroit, Lefty ouvre un bar. Leur fils, Milton, le reprend dans les années 50, après avoir épousé sa cousine Tessie. Il le fait prospérer au point de rêver à une autre affaire. Les émeutes sociales de Detroit en juillet 1967 précipitent son projet : le bar brûle et Milton investit dans une fabrique de hot dogs. Il fait fortune et peut enfin s'installer dans les beaux quartiers : il achète la maison la plus excentrique de Grosse Pointe, la banlieue résidentielle de Detroit, une maison " moderne ", rue Middlesex. Et il envoie sa fille, Calliope, dans une école pour jeunes filles de bonne famille, jusqu'au jour où elle se lie avec l'une d'elles, une " rousse originaire de Grosse Pointe " qu'elle surnomme " L'Objet Obscur ".
Il est troublant d’imaginer tout ce que nous partageons avec nos ancêtres. La même démarche, les mêmes rides, la même manière de cligner des yeux. Dans Middlesex, Jeffrey Eugenides s’intéresse à un héritage particulier : celui d’un gène récessif sur le cinquième chromosome. Une mutation qui se balade dans la famille Stephanides depuis des générations, responsable de l’hermaphrodisme.
“J’ai eu deux naissances. D’abord comme petite fille, puis comme adolescent.” À plus de quarante ans, Calliope - devenu Cal - Stephanides semble avoir commencé à faire la paix avec son corps compliqué. “Une chose qu’il faut que vous compreniez : je ne suis pas le moins du monde androgyne.” me solitaire abonnée aux séductions inachevées, il mène une vie nomade et confortable. Seulement, l’histoire de son ascendance, une famille au fort degré de consanguinité, prend toute la place dans son présent. “Et au lieu de partager l’avenir avec quelqu’un, je me retrouve en compagnie du passé.”
Le fil de son histoire prend sa source en Grèce, dans un petit village de montagne où tout le monde est plus ou moins cousin. La plantureuse Desdemonia vit avec son frère Lefty, terrassé par des pensées honteuses et incestueuses. Lorsque le pays est envahi par les Turcs en 1922, ils sont contraints d’abandonner la culture de la soie et de fuir aux États-Unis. Ils se présentent à l’administration, non comme frère et sœur grecs, mais comme mari et femme français. Avec tout ce qu’il faut de distance et d’humour pour affronter cette situation, le narrateur déroule ainsi le fil de soie de l’histoire d’amour entre ses grands-parents. Car “ni Cal ni Calliope n’auraient pu exister sans tout ce passé à détricoter.”
Pour le couple, les décennies américaines passent, plombées par le secret et teintées de nostalgie grecque. Une maison, une voiture, un enfant, puis un autre, puis des petits-enfants, à élever au milieu des révolutions industrielles, des crises économiques et des émeutes raciales. “Le sexe de la statue de la Liberté n’y changeait rien. C’était la même chose ici que partout ailleurs : les hommes et leurs guerres.” Parmi leurs rejetons, Calliope Stephanides. De sa naissance à son adolescence, personne ne soupçonne le haut niveau de testostérone de cette fillette maigrichonne. Mais à la puberté, pas de seins, pas de règles, un début de moustache, une voix grave, et un “crocus” qui gonfle et qui s’allonge sous le mont de Vénus : une véritable malédiction pour notre petite américaine. “J’ai été la risée de mes camarades, le cobaye des médecins, l’objet des palpations des spécialistes et des recherches de chercheurs.”
Il y a quelque chose de la tragédie grecque dans ce roman peuplé de références mythologiques projetées dans l’Amérique profonde (d’une chaîne de hot dogs appelée Hercule à la conception d’un enfant le soir d’une représentation du Minotaure). Et comme dans une tragédie, l’héroïne - ou le héros, c’est comme il veut - est en proie à un destin exceptionnel et malheureux. Mais c’est un destin qu’il finit par maîtriser. C’est lui qui décide, metteur en scène de sa propre vie. De sa propre métamorphose.
L’histoire d’un homme intersexe assignée fille à la naissance.
J’ai trouvé ce roman très facile et agréable à lire. Le récit qui s'étend sur trois générations fait découvrir plusieurs facettes de l’histoire des Etats-Unis.
A ma connaissance, c’est le seul roman qui aborde le thème de l’intersexualité.
Prix Pulitzer 2003, ce roman est l'histoire de Callie née fille et qui se découvre garçon à l'adolescence suite à une anomalie génétique.
Toutefois, même si c'est abordé, ce n'est pas un récit sur le genre, sur l'inné et l'acquis mais c'est une saga familiale qui court sur trois générations.
Des grands-parents qui arrivent de leur village en Turquie, aux parents qui vont naître américains et connaître la grande dépression des années trente mais aussi le rêve américain aux petits-enfants.
C'est un roman intéressant, dense et qui demande de la concentration.
Le style est magnifique et la psychologie des personnages fouillée.
L'écriture est exigeante, il y a des longueurs et il faut s'accrocher au début pour rentrer dans l'histoire.
Il est questions d'intégration, d'image de soi, de traditions, de troubles de l'identité, d'origine et de tolérance.
C'est un roman à part.
Un frère et une soeur, immigrés grecs, arrivent aux États-Unis en 1922 sur un bateau, après avoir fui leur ville natale envahie par les Turcs. Ils démarrent une vie nouvelle et amoureux l'un de l'autre, se marient, cachant la nature incestueuse de leur relation, entraînant avec eux toute leur descendance qui devra faire face aux maladies génétiques… jusqu'à Cal, leur petite fille qui raconte son histoire dans ce livre.
À la fois épopée et roman d'apprentissage, Middlesex est un roman étrange et passionnant écrit par Jeffrey Eugenides dix ans après le succès de The Virgin Suicides. Il dresse un portrait de l'Amérique des années 20 aux années 70 à travers le destin peu ordinaire d'une famille d'origine grecque.
Middlesex est une grande oeuvre. En effet le roman narre une histoire personnelle et l'Histoire. Chaque époque est fascinante. On le dévore en quelques jours. Un livre nécessaire pour mieux comprendre certains problèmes de notre société.
lisez-le
Ce roman est en partie une saga familiale et j'aime souvent ce genre d'histoires. Mais là, j'avoue que j'ai un peu buté sur le couple de frère et soeur, alors qu'Invisible de Paul Auster, qui traite du même thème abordé différemment fut un coup de coeur. Précisons tout de même que Jeffrey Eugenides ne tombe jamais dans le sordide. J'ai beaucoup aimé la partie qui se situe à Ellis Island mais j'ai trouvé que l'ensemble manquait parfois de crédibilité et ça m'a empêché de m'attacher aux personnages. J'ai bien compris que certaines exagérations étaient symboliques, comme cette grand-mère qui ne souhaite plus quitter son lit. Finalement, c'est le moment où Calliope découvre son hermaphrodisme qui m'a le plus plu. C'est à New-York qu'a lieu l'une des scènes les plus intéressantes de ce roman, à mon avis, celle de rencontre avec le médecin qui préfère cacher une partie de la vérité.
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