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Sur un transat, il mange un esquimau. Le chocolat fond autour de sa bouche, il s'en met partout. On dirait du sang séché. Le ciel est de la même couleur que le soleil. Ce matin, on a braqué le minibar. Augustin voulait qu'on célèbre son départ. L'air a une vague odeur de jasmin. Je suis sûr que c'est le produit d'entretien. Il se lève pour aller commander quelque chose au restaurant, de l'autre côté de la piscine. Je l'observe. De longs palmiers bougent lentement derrière lui. S. S.Frédéric Beigbeder a même déclaré que c'était le Bonjour tristesse de la rentrée. Clémentine Goldszal, Elle.Il est cruel, lucide, méchant, tendre, non dupe. Il ne fait pas de littérature et, du coup, il en fait, parfois, de l'excellente. Son bréviaire pourrait, à cet égard, servir de petite bible très culte aux ados en colère. Jean-Paul Enthoven, Le Point.
Un adolescent un peu désœuvré, fortuné qui part à la dérive, alcool, sexe drogue un grand classique qui interpelle surtout par l'âge du personnage principale.
L'écriture est fluide et agréable mais le fond de l'histoire n'est pas très passionnant. Tout y est trop lisse, sans passion, ni espoir. Pas de suspens, que des actes ou des faits sans réels liens, on attend désespérément qu'il se passe quelque chose.
Lien : http://livresselitteraire.blogspot.fr/2016/09/mes-illusions-donnent-sur-la-cour-sacha-sperling.html
Sacha, quatorze ans, est issu d’une bonne famille. C’est un jeune adolescent paumé comme beaucoup de gamins à son âge.
Un jour, dans un train, il va rencontrer Augustin, un ado du même âge mais un peu moins fréquentable. Ce dernier va devenir indispensable à la vie de Sacha et le faire tomber dans tous les vices : drogue, alcool et sexe. Tout est bon pour oublier cette vie.
Mais comment réagit-on lorsqu’à quatorze ans il faut affronter la réalité de plein fouet ? Comment réagit-on quand on prend conscience que cette personne qui nous tient à cœur n’est autre que la personne qui nous brise également ?
Ah l’adolescence ! Cette période si compliquée où l’on se cherche, où l’on teste, où la colère prend le pas sur cette construction de soi. Sacha Sperling la décrit avec cette prose sensible et crue qu’on lui connaît. Un phrasé court, lancinant comme pour mieux s’approprier les sentiments de cet adolescent fracassé par la vie, par une mère à moitié dépressive et un père absent.
Alors à quatorze ans, on essaye la weed, et puis la coke, et puis le sexe sous l’effet de l’alcool ou de la drogue, comme ça sans raison … si ce n’est oublier ce monde qui nous entoure, qui nous fait chier, qu’on ne comprend juste pas en réalité. Et ça, l’auteur le retranscrit parfaitement, on ressent le mal-être qui habite Sacha en permanence. Grandir, tester, sombrer dans le vice. Oui, mais l’enfance n’est jamais loin. Amer paradoxe que l’auteur met en avant lorsque les personnages de ce récit jouent dans la nuit à une fausse guerre après avoir fumé des joints … On sent que ces adolescents sont encore habités par l’innocence de l’enfance, qu’ils se battent pour se faire une place dans le monde pré-adulte et en même temps on les découvre projetés dans le monde des grands sans savoir ce qu’ils font, sans savoir comment cet inconnu fonctionne. Mais n’est-ce pas cela l’adolescence – ou l’adolescence dans le milieu bourgeois – se situer au croisement de la vie et ne pas savoir quelle direction emprunter ? Et à quatorze ans, on se cherche, est-on hétérosexuel, bisexuel ou homosexuel ? Peut-on se prendre pour un adulte ? Quelle est notre place dans cette société ? Ce sont tous ces questionnements que l’auteur met en lumière dans ce roman à la fois doux et violent.
Je ne vous cache pas avoir été quelque peu "choquée" par l’âge et les expériences faites par les protagonistes mais après tout lorsque l’on jette un œil sur notre génération, sur la mienne en tout cas, je trouve que l’auteur n’est pas si loin de la vérité.
Quoi qu’il en soit, c’est sans tabous que Sacha Sperling livre au lecteur la décadence qui habite ses personnages. Au-delà de ces questionnements adolescents, j’ai trouvé la critique de cette société si pertinente : le rôle des images (films pornographiques), l’influence des gens qui nous entourent, l'inconscience et le je-m’en-foutisme ambiants … Son analyse et son regard sont d’une maturité déconcertante lorsque l’on sait que l’auteur, actuellement âgé de vingt-six ans, a écrit Mes illusions donnent sur la cour à seulement dix-neuf ans.
Ce récit a été une véritable claque, il remue tant de choses en nous et nous oblige à nous questionner sur nous-même ou le rôle que l’on jouera dans l’apprentissage de nos enfants. Sans parler de la plume, qui j’en ai conscience peut ne pas plaire à tout le monde mais qui pour ma part, après deux lectures de l’auteur, m’a littéralement conquise.
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