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Un texte violent: approcher la précarité ultime, celles qui n'ont plus rien, au voisinage des tentes de Don Quichotte, au terme des tunnels de la drogue qui les accompagne. Et violence peut-être plus radicale dans le deuxième cahier, quand il est question de son propre chemin artistique. Comment on est reçu, comment on progresse. Ces communautés fragiles qui se créent autour d'une pièce de théâtre, d'un festival ou d'une pratique de rue. Violence par la proximité des visages, le frôlement des corps, les lieux de la précarité extrême, et ces lieux où se chercher soi-même passe par l'expérience des autres: les rave par exemple, ou une nuit sur une plage, ou les coulisses d'un grand festival. La colère de ce texte n'est pas une accusation - son chemin, on se le fabrique et si l'obstacle est plus lourd, on aura d'autant plus de force à le traverser. Dans ce chemin par lequel on chemine soi-même vers une pratique d'artiste, quelle place ou quel statut pour l'expérience directe de l'autre, extrême compris? Quel prix payer, quel trajet prendre On nous parlait autrefois d'engagement, ça résonne comment, quand c'est la société au temps de l'industrie culturelle qu'on arpente? Ces chemins, Marina Damestoy les arpente depuis longtemps. Une implication militante auprès des sans-abri, sans laquelle il n'y aurait pas devenir à ce visage entendu autrefois, et les textes écrits dans l'expérience même. Une implication théâtrale, festivals, arts de la rue, puis un passage à la revue Mouvements. Maintenant, le livre.
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