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Philip, sans la connaître, déteste cette femme que son cousin Ambroise, avec lequel il a toujours vécu étroitement uni dans leur beau domaine de Cornouailles, a épousée soudainement pendant un séjour en Italie.
Quand Ambroise lui écrira qu'il soupçonne sa femme de vouloir l'empoisonner, Philip le croira d'emblée. Ambroise mort, il jure de le venger.
Sa cousine, cependant, n'a rien de la femme qu'imagine Philip. Il ne tarde pas à s'éprendre d'elle, à bâtir follement un plan d'avenir pour finir par buter sur une réalité de cauchemar.
Ce don du suspense psychologique, que le nombreux public de la célèbre romancière anglaise lui reconnaît dans chacune de ses oeuvres, est particulièrement présent dans Ma cousine Rachel.
Si je devais qualifier ce roman de Daphné du Maurier, un mot me viendrait à l'esprit : celui de doute.
Je l'ai lu 3 fois déjà : à l'adolescence pioché dans la bibliothèque de ma grand-mère (l'exemplaire de la photo), à l'âge adulte avec quelques amies pour un club de lecture et tout récemment pour l'enregistrement du 166ème épisode des @bibliomaniacs_lepodcast.
A chaque fois, j'ai été toujours autant bluffée par le talent de l'autrice à instiller le doute, chapitre après chapitre. Elle joue avec les nerfs de ses personnages tout comme avec ceux de son lecteur.
Une mort suspecte: celle du cousin Ambroise emporté par une étrange maladie à Florence. Alors que dans ses dernières lettres, il laissait penser qu'il était empoisonné par sa femme.
Une femme donc: la fameuse cousine Rachel dont l'arrivée dans les Cornouailles va révolutionner les habitudes de la contrée. Et surtout celles de son cousin Philip.
Un héros qui nous raconte l'histoire : ce fameux cousin Philip déjà vieux garçon alors qu'il n'a pas encore atteint la majorité de 21 ans. Il revient sur les événements qui ont bouleversé sa vie et nous propose une narration aux différentes strates temporelles : comme s'il mélangeait le regard de celui qu'il était alors et de celui qu'il est devenu avec la patine des ans et la somme de ses expériences.
« Dans l'ancien temps, l'on pendait les gens au carrefour des Quatre-Chemins »
Ce roman s'ouvre cette phrase et cette scène marquantes : celle de Philip enfant qui accompagne son oncle pour une promenade. Leur chemin croise celui d'un pendu. Partagé entre la fascination et la répulsion, Philip observe le cadavre.
Retour au présent de l'action. Mais reste en mémoire dans l'imaginaire du lecteur ces premiers mots. Car justement les notions de crime et de culpabilité vont irriguer tout le corps de l'intrigue. Est-ce qu'Ambroise a été tué ? Est-ce que Rachel l'a empoisonné ? Est-ce qu'il n'est pas tout simplement décédé d'une tumeur au cerveau ? Ces interrogations vont sans cesse être relancées par des moyens extrêmement bien pensés. Une lettre retrouvée dans un vieux pardessus. Des plantes aux allures suspectes. Une fois qu'on croit atteindre le rivage des certitudes, nous voilà de nouveau ballotés sur une mer de perplexité.
Tout est conduit de main de maître : le découpage et ses multiples rebondissements, les descriptions des protagonistes et leur évolution ainsi que les affres de la passion.
Cette oeuvre propose également une très beau tableau des Cornouailles et de la vie quotidienne là-bas. Les sermons du dimanche. Les fêtes de Noël. Les visites chez les métayers. Et le bruit des vagues les soirs d'été où tout semble possible.
Les pages se tournent toutes seules. Et arrive le final toujours aussi implacable. Sorte d'écho au préambule si fort et incarné.
Bref, vous l'aurez compris : LISEZ Ma Cousine Rachel. C'est juste remarquable. Selon moi, il s'agit sans conteste du meilleur ouvrage de Daphné du Maurier. Un cruel roman d'apprentissage aux allures de thriller et le portrait d'une héroïne forte et incarnée.
Adapté il y a longtemps au cinéma et plus récemment en 2017, Ma cousine Rachel est un livre délicieux à lire, tout en finesse. Une ambiance très anglaise, une écriture délectable où l’auteure sait instiller le doute.
