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« Marguerite Audoux écrivait non avec l'espoir de publier ses oeuvres, mais pour ne point trop penser a` sa misère, pour amuser sa solitude, et comme pour lui tenir compagnie, et aussi, je pense, parce qu'elle aimait écrire. (...) Il m'est doux de parler de ce livre admirable, et je voudrais, dans la foi de mon âme, y intéresser tous ceux qui aiment encore la lecture. Comme, moi-même, ils y goûteront des joies rares, ils y sentiront une émotion nouvelle et très forte. (...) Et l'on sent bien souvent passer la phrase des grands écrivains : un son que nous n'entendons plus, presque jamais plus, et où notre esprit s'émerveille.» Octave Mirbeau
Il y a quelques semaines, j'ai écouté un podcast de l'excellente émission de France Culture, Entendez-vous l'éco, consacré à la Belle Epoque, et, en son deuxième volet, à la condition des femmes ouvrières, en s'appuyant sur l'œuvre de Marguerite Audoux.
Les extraits de ses romans illustrant l'émission m'avaient bien plu, j'ai cherché et rapidement trouvé une version électronique de ses œuvres complètes, et je me suis plongée aussitôt dans Marie-Claire, premier volet de son autobiographie romancée (peut-on parler d'autofiction pour un roman de 1910 ?).
A la mort de ses parents, Marie Claire est envoyée dans un orphelinat, seule sa sœur pouvant être recueillie par une cousine. Elle se lie d'amitié avec Sœur Marie-Aimée, qui a pour Marie-Claire des sentiments presque maternels.
Mais l'enfant doit quitter le couvent et est placée comme bergère dans une famille de fermiers de Sologne. Un quotidien rude, travailleur, où tous sont logés à la même enseigne.
Dans une langue simple, un style très clair et précis, Marguerite Audoux raconte en phrase simples le quotidien de la campagne où, en hiver, des loups viennent encore emporter des moutons ! Où les convenances doivent être respectées, et où il est hors de question d'imaginer des relations inter-classes sociales.
La fin du roman nous la voit embarquer dans un train pour Paris où elle deviendra ouvrière.
A suivre donc, très bientôt !
A noter que ce roman a été préfacé par Octave Mirbeau et a reçu le Prix Femina en 1910 !
Il a, par ailleurs, inspiré le titre du magazine éponyme.
Ce roman de Marguerite Audoux, qui a obtenu le prix Femina en 1910, est tombé dans l’oubli. Il a pourtant rencontré un grand succès et donné son nom au magazine féminin éponyme.
Ce roman autobiographique, nous raconte l’enfance de Marie-Claire, petite orpheline de cinq ans. Le père est un ivrogne et, à la mort de la mère, elle est séparée de sa sœur et confiée aux religieuses. Là elle se prend d’affection pour sœur Marie-Aimée au prénom prédestiné et qui sera comme une mère pour elle.
Marie-Claire quittera les murs protecteurs du couvent pour être placée comme bergère chez des fermiers. Elle découvre alors la vie de la campagne - nous sommes en Sologne- et les travaux de la ferme suivant les saisons.
A travers ce témoignage naïf, on palpite au gré des amours enfantines, des frayeurs lorsque le loup rôde, et on s’émeut lorsque la jeune fille fugue pour retrouver sa chère sœur Marie-Aimée.
Le style, d’une grande simplicité, est tout en suggestions, ce qui le rend si émouvant. La petite Marie-Claire sait observer et nous découvrons la vie à travers ses yeux d’enfant. Même si l’existence n’est pas toujours facile, tout est pur, innocent et plein de vitalité, ce qui donne un charme indéniable à ce petit roman.
Cette description de la vie paysanne fait songer à Georges Sand, mais l’écriture de Marguerite Audoux a cette simplicité, cette sincérité qu’on ne retrouve pas chez la grande romancière du XIX e siècle.
Ne nous y trompons pas : derrière la simplicité du texte, il y a une densité littéraire.
Un bon moment de lecture
Ecriture très simple, on s'attache à l'héroine dès la première page du livre. Beau témoignage d'une vie. Cependant je suis un peu déçue par le rythme de l'histoire, j'espère apprécier davantage la suite de cette histoire "L'atelier de Marie claire".
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