17 juillet 2018.
Sous l'arbre, devant sa maison, avec cette petite dame, nous passons un moment à parler en nous désaltérant d'une boisson fraîche.
Elle est veuve depuis cinq ans, elle me parle de son mari et, pour la première fois, me fait des confidences intimes.
Elle me dit qu'il a été le seul homme de sa vie. Elle s'est mariée jeune, juste vingt ans, lui à peine trente. « On s'est aimés comme des fous, mon mari était un fougueux, elle ajoute avec un sourire malicieux, il nous est arrivé de 'remettre le couvert !' Je crois que certaines fois on se chamaillait pour mieux s'aimer sur l'oreiller et dans le quotidien, comme on a bien fait ! Le temps a passé si vite. » Je suis touchée de ce que j'entends, je la regarde, âgée, usée aussi par une vie pas facile. L'un et l'autre ont beaucoup travaillé pour élever leurs enfants et, payé l'achat de leur maison. Malgré la fatigue inévitable certains jours, les ennuis, ceux-là n'oublient personne, les aléas de la vie, rien n'a entamé leurs sentiments, leur désir, l'envie d'être l'un avec l'autre.
Elle me dit : « J'aime entendre le son de sa voix quand je pense à lui, je ne l'ai pas oublié, ça me réconforte de son absence. » Je la quitte, elle reste assise sous son arbre, elle me sourit la tête penchée, garde les yeux mi-clos, encore dans ses souvenirs.
Parle-moi, parle-moi encore mon amour...
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