Daphné du Maurier est l’auteure de plusieurs histoires adaptées par Hitchcock (les oiseaux, Rebecca, L’auberge de la Jamaïque). L’atmosphère est assez particulière.
Dans un grand domaine, Philip a été élevé par Ambroise, son cousin de 20 ans plus âgé, à qui il voue un amour à la fois fraternel et paternel. Aussi lorsque Philip apprend qu’Ambroise a épousé une femme nommée Rachel lors d'un séjour en Italie, on sent poindre une certaine jalousie. Puis, à la suite de lettres inquiétantes, Philip décide de partir rejoindre son cousin pour éclaircir les choses. Malheureusement une fois arrivé là bas, il apprend sa mort et que la fameuse cousine Rachel est partie.
Désespéré, Philip revient chez lui.
Peu de temps après la cousine Rachel fait savoir sa venue.
La détestant et pensant qu’elle est responsable du décès de son cousin, Philip est bien décidé à se montrer impitoyable à son égard. Mais les choses ne vont peut-être pas tourner de cette manière là…
L’histoire ne va tourner quasiment qu’autour de Philip et Rachel. C’est à travers ses yeux à lui qu’on va découvrir Rachel, ce qui joue sur le fait que l’on s’interroge vraiment sur la véritable personnalité de cette femme. On ne sait pas trop sur quel pied danser car on ne sait pas si la vision donnée par Philip est la bonne. D’où le doute qui transpire à chaque page, Rachel n’en est donc que plus ambigüe. Quels sont ses desseins ? Est-elle une redoutable et dangereuse manipulatrice ou juste une femme qui ne cherche qu’à s’imposer tout en "délicatesse" avec ses moyens à elle dans ce monde d’hommes de l’époque ?
Daphné du Maurier nous balade avec une atmosphère très particulière à une époque où le temps prenait son temps, où les gens s’écrivaient de longues lettres qui mettaient beaucoup de temps à arriver à destination et où les convenances et les « qu’en dira t’on ? » tenaient une grande place.
Je finirai juste en disant que je ne sais pas trop quoi penser de la fin, toute aussi ambigüe que le personnage de Rachel, et j’ai du mal à dire si elle m’a plu ou pas…
Indéniablement, c'est un livre qui a quelque chose.
Philip et Ambroise Ashley sont cousins. Dix ans les séparent et Ambroise est en quelque sorte plus qu’un frère aîné pour Philip, presque un père. Alors qu’Ambroise est en voyage en Italie, il tombe amoureux d’une cousine éloignée, Rachel, qu’il épouse très vite. Mais la lune de miel est de courte durée. Alerté par les courriers de son cousin, Philip part à Florence où il apprend la mort d’Ambroise et sans avoir pu voir sa veuve.
Lorsque celle-ci arrive en Angleterre et au domaine dont Philip a hérité, il devient vite évident que celui-ci ne mettra pas longtemps à succomber au charme de sa cousine Rachel. Et que l’amour qu’il va éprouver pour elle va le conduire à tout sacrifier.
Décidément j’aime l’univers de Daphné du Maurier et cette capacité à conduire une intrigue prenante en faisant monter doucement le suspens. Elle n’hésite pas à nous égarer sur quelques fausses pistes, nous amenant à nous demander qui est le manipulateur et où est la vérité. Le personnage de Rachel est tour à tour touchant ou inquiétant. Philip est, de son côté, parfois agaçant de naïveté ou parfois plus sombre. Ces deux caractères s’affrontent, s’attirent, se repoussent sous les yeux du lecteur qui se demande jusqu’où les mènera cette relation. Un machiavélisme mené avec brio.
La campagne anglaise sert d’écrin à cette histoire traitée quasiment comme un huis-clos, ajoutant un sentiment d’oppression diffus.
J'adore les romans de Daphné du Maurier. Elle sait planter le décor, camper des personnages avec un bagage émotionnel complexe, elle sait créer le suspens... Bref une grande romancière. Pourtant j'ai été un peu déçue. En fait, c'est la lecture de la quatrième de couverture qui m'a gâché mon plaisir en révélant trop d'éléments de l'histoire. du coup, je n'attendais que ça : à quel moment va-t-on parler du poison ?
