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Lake Forest, Illinois. À 96 ans, la vieille dame à laquelle Jim Fergus rend visite semble bien inoffensive... Renée de Fontarce McCormick, sa grand-mère, est pourtant une femme de tête, au caractère entier, qui a connu un destin hors du commun.
De son aristocratique France natale aux rives du Nouveau Monde en passant par les sables d'Égypte, Jim Fergus retrace son parcours et voit petit à petit apparaître le visage de sa propre mère, Marie-Blanche.
Pour essayer de comprendre. Pour, peut-être, renouer avec les femmes de sa vie.
Un livre à la fois personnel, bouleversant et sensible. Une fois encore, Jim Fergus frappe très fort. François Busnel - L'Express
Habituellement, je ne suis pas une fervente adepte des sagas familiales pour la simple et bonne raison que je me perds facilement dans les nombreux protagonistes s’ils ne me sont pas clairement et efficacement explicités. Lorsque j’ai découvert cette proposition de lecture via le groupe Picabo Book Club, j’ai décidé de malgré tout me lancer. Et je dois directement l’annoncer : j’ai vraiment très bien fait car c’est une magnifique découverte que ce livre de Jim Fergus.
Avant toute chose, je dois vous écrire qu’il ne s’agit pas d’une nouveauté à proprement parler mais bien d’une troisième édition retravaillée par l’auteur, Jim Fergus, lui-même. Alors que certaines critiques et lecteurs faisaient état de certaines faiblesses dans le texte, voire aussi dans sa construction, il a réécrit ce bouquin et nous offre ici un livre inoubliable. Cela est explicité dans le prologue et m’a permis d’enfin comprendre pourquoi j’avais l’impression d’avoir connu un livre de Jim Fergus avec le même titre que Marie Blanche mais avec une couverture totalement différente.
Ce livre sera indubitablement l’un de mes coups de coeur de l’année car j’ai eu de grandes difficultés à parfois le laisser et à ne pas poursuivre sa lecture malgré l’heure tardive par exemple ou à la fin de mes voyages en train pour me rendre au travail. J’ai vraiment été conquise que ce soit par l’histoire que par la façon dont il a d’écrire ces mémoires romancées.
Jim Fergus revient sur la vie de deux personnages en particulier : sa propre mère Marie Blanche et Renée, sa grand-mère maternelle. Mais quel destin ont-elles toutes les deux connus! L’auteur nous les conte comme s’il avait vécu près d’un siècle en fin de compte à leur côté. Même s’il annonce lui-même, dans une note au début, qu’il s’agit d’un roman, d’une fiction, d’une oeuvre d’imagination, cela est aussi « des mémoires autobiographiques documentées ».
C’est comme si, tant sa mère que sa grand-mère avaient toutes deux vécu plusieurs vies en une. Bien loin d’en faire des héroïnes sur tous les tableaux, il ne manque pas d’en révéler leurs failles, leurs faiblesses mais également leurs défauts. Il ne cherche pas à faire croire à un conte de fée mais comme il le dit si bien lui-même : « (…) que ma famille me manque plus que jamais. Je voulais de nouveau la saluer. (…) ».
C’est très dense et conséquent car ce livre compte plus de 735 pages mais je ne me suis jamais ennuyée et n’ai pas vu le temps passé en sa compagnie. En plus, cette édition est agrémentée de photographies des albums familiaux. Ainsi, les photos qui décorent ses pages offrent des visages aux personnages et rendent le texte encore plus vivant. C’est indéniablement une plus-value que l’auteur offre aux lecteurs en ayant puisé dans ses souvenirs et photographies de famille.
Le seul petit grief que je voudrais relever mais qui ne concerne pas en soit le substrat du roman, ce sont des coquilles dans les dates. Sans avoir une lecture de correctrices de manuscrit, j’ai déjà trouvé 4 erreurs de dates. Je ne sais pas s’il s’agit de coquilles ou d’erreurs dans la retranscription mais ce sont quatre incohérences assez flagrantes, trois dans le texte et une comme légende d’une photo.
