2008, deux mille ans exactement après que le poète latin Ovide, contraint par l'empereur Auguste à s'exiler, eut quitté l'Italie, laissant derrière lui un manuscrit encore inachevé mais qui circulait déjà dans Rome, celui des Métamorphoses.
Le musée Saint-Raymond, Musée des Antiques de Toulouse, un lieu qui permet d'ordinaire à ceux qui le visitent de remonter le temps, un lieu qui met aujourd'hui en regard des oeuvres du passé et des photographies contemporaines.
Une exposition qui a un commencement et une fin, mais dans laquelle chacun peut commencer et finir par ce qu'il veut ; une exposition que l'on ne peut découvrir d'un seul regard, et où il faut se glisser pour passer insensiblement d'une image à un objet, d'un objet à une image.
Une pénombre qui environne les photographies éclairées par la lumière des projecteurs ; le pinceau lumineux d'une lampe-torche modelant, dans l'ombre du studio, le corps du modèle.
Un photographe qui enseigne le latin au Lycée Saint-Sernin, un professeur de latin qui expose des photographies au Musée Saint-Raymond ; les textes traduits disent l'instant de la métamorphose, les photographies l'ont saisi.
Un poète qui, à 2000 ans de nous, fait entendre sa voix, et des visiteurs qui en perçoivent l'écho en eux-mêmes ; une oeuvre semblable à la cire du mont Hymette, que l'on pétrit entre ses doigts et qui est d'autant plus apte à prendre de nouvelles formes qu'on la pétrit davantage.
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Caraïbes, 1492. "Ce sont ceux qui ont posé le pied sur ces terres qui ont amené la barbarie, la torture, la cruauté, la destruction des lieux, la mort..."
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