L'engrenage dans lequel tombe le personnage principal est tout simplement machiavélique et l'auteur joue habilement avec les mots pour nous mettre le doute. le pouvoir de l'amour est décrit dans toute sa splendeur.
Une belle lecture malgré tout.
Philip a été élevé par son cousin Ambroise, d'une vingtaine d'années son aîné. Tous deux vivent au domaine une vie de célibataires endurcis. Atteint de crises de rhumatismes, Ambroise se voit obligé de quitter chaque hiver les Cornouailles pour le temps plus clément d'Europe du Sud.
Une saison cependant, Ambroise s'attarde : il a rencontré leur cousine Rachel à Florence, avec qui il s'entend à merveille. Une missive arrive annonçant leur mariage. Les lettres d'Ambroise se font plus rares, tandis que le couple s'attarde en Italie. Philip voit d'un mauvais œil cette union, qui le prive de son mentor.
Son inquiétude est éveillée lorsqu'il reçoit les derniers courriers de son cousin, qui ne lui ressemblent guère.
Le jeune homme s'embarque alors à sa rencontre. Au terme de trois semaines de voyage, il pose le pied sur le sol aride de la propriété italienne, où il apprend le décès d'Ambroise. La cousine Rachel, sur une impulsion, a disparu corps et biens de Florence...
Philip, abattu par la nouvelle, rentre au pays. Il nourrit des sentiments sinistres à l'égard de la veuve d'Ambroise. Pourtant, une semaine après son retour, c'est une lettre de sa main qui le trouve et annonce sa présence à Plymouth.
C'est une personne tout à fait différente de ce qu'il imaginait que Philip découvre alors en sa cousine Rachel...
Tout au long des pages de "Ma Cousine Rachel", Daphné du Maurier peint quantité de ces sentiments par lesquels une jeune personne peut passer. Philip, le narrateur, a ces qualités et ces défauts que l'on prête souvent à la jeunesse. L'intensité de ses sentiments est décrite avec tant de précision et de couleurs que le lecteur (ou bien n'est-ce que moi ?) en vient à être troublé.
Le mystère, bien entendu, n'est pas en reste. Il s'enracine discrètement dans la première moitié du roman, et met en alerte le lecteur averti. Il s'épanouit dans la seconde moitié. A ma grande frustration, il ne lève pas le voile sur tous ses secrets et le roman s'achève brutalement. Comme j'aurais aimé voir le personnage de Louise plus développé ! Naturellement, ces choix ne relèvent pas du hasard et s'inscrivent dans la cruelle poésie de la narration.
J'ai lu ce roman comme on s'absorbe dans une série au lendemain d'une cuite. Peut-être l'ai-je lu trop vite, en tout cas j'en suis ressortie vidée et confuse.
J'en recommande la lecture à tout admirateur du beau et du mystérieux !
"Mon professeur de cinquième, à Harrow, nous avait dit un jour que la vérité est une chose intangible, invisible, et qu'il arrive que nous trébuchions dessus sans la reconnaître, mais qu'elle est parfois découverte, saisie, comprise, par de vieilles gens proches de leur mort ou bien par des êtres très jeunes et très purs".
Une plongée dans l’Angleterre Victorienne et ses codes.
Pauvre jeune homme élevé par son tuteur, et qui ne connait rien des femmes.
C’est pourtant devant ses yeux ! Mais non, quel benêt…
Une lecture dépaysante et dans le temps et dans la contrée, bien que la conclusion soit trop moralisatrice à mon goût.
De l’auteure, j’avais adoré Rebecca, et abandonné L’auberge de la Jamaïque. Voilà qui me réconcilie avec elle.
L’image que je retiendrai :
Celle du petit pont de bois qui attend Rachel dans le jardin en travaux.
http://alexmotamots.fr/?p=2005
Ce roman me laisse perplexe... étant habituée au style de Daphne du Maurier, je ne retrouve rien de ce qui me plait dans son style. J'ai lu un peu plus de la moitié du bouquin, et je n'accroche pas, l'histoire patine,l'atmosphère n'y est pas... Une autre fois peut-être!
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J'adore l'univers de Daphné du Maurier, que je connaissais pour " Rebecca " évidemment mais aussi pour d'autres depuis que j'ai lu le roman de sa vie dans " Manderley for ever " écrit par Tatiana de Rosnay, que je vous conseille de lire en passant si ce n'est déjà fait.