Jim Fergus est né d’une mère française et d’un père américain. Sa grand-mère, Renée de Fontarce, issue d’une famille d’aristocrate a connu trois mariages et un destin qui l’a conduite de l’Oise aux Etats-Unis. Sa mère, Marie-Blanche a cru vivre un conte de fées avant que sa vie vire au cauchemar.
Jim Fergus nous retrace dans ce livre les destins de ces deux femmes et nous livre une saga très personnelle et pleine d’émotions. Car les vies de Renée et de Marie-Blanche sont loin de suivre un chemin tranquille et linéaire. De la relation trouble qui se noue entre Renée et son oncle dès son plus jeune âge à l’internement de Marie-Blanche devenue alcoolique, l’auteur ne nous dissimule rien des drames et des mensonges qui ont façonné l’histoire familiale et son héritage.
C’est absolument passionnant, et on a parfois du mal à se rappeler qu’il s’agit de l’histoire de la propre famille de Jim Fergus pour avoir l’impression d’être dans un roman tant les rebondissements, les relations parfois sordides qu’entretiennent les membres de la famille, les aveuglements volontaires dont chacun fait preuve et les conséquences terribles qu’ils ont sur Marie-Blanche paraissent incroyables.
Jim Fergus a fait le choix de ne porter aucun jugement sur ces deux femmes et leurs agissements. Il énonce les faits, les accumule, nous dresse deux portraits à la fois touchants et douloureux, nous montre une rencontre ratée entre une mère et sa fille blessées par leurs histoires.
Le récit est captivant, bien que parfois cruel, dur et bien sombre. On oscille entre compassion et incrédulité devant les réactions de Renée et de Marie-Blanche mais malgré tout on s’attache à elles car elles ont dû faire avec les lourds secrets familiaux et essayer de se composer une vie malgré tout. Avec plus ou moins de succès.
Malaise
Il n’y a pas vraiment d’autre mot qui me vient à l’esprit après avoir lu avec beaucoup de difficultés ce roman de Jim Fergus.
Pourtant je l’avais démarré avec en tête le souvenir de l’excellent Mille femmes blanches dévoré il y a quelques années. Savoir que j’avais entre les mains un roman très largement inspiré de la vie de l’auteur concourrait également à me réjouir par anticipation.
Las …
Que de sentiments mitigés et surtout que de sensations désagréables en le lisant.
A maintes reprises j’ai dû lutter pour ne pas le jeter aux ordures tant la description de certaines scènes m’ont soulevé le cœur que j’ai pourtant bien accroché.
En cause ?
La relation perverse et incestueuse entre Renée, la grand-mère de l’auteur et Gabriel l’oncle paternel de cette dernière. Je ne suis pas naïve et j’ai conscience qu'en d’autres temps des pratiques que l’on juge aujourd’hui barbares avaient malheureusement leur place dans les familles.
Mais ce qui m’a littéralement donné envie de vomir est que l’auteur s’attarde avec une forme d’obsession des chapitres durant sur les détails les plus scabreux de cette relation. J’ai eu du mal à croire que l’oncle pédophile ait ainsi patiemment attendu avant de "consommer" sa nièce.
Cette pseudo attente qui s’étire ad nauseam des pages durant me semble plutôt être un choix délibéré de l’auteur que cet inceste a fasciné.
Je n’ai pas compris ce parti pris d’autant que l’intrigue concernait plusieurs personnages qui apparaissent finalement plus comme des figurants écartés au second plan. Contrairement au titre du roman, Marie-Blanche, la mère de l’auteur n’est pas véritablement au cœur de l’histoire. Celle qui prend toute la place, ou plutôt ce qui prend tout le roman en otages c’est cette relation incestueuse que l’auteur a choisi de mettre sur un piédestal.
Même si je suis venue à bout de ce pavé je ne le conseillerai personnellement à personne à moins d’avoir l’esprit particulièrement retors